La guerre est déclarée entre Gennaro Gattuso et Federico Chiesa !
Entre l’absence persistante de Federico Chiesa et la défaite inquiétante face à la Norvège, l’Italie aborde ses barrages de mars contre l’Irlande du Nord avec un sentiment d’urgence. Gennaro Gattuso, sous pression, doit désormais réussir à réintégrer un joueur clé dont le retour pourrait conditionner l’avenir des Azzurri sur la route du Mondial 2026.
L’Italie sort d’une trêve internationale contrastée, marquée par une victoire indispensable contre la Moldavie, suivie d’une lourde défaite face à la Norvège qui a plongé le pays dans le doute. Conséquence directe : les Azzurri devront disputer en mars un barrage tendu contre l’Irlande du Nord pour espérer décrocher leur billet pour la Coupe du monde 2026. Dans ce climat de nervosité générale, un nom revient sans cesse dans les débats, celui de Federico Chiesa. Toujours absent de la sélection de Gennaro Gattuso, alors même que son profil manque cruellement à l’équipe, l’ailier de Liverpool reste une énigme : « Nous avons longuement discuté avec Federico, il sait ce que je pense de lui, mais nous devons aussi respecter ce que dit le joueur : il ne se sent pas à 100 % et il a des problèmes à régler. Il n’y a ni secret ni scandale », affirmait déjà l’ancien entraîneur de l’OM en octobre. Ironie du sort, son début de saison en club avait pourtant montré des signaux encourageants avec deux buts convaincants contre Bournemouth et Crystal Palace, trois passes décisives entre la Premier League et la Carabao Cup.
Après un été de rumeurs et d’incertitudes, Chiesa semblait renouer avec un certain allant. Mais pour Gattuso, la prudence a d’abord prévalu. Tant que le joueur ne se sentait pas prêt mentalement et physiquement, il refusait de brusquer son retour. Désormais, Gattuso semble s’agacer de la posture du joueur : « je lui parle souvent et nous devons respecter les décisions et les problèmes de chacun. Je sais ce que nous nous disons, je dois respecter ce que le joueur me dit. Je ne peux rien dire de plus, c’est la vérité. Oui, oui… C’est facile à comprendre », a également détaillé Gattuso, il y a quelques jours. Alors décision ferme de Gattuso ou refus du joueur de venir ? Difficile de lire entre les lignes. Cette position ferme du sélectionneur, arrivé en urgence après la crise ouverte sous Luciano Spalletti, suscite de vifs débats, car le problème italien est désormais criant : la Nazionale manque de joueurs capables de créer la différence dans le un-contre-un, de dynamiter une défense compacte. Face à la Norvège, le talent de Nusa, déjà brillant à Oslo, a une nouvelle fois mis en lumière les carences des Azzurri, à savoir la lenteur dans les transitions, le manque d’imprévisibilité, ainsi que l’absence de percussion. Que ce soit Orsolini, Zaccagni ou Politano, aucun ne possède la même explosivité, ni même le talent offensif, que Chiesa dans les moments cruciaux.
Chiesa indispensable à l’Italie
Gennaro Gattuso, qui n’a que quatre mois pour préparer un barrage potentiellement décisif pour l’avenir du football italien, sait que ce type de profil est rare et que retirer l’axe offensif à un projet déjà fragile, c’est courir un risque énorme : « Sera-t-il là ? Continuez à me le demander, mais ce n’est pas à moi d’en décider. C’est à lui de décider. Le problème vient de Chiesa, vous le savez bien. Je l’appelle toujours, je lui parle avant les convocations, mais le problème n’est pas que Gattuso ne le voie pas. Le problème, c’est lui », a encore répété Gattuso lors du tirage au sort des barrages de la Coupe du Monde jeudi. Quant à Gianluigi Buffon, chef de la délégation italienne, le constat semble être similaire : « nous devons récupérer tous nos meilleurs joueurs : si l’un d’eux se démarque, il n’y a aucune raison de le retenir, d’autant plus que nous avons besoin de lui. Nous attendons Chiesa car il y en a peu comme lui en Europe. Mais Rino n’a laissé de côté aucun joueur méritant. Je le répète, c’est le collectif qui compte… ». Ce sentiment d’urgence réactive la mémoire collective, puisque Federico Chiesa fut, il n’y a pas si longtemps, l’étincelle qui avait porté l’Italie vers le titre européen en 2021. Ses buts, son caractère et sa capacité à renverser un match avaient alors fait de lui le leader offensif d’une équipe ambitieuse et conquérante. Mais les années suivantes ont été marquées par les blessures à la Juventus, puis par des difficultés d’adaptation à Liverpool. L’ailier semble osciller entre deux mondes : une Premier League qui lui offre des espaces, mais peu de garanties, et une Serie A qu’il regarde de loin, parfois avec nostalgie. Ses apparitions restent sporadiques, sa confiance encore fragile.
Et pourtant, à chaque éclair sur un terrain anglais, l’Italie se dit qu’elle possède encore un joueur capable de changer le destin d’un match à lui seul. Reste alors la grande question, celle qui anime les discussions de Turin, de Rome et de Londres : que fera Federico Chiesa d’ici janvier ? Et surtout, que fera Gattuso ? L’Italie, plus que jamais sous pression après deux Coupes du Monde manquées consécutives, ne peut se permettre un nouvel échec. Le barrage contre l’Irlande du Nord est perçu comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la Nazionale : « L’Irlande du Nord est une équipe physique, avec un mental de battante. Nous devons être compétitifs, nous le savions. Nous savons où nous allons et que nous devons progresser. Ils sont tout à fait à notre portée, et nous pourrons les mettre en difficulté lors d’un match unique. Ils sont très forts physiquement et jouent beaucoup les deuxièmes ballons. Il faudra une grande performance, mais nous pouvons rivaliser. Une finale possible contre le Pays de Galles ou la Bosnie ? Il faut d’abord commenter le match contre l’Irlande du Nord, où tout est en jeu. On verra ensuite, ce serait deux contextes complètement différents. Mais pour l’instant, on n’en parle pas », a martelé le sélectionneur. Dans ce contexte, la relation entre Chiesa et Gattuso prend des allures de bras de fer silencieux. D’un côté, un coach convaincu et impatient qui lance de véritables invitations publiques sous forme de pression à Chiesa. De l’autre, un pays entier persuadé que son ailier le plus talentueux reste indispensable. L’avenir des Azzurri pourrait bien dépendre de ce rapprochement. Et dans cette Italie qui manque de souffle, un seul dribble de Federico Chiesa pourrait suffire à changer le cours de l’histoire.
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