Serie A : la grande sensation Iturbe, nouvelle cible du PSG !

Par Rodolphe Koller - Alexandre Pauwels
5 min.
Hellas Verona Juan Manuel Iturbe Arévalo @Maxppp

C’est une pépite de longue date, elle est sur la voie de l'explosion. Juan Iturbe, qu’on a déjà affublé du surnom de « Messi guarani », est l’une des sensations du début de saison en Serie A, à l’instar de son club le Hellas Vérone. Portrait d’un gamin qui a déjà du coffre, et dont les performances sont loin de passer inaperçues...

Au terme de 7 journées de Serie A, l’Hellas Vérone pointe à la 5e place au classement. Derrière les indéboulonnables Juventus ou Napoli, mais devant les classiques Fiorentina, Lazio ou encore Milan AC. Surprenant, sur le papier. Un peu moins dans le jeu, où le 4-3-3 de Mandorlini est déjà l’une des belles sensations de la saison, et avec lui des joueurs comme Luca Toni, le buteur revenant, ou Juan Iturbe, le talent de 20 ans qui monte. Le petit argentin, auteur de deux buts en trois rencontres disputées sur son aile gauche, a déjà terminé sa période d'adaptation. Son coup-franc des 25 mètres face à Livourne ou sa dernière réalisation face à Bologne, où il a remonté toute la moitié de terrain adverse, tournent à plein régime dans les highlights de l’autre côté des Alpes. Mais au vrai, Iturbe a déjà réalisé pareils déboulés. Décrit comme l’un des plus gros talents sud-américains depuis déjà quelques années, il en est simplement au stade de l’explosion dans un championnat majeur. Au terme d’un parcours pour le moins atypique.

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Un imbroglio de transferts… et de sélections nationales

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Né à Buenos Aires de parents paraguayens, Iturbe suscite dès son plus jeune âge les convoitises de ces deux nations sud-américaines. Formé au Cerro Porteño, il est appelé en 2009, alors qu’il n’est âgé que de 16 ans et qu'il n’a disputé qu’une poignée de matches, par le sélectionneur l'Albirroja, Tata Martino. Avec les Guarani, il dispute 20 petites minutes d’un amical face au Chili (perdu 1-2), insuffisant pour que son pays d’origine puisse aspirer à le retenir à l’appel de Diego Maradona, entraîneur de l’Albiceleste, une année plus tard. Présélectionné par le Pibe de Oro en vue du Mondial sud-africain, Iturbe n’est finalement pas retenu. Son éclosion à la face des observateurs interviendra encore une année plus tard, lorsqu’il vole la vedette à Neymar dans le Sudamericano U20, en plantant le but victorieux de l'Argentine face au Brésil.

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Nous sommes alors en 2011, et c’est le début, pour le talent argentin, d’un long périple mercato. A 18 ans, il s’estime prêt à rejoindre le vieux continent, et son choix de destination apparaît évident : l’Italie. Malheureusement pour lui, le destin en décide autrement : après un premier transfert avorté à Gallipoli quelques mois plus tôt – pour cause de faillite du club pugliese – le joueur manque de rejoindre Naples, puis le Genoa. C’est finalement Porto qui rafle la mise, contre un chèque de 5 M€. Spécialiste des achats de sud-américains talentueux, le club portugais fonde beaucoup d’espoir en sa nouvelle acquisition, en témoigne une clause libératoire fixée à 60 M€. Mais là encore, les plans d’Iturbe sont contrariés. Cette fois par un coach, Vitor Pereira, lequel ne lui accorde que peu de temps de jeu. Il ne disputera que cinq petits matches avec l’équipe première en un an et demi – six en réserve pour un but –, de quoi exprimer son mécontentement, et demander un prêt à ses dirigeants. Direction le River Plate en janvier 2013, pour un nouveau départ. Le bon, cette fois-ci.

Et Iturbe met le turbo

En Argentine, le petit ailier retrouve le jeu et du jus. Rapidement aligné titulaire, il enchaîne les bonnes performances (17 apparitions, 3 buts et 2 passes décisives). Lors de la plus convaincante, face à l’Independiente un soir de juin, un observateur particulier assiste à l'un de ses buts et assists. Le dénommé Sean Sogliano, directeur sportif de l’Hellas Vérone. Un dirigeant qui agira dans l’ombre, pour mieux arracher le joueur sous la forme d’un prêt au FC Porto en fin d’été, au nez et à la barbe de clubs bien plus prestigieux. « J’ai beaucoup insisté, parce que je pensais que notre championnat était formateur pour lui » a révélé le ds il y a peu au micro de TeleNuovo. Des propos corroborés par le principal intéressé à son arrivée en Italie en septembre, lui qui réalisait enfin son rêve d’évoluer en Serie A. « J’en rêvais, j’y suis arrivé grâce à un grand club. Je dois m’améliorer tactiquement, et j’y parviendrai grâce au football italien. »

Quelques semaines plus tard, difficile de constater ses progrès tactiques. Car c’est bien son grain de folie qui saute aux yeux. Avec sa vitesse – et le surnom Turbo-Iturbe de faire son apparition –, sa fine technique et son centre de gravité très bas (le joueur culmine à 169 centimètres), il met en difficulté les défenses italiennes. S’il n’en est qu’à trois matchs, il récolte déjà les louanges. « Il a de grandes qualités, qui lui permettront d’exploser » a prédit son coach Mandorlini, tandis que son collègue d’attaque et relais privilégié, Luca Toni, décrit un joueur « qui a les pieds sur terre, mais sait faire des choses incroyables. » Les pieds sur terre, on le constate bien alors qu’il réfute toute comparaison avec Messi, des comparaisons réalisées à la fois pour des ressemblances physiques et techniques. « Il est inégalable. Moi je suis ici pour marquer des buts et jouer avec Luca Toni » affirmait-il avec modestie au début de son aventure dans le Veneto. En attendant de voir de nouveaux skills ou golazos, Iturbe est d’ores et déjà l’une des belles surprises du début de saison. Et l’Hellas, qui dispose d’une option d’achat – les rumeurs évoquant des montants de 8 à 15 M€ –, de s’en frotter les mains. Selon la Gazzetta dello Sport, le Real et... le PSG, se seraient déjà penchés sur son cas...

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