L’affaire Zahia, l’Islam, la rupture avec le public : les vérités de Franck Ribéry

Franck Ribéry doit faire face au désamour du public français, qui lui avait pourtant ouvert son cœur en 2006. Un revirement de situation étonnant, et un fossé qui s'est creusé au fil du temps, entre des performances en demi-teinte et une vie privée compliquée. L'ailier évoque sans tabou ces sujets.

Par Khaled Karouri
2 min.
Bayern Munich Franck Bilal Ribéry @Maxppp

Franck Ribéry, où l'histoire d'un rendez-vous manqué avec les supporters tricolores. Coqueluche du public français du temps de la Coupe du monde 2006, Ti' Franck apportait un vrai renouveau à l'équipe de France, détonant grâce à sa fraicheur et sa joie communicative. Débordant d'envie, l'ailier jouissait alors d'un cote de popularité folle. Cinq ans plus tard, la donne a considérablement changé pour Kaiser Franck, à qui le proverbe « nul n'est prophète en son pays » va si bien. S'il reste l'une des idoles des fans du Bayern Munich, l'ancien Marseillais est dans le collimateur des supporters français, qui le conspuent à chaque sortie ou presque.

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Au micro du Canal Football Club, le joueur tente d'expliquer ce contraste saisissant : « Avec les supporters du Bayern, on a un contact magnifique. Ils attendent que je fasse la différence, ça me donne la force de dribbler, d'attaquer, de marquer. Je me sens libre ici. Alors qu'en équipe de France, tout ce que je fais est forcé. Quand je suis revenu en équipe de France, j'étais même un peu gêné. Je me suis demandé ce que je faisais là, j'ai senti de la méchanceté aussi. Je me suis demandé ce que j'avais fait, si j'avais fait quelque chose de si grave. La Coupe du monde a joué, tout comme le problème privé que j'ai eu. Ça m'a fait beaucoup de mal ». En effet, sa conversion à l'Islam et surtout l'affaire Zahia ont fait jaser, certains supporters peinant à le comprendre. Pourtant, les faits sont là, et le feu follet vient de bénéficier d'un non-lieu :

« Pour moi, c'est un gros soulagement. Ça a été difficile d'affronter ça, de passer pas des chemins bizarres. Mais ça a surtout été difficile pour mes proches et ma femme. On est de nouveau heureux, contents, ça se passe bien en ce moment. J'espère que ça va continuer comme ça. Ma conversion à l'Islam a gêné beaucoup de personnes. Mais ce n'est pas parce que je suis musulman que je ne suis plus Français. Je suis Français, je joue pour mon pays, pour l'équipe de France. C'est entre Dieu et moi. Personne ne peut ressentir ce que je ressens. Je ne comprends pas les interrogations sur le prénom de mon fils, Seif al-Islam. Je ne vois pas le rapport avec le fils de Kadhafi (qui a le même prénom). C'est là que je ne comprends pas. Ça m'agace, c'est chiant, pesant. Mais bon, il faut avancer, c'est la vie ». Un Ribéry philosophe, reste à savoir si cela suffira pour avoir de nouveau les faveurs d'un public qui lui tourne le dos.

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