Le légendaire stade de San Siro va bientôt mourir !
Symbole du football italien depuis près d’un siècle, San Siro vit ses dernières heures. La vente imminente du stade aux deux clubs milanais ouvre la voie à sa démolition et à la construction d’une enceinte ultramoderne d’ici 2031, au prix d’un feuilleton juridique et d’un profond bouleversement pour les supporters.

Depuis près de quatre ans, l’avenir du légendaire stade Giuseppe Meazza, plus connu sous le nom de San Siro, agite la ville de Milan. Chaque semaine ou presque a apporté son lot de rebondissements, d’études d’impact, de recours, d’annonces contradictoires. Aujourd’hui, le dossier semble enfin prêt à franchir un cap décisif. La cession du stade par la municipalité à l’Inter Milan et l’AC Milan devrait être finalisée d’ici au 10 novembre. Un basculement historique qui marquerait la fin de l’un des temples les plus mythiques du football européen. Pour les supporters, cette échéance a un parfum d’ultimatum. Après cette date, le destin de San Siro pourrait être scellé à jamais. Le calendrier est serré et ne laisse place à aucun retard. Le jour de vérité est proche avec le vote du jour : la décision est sur le point d’être prise pour la vente à l’Inter et à l’AC Milan. Forza Italia s’abstient, mais le « oui » se profile.
Les 40 prochains jours seront consacrés aux vérifications bancaires et administratives avant la signature définitive de l’acte de vente. Le 10 novembre représente en effet une limite symbolique et juridique : passé ce seuil, les restrictions imposées par la Surintendance de la Ville Métropolitaine de Milan entreront en vigueur, empêchant toute démolition du stade tant qu’il resterait propriété publique. C’est pourquoi les dirigeants milanais et interistes mettent tout en œuvre pour conclure avant cette date, conscients qu’un blocage administratif ou judiciaire ferait vaciller tout le projet. Alors que San Siro continuera d’accueillir les matches et la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver en février 2026, le projet du futur stade suivra son propre chemin. Les prestigieux cabinets d’architecture Manica et Foster & Partners planchent déjà sur la conception d’une enceinte de 71 500 places, plus moderne, plus fonctionnelle et répondant aux standards de l’UEFA. Mais ce travail se déroulera sous haute tension.
Des vestiges en discussions
La Ville, la Région, l’Agence de protection de l’environnement et d’autres organismes devront donner leur feu vert lors d’une conférence d’experts. Dans le même temps, les opposants, partisans d’un San Siro préservé, déposeront des recours qui risquent de multiplier les obstacles juridiques. C’est donc un chantier politique et judiciaire qui s’ouvre en parallèle du chantier technique. Le premier semestre 2027 devrait voir le début effectif des travaux du nouveau stade, sur le parking jouxtant l’actuelle Meazza. Un gigantesque chantier se mettrait alors en place, redessinant tout le secteur, y compris le tunnel du Patroclo prévu pour être déplacé. Pendant plusieurs années, Milan vivrait ainsi une situation inédite : l’ancien San Siro toujours en service d’un côté, le futur temple en construction de l’autre. Les supporters, eux, devraient s’habituer à de nouvelles contraintes, notamment pour le stationnement et l’accès aux matchs. Selon les estimations des deux clubs, quatre années de travaux seront nécessaires avant l’inauguration officielle du nouveau stade en 2031. La disparition physique de San Siro se fera, elle, de manière méthodique et mécanique.
Les premières étapes consisteront à retirer tous les éléments secondaires tels que les vitres, barrières, garde-corps, avant l’intervention des pinces géantes qui viendront sectionner les structures. La toiture sera démontée en premier, puis le troisième anneau, le deuxième, enfin le premier. Seuls subsisteraient certains vestiges symboliques : l’angle sud-est, une partie de la tribune orange et de la Curva Sud, comme des reliques d’un âge d’or. Pour les amoureux du football italien, ce processus sera un spectacle douloureux, celui d’un géant qui s’effondre lentement sous les coups des engins mécaniques. En toile de fond se profile un autre enjeu : l’Euro 2032. L’Italie coorganisera la compétition avec la Turquie, mais ne dispose que d’un seul stade répondant pleinement aux exigences de l’UEFA – celui de la Juventus à Turin. San Siro, dans son état actuel, ne peut pas accueillir un tel événement. Le nouveau stade de Milan, en revanche, offrirait une solution idéale… à condition qu’il soit terminé dans les temps. Les prochains mois seront donc décisifs pour savoir si Milan pourra conserver son rang de capitale du football et des grands événements internationaux. Entre incertitudes juridiques, pression du calendrier et attachement populaire, le compte à rebours est lancé pour le monument San Siro.
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