Javier Tebas règle ses comptes avec les détracteurs de son nouveau projet
Villarreal et le Barça pourraient s’affronter en décembre à Miami, une délocalisation lucrative mais déjà au cœur d’une vive polémique. Javier Tebas n’a pas loupé l’occasion de calmer le jeu et de réagir à toutes les critiques.

Le choc de la 17ème journée de LaLiga entre Villarreal et le FC Barcelone pourrait franchir l’Atlantique pour se disputer le 20 décembre prochain au Hard Rock Stadium de Miami. Cette décision, déjà validée par la Fédération espagnole (RFEF), doit encore recevoir l’aval de l’UEFA puis de la FIFA pour être définitivement actée. Elle s’inscrit dans la volonté du président de LaLiga, Javier Tebas, d’internationaliser le championnat espagnol et d’accroître sa visibilité à l’étranger. Financièrement, l’opération serait particulièrement lucrative : selon Sport, le Barça empocherait entre 5 et 6 millions d’euros, tandis que Villarreal bénéficierait d’une compensation encore plus importante afin de pallier les pertes de recettes liées à la billetterie.
Mais derrière ce projet aux allures de coup de com’ global, la polémique enfle. L’Association des Footballeurs Espagnols (AFE), dirigée par David Aganzo, s’y oppose fermement, dénonçant une décision « unilatérale » prise par LaLiga et la RFEF sans consultation des joueurs. Aucun capitaine n’avait été prévenu en amont, et le syndicat, soutenu par la FIFPro au niveau international, exige désormais des explications transparentes sur les critères qui ont motivé ce choix. Alors que les institutions du football espagnol et les représentants des joueurs s’engagent dans un bras de fer tendu, ce Villarreal – Barça pourrait bien devenir un symbole : celui d’une bataille entre intérêts commerciaux et droits des footballeurs, à quatre mois d’un rendez-vous déjà sous haute tension.
Tebas : «Les clubs ont volontairement demandé à disputer ce match»
Dans ce contexte, Javier Tebas a été contraint de prendre la parole en cette fin de semaine. Interrogé dans l’émission "Tablero Deportivo" de RNE, le président de la ligue espagnole a maintenu son projet : «Je suis convaincu que le match se jouera à Miami. Je suis convaincu qu’il aura lieu cette saison. Ce n’est pas un objectif prioritaire. Les clubs ont volontairement demandé à disputer ce match. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un processus que les clubs entament volontairement. LaLiga est évidemment disposée à le faire, et la Fédération a donné son accord. Il nous faut maintenant passer par les filtres et les procédures de l’UEFA et de la FIFA pour entamer correctement le processus d’admission à Miami. Nous espérons les réussir».
Alors que la polémique enfle autour de la possible délocalisation du match Villarreal – Barça à Miami, certains responsables appellent au calme et à relativiser l’ampleur du débat. Interrogé sur la question, Tebas a rappelé qu’il ne s’agissait pas d’un cas totalement inédit et qu’il convenait d’attendre les instances compétentes avant de tirer des conclusions : «L’Assemblée de la Ligue arrivera et nous verrons si c’est une raison pour en débattre. Un match de Coupe entre Malaga et l’Atlético de Madrid a déjà eu lieu à Marbella, et il n’a pas été discuté. C’est mon avis. Ceux qui se sont exprimés sont Fernando Roig et Barcelone, qui sont favorables et l’ont demandé. Nous n’allons pas créer de problèmes avant leur arrivée». Face aux critiques grandissantes, Javier Tebas a tenu à défendre son projet de délocalisation en le replaçant dans une perspective plus large.
Pour le président de LaLiga, il ne s’agit ni d’une anomalie ni d’une atteinte à l’intégrité du championnat, mais d’une opportunité d’ouverture internationale comparable à ce qui se fait déjà ailleurs. Comme il l’explique : «La Liga ne peut pas être la risée de l’Europe, alors qu’en Italie ou en France, on joue à l’étranger. La Supercoupe se joue également hors d’Espagne, et je ne vois pas cela comme un problème. Et le format a été modifié. C’est devenu un problème plus grave qu’il ne l’est. Cela n’arrive nulle part ailleurs. Fernando Roig l’a dit clairement : "Soit on fait quelque chose, soit on ne joue plus rien." Puis la NFL arrive et on est ravis, et si la NBA jouait, on serait encore plus ravis. Ce n’est qu’un match parmi tant d’autres dans notre compétition». Reste à savoir si ce Villarreal – Barça à Miami sera une vitrine mondiale pour LaLiga ou le déclencheur d’une crise institutionnelle sans précédent.
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