Monaco : les fragiles promesses de l'énigme Guido Carrillo

Avec 15 buts inscrits en 10 journées, l'AS Monaco possède la 5e meilleure attaque de Ligue 1. Une belle performance puisque ses attaquants de pointe cherchent toujours la bonne carburation. Guido Carrillo symbolise à lui seul ce retard à l'allumage. Pour l'heure, l'attaquant argentin n'a trouvé qu'une seule fois le chemin des filets en L1... contre son camp, sur la pelouse de Montpellier (2-3, 7e journée)... Pour le reste, sa feuille de statistiques (il ne cadre que 29% de ses tirs) ne fait état que d'un petit but pour l'ASM, en 3e tour préliminaire de Ligue des Champions, contre les Young Boys Berne (1-3, match aller). Le déclic n'est néanmoins peut-être pas loin. Sur la pelouse du Stade de Reims ce dimanche (0-1, 11e journée), l'Argentin a affiché une belle activité, une volonté de tous les instants, même s'il n'a pas franchement été récompensé, touchant deux fois le poteau (38e, 45e). Toujours est-il que les progrès sont palpables.

S'il semblait avoir des difficultés dans le jeu, le goleador commence à s'adapter à ses partenaires, et vice versa. Leonardo Jardim sait désormais aussi comment l'utiliser au mieux. «Carrillo est un joueur qui a besoin de beaucoup de centres», a expliqué le Lusitanien au sortir de la victoire à Reims. L'intéressé n'en doute pas : il va finir par bientôt trouver la clé. «Au fil des jours, l'adaptation se fait de plus en plus facile et j'espère continuer à engranger de la confiance avec l'équipe, mes partenaires. Je dois continuer à travailler de la meilleure des façons pour être bien. Cela a été un grand changement, la vie est complètement différente», a-t-il confié au site officiel d'Estudiantes, avouant que des difficultés d'ordre personnel avaient ralenti son processus naturel d'intégration. «Quand on est habitué à être entouré de sa famille et de ses amis, ça change. Mais je fais en sorte de supporter au mieux ces changements. Désormais, je suis installé avec ma fiancée et, de temps en temps, ma famille vient me rendre visite», a-t-il indiqué.

Des attentes trop élevées, des progrès à confirmer

Il apprend petit à petit le français, ce qui devrait également l'aider à progresser. «J'ai commencé les cours avec un professeur. L'idée est d'apprendre le plus vite possible pour m'adapter au mieux et, surtout, bien comprendre les consignes. Je pensais que ce serait moins compliqué mais ce n'est qu'une question de temps», a-t-il assuré. De quoi espérer revoir prochainement le Carrillo d'Estudiantes La Plata (28 réalisations en 119 apparitions en Primera Division) pour lequel les pensionnaires du Stade Louis II avaient déboursé 8,8 M€ cet été. Un prix qui avait forcément fait naître des attentes élevées à son égard. Des attentes sans doute trop élevées. «À mon avis, Monaco a été très généreux de lâcher 8,8 M€ pour son transfert», nous a confié Juan Pablo Ferrari, journaliste pour le quotidien argentin El Dia. «On l'a sans doute surestimé en Argentine. Pour moi, il est devenu un attaquant important pour sa façon de jouer dos au but. Mais il n'est pas un buteur patenté qui va faire basculer à lui seul un match ou un championnat. Il n'était pas un grand espoir du football argentin. C'était un joueur reconnu pour son apport collectif et son engagement sur le terrain, mais il y avait des joueurs bien plus talentueux et prometteurs, comme Jonathan Calleri de Boca Juniors. Il était prévisible qu'il aurait des difficultés en Europe, vu son style de jeu», nous a-t-il expliqué.

Martin De Simone, qui suit Estudiantes pour Olé, nous en a également dit plus sur son profil. «C'est un attaquant dur, qui résiste bien aux défenseurs adverses et est utile sur les coups de pied arrêtés. Il cherche le duel. Il permettait à son équipe de remonter le bloc en tenant le ballon», a-t-il indiqué. Les Rouge-et-Blanc qui attendaient un buteur en série savent donc désormais à quoi s'en tenir. Il faut davantage voir chez le natif de Magdalena un point d'appui dur au mal et prêt à se sacrifier pour le collectif. «Il doit simplement réaliser un match référence pour retrouver la confiance et le reste suivra, je n'en doute pas», Mais malgré ses débuts compliqués, Guido Carrillo, sous contrat jusqu'en juin 2020 en Principauté, ne baisse pas les bras et n'entend pas renoncer, comme il l'a répété au site officiel d'Estudiantes. «J'espère pouvoir revenir un jour à Estudiantes, après avoir triomphé ici, pour revenir par la grande porte, mais le chemin est encore long. Il faut d'abord penser à progresser dans cette étape», a-t-il lâché. Monaco n'attend que ça. Pour grimper au classement des attaques et au classement général.