Taxe Hollande : le football français s’agace !

Considérées comme des PME en France, les écuries de Ligue 1 pensaient échapper à la fameuse taxe des 75% mise en place par l'équipe Hollande, le président de la FFF, Noël Le Graët, ayant déclaré que seules les grandes entreprises seraient concernées. Un fol espoir qui n’aura pas duré bien longtemps puisque Matignon a très rapidement rectifié ces propos en indiquant que toutes les sociétés seront taxées. Une annonce qui a brisé l’élan d’optimisme des présidents de clubs à l’instar du Marseillais Vincent Labrune.

« Même si un club de foot comme l'OM a une caisse de résonance médiatique plus grande qu'une entreprise du CAC 40, nous restons une grosse PME de province. Nous n'avons pas les moyens de payer cette taxe. On ne peut pas avoir fait des efforts hallucinants de gestion de la masse salariale et nous imposer cette taxe qui nous en fait perdre le bénéfice. Faire payer les clubs n'est pas viable, le football français va être étranglé. La suppression du droit à l'image collectif (DIC) il y a trois ans a coûté 100 millions d'euros au foot français. Le coût de cette mesure est estimé à 150 M€. Pas un seul secteur ne peut survivre à cela. Cette taxe est un non-sens et une aberration totale », a-t-il déclaré à La Provence.

Un agacement partagé par le Bordelais Jean-Louis Triaud au micro de RMC. « Cela va encore coûter de l’argent aux clubs. Mais bon c’est à la mode, dès qu’il y a quelque chose d’immoral, dès que quelque chose va mal, dès qu’il neige en avril c’est la faute du football donc bon nous sommes habitués maintenant. Cela devient ridicule tellement nous sommes montrés du doigt. On fera bon cœur contre mauvaise fortune. » Taxés, les clubs hexagonaux risquent d’être davantage pénalisés sur le plan financier. Interrogé avant la rectification de Matignon, Jean-Michel Aulas avait en effet déclaré, toujours sur RMC, qu’une telle mesure coûterait pas moins de 15 M€ par an à son club. Il est donc facile de comprendre l’abattement ou le courroux de nos dirigeants, même si le président de l'Union des clubs professionnels de football (UCPF), Jean-Pierre Louvel, tente de garder une certaine forme d’espoir.

« C'est la fin d'une illusion très courte. Mais il faut rester prudent tant que les textes ne sont pas sortis. On en connait les conséquences, on les a décrites, on sait ce qu'il va se passer pour l'économie du pays, et du football. Chacun en tirera les conclusions, mais nous, nous aurons pris nos responsabilités en dénonçant une taxe complètement illusoire, qui détériorera l'économie et qui va faire du mal à une filiale qui porte 25.000 emplois indirects et 5.000 directs. (…) La définition des PME est claire : c'est moins de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires et moins de 500 personnes. Même le PSG n'arrive pas à ces chiffres-là. Ce sont bien des PME, qui sont en plus bien ancrées sur le plan local et régional et qui couvrent un tissu non seulement économique, mais aussi social, ne l'oublions pas », a-t-il indiqué sur Europe 1. Cela sera-t-il suffisant pour autant ?