Coupe du Monde 2026 : l’Italie redoute déjà un nouveau cauchemar
Sur le papier, l’Italie semble bien plus armée que l’Irlande du Nord avant ces barrages pour la Coupe du Monde. Seulement, c’est cette même équipe qui a privé la Squadra Azzurra dans son histoire de deux Mondiaux sur les quatre auxquels elle n’a pas participé. De l’autre côté des Alpes, on redoute déjà un nouveau traumatisme, essentiellement porté sur la symbolique.
Le verdict est tombé. Pour être présente en Amérique l’été prochain, l’Italie devra d’abord se mesurer à l’Irlande du Nord, pour ensuite jouer son ticket contre le vainqueur de pays de Galles - Bosnie-Herzégovine. C’est sans doute le pire tirage au sort auquel pouvait faire face la Squadra Azzurra, du moins d’un point de vue symbolique. Sur le papier, la nation britannique paraît un ton franchement en-dessous mais elle aura face à elle une équipe qui doute terriblement, en plus d’être dans un creux générationnel. La dernière défaite contre la Norvège à Milan (4-1) en témoigne.
Des mauvais résultats, une génération décevante, un changement de sélectionneur : tous les ingrédients d’une équipe en crise sont réunis. Sky Sport Italia redoute déjà le fiasco annoncé en se remémorant les dernières confrontations à enjeux face à la Green and White Army. Sur les quatre Coupes du Monde que l’Italie a manquées dans son histoire (1930, 1958, 2018 et 2022), deux l’ont été en raison de son futur adversaire de mars. Il ne faut pas remonter bien loin pour s’en souvenir, le 15 novembre 2021, jour des derniers matchs de qualifications de ce fameux groupe C.
L’Irlande du Nord a déjà privé l’Italie de 2 Coupes du Monde
Avant le coup d’envoi, la Squadra Azzurra et la Suisse sont à égalité. Les Transalpins mènent cette poule grâce à une différence de buts légèrement supérieure (+2) sur la Nati. En somme, ils doivent obtenir un meilleur résultat sur leur adversaire pour être de la partie au Qatar. Ils se déplacent à Belfast, pendant que les coéquipiers de Breel Embolo accueillent la Bulgarie. Ces derniers s’imposent sans trembler 4-0 pendant que les Irlandais du Nord tiennent les Italiens en respect 0-0. Le champion d’Europe en titre doit passer par les barrages où il sortira dès le premier tour face à la Macédoine du Nord…
Il y avait déjà eu un précédent entre les deux nations, particulièrement rocambolesque. Pour ça, il faut remonter à 1957, quelques mois avant le Mondial en Suède que remportera le Brésil du tout jeune (17 ans) Pelé. Le système de qualifications était alors très différent de ce que nous connaissons aujourd’hui. L’Italie joue sa présence dans la compétition en Irlande du Nord et n’a besoin que d’un nul. Les deux équipes se présentent sur le terrain… mais pas l’arbitre. Le Hongrois M. Zsolt a été retenu à Londres, en raison d’un fog (brouillard) dont la capitale anglaise est régulièrement victime à l’époque, empêchant l’avion de décoller. Les Nord-Irlandais proposent alors de jouer avec un arbitre local, ce que refusent logiquement les Italiens.
Le fog, la "Bataille de Windsor" et les Oriundi
Faute de solution immédiate et d’officiel homologué, cette confrontation se transforme en amical, et se conclut en bagarre générale sur le score de 2-2, qui aurait qualifié la Squadra Azzurra. Le match est si violent qu’il gagne le surnom de "Bataille de Windsor". Les vingt-deux acteurs se retrouvent un mois plus tard sur la même pelouse boueuse et hivernale de Belfast, avec M. Zsolt au sifflet. Cette fois, l’Irlande du Nord prend rapidement un break d’avance et finit par l’emporter 2-1 contre des Italiens réduits à dix à l’heure de jeu après le rouge Alcides Ghiggia, Uruguayen de naissance. Pour l’anecdote, cette élimination, la première de l’histoire pour l’Italie (en 1930, le tournoi se faisait sur invitation), a ouvert un large débat, déjà, sur la présence d’Oriundi en équipe nationale.
Presque 70 ans plus tard, c’est toujours un sujet puisqu’il est né d’un épisode traumatique. Il faut croire que le temps n’a pas tant changé mais le contexte oui. Certains joueurs bi-nationaux feront du bien au printemps prochain pour tenter d’échapper à un 3e Mondial consécutif sans les quadruples vainqueurs de l’épreuve. D’autant que sur le papier, il n’y a pas vraiment de quoi trembler. Six titulaires nord-irlandais évoluent en 2e division anglaise et deux en League One, dont le gardien, Conor Hazard, à Plymouth. Seul Conor Bradley (Liverpool) joue dans un club majeur. Mais le principe d’un traumatisme, c’est que le choc émotionnel est particulièrement violent et profond…
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