Premier League

Mais qu’arrive-t-il à Aston Villa ?

Aucun but marqué après 4 journées, une élimination dès son entrée en lice en League Cup, des blessés et des problèmes d’ordres financiers, Aston Villa vit un début de saison terrible, très loin des derniers mois enchanteurs où le club anglais avait été à deux doigts de renverser le PSG en Ligue des Champions.

Par Maxime Barbaud
4 min.
Les joueurs d'Aston Villa lors de la séance de tirs au but perdue contre Brentford @Maxppp

Villa Park a bien failli être le nouveau cauchemar du PSG. La route vers la victoire en Ligue des Champions aurait pu s’arrêter lors de ce quart de finale retour face à son ancien entraîneur, Unai Emery. Sans le genou de Pacho sur cette dernière frappe de Maatsen, les deux équipes auraient filé en prolongation. Que serait devenu le futur champion d’Europe dans ce scénario renversant, lui qui menait 2-0 après une demi-heure de jeu (3-1 à l’aller), avant de voir les Anglais mener 3-2 à une demi-heure de la fin du match ? Nous ne tomberons pas dans l’uchronie ici. La seule réalité qui s’impose est celle des Villans, 19es de Premier League avec deux petits points au compteur seulement.

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5 mois après ce match fou, le club de Birmingham est passé du rêve au cauchemar. Battu en demi-finale de FA Cup par Crystal Palace, il a fini 6e de Premier League accrochant une qualification en Ligue Europa. L’objectif de retourner en Ligue des Champions n’a pas été atteint. C’était pourtant la seule condition pour assurer son train de vie démesuré. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, le mercato est passé par là et a plutôt affaibli l’équipe. Le début de saison catastrophique traduit bien ce fait-là. Après 4 journées de Premier League, Aston Villa n’a toujours par marqué le moindre but. C’est la seule équipe dans ce cas à travers les 8 premières divisions en Angleterre !

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Un jeu pauvre et des blessures qui s’accumulent

Pour ne rien arranger, la League Cup lui a été fatale dès son entrée en lice au 3e tour à Brentford mardi soir. Les Lions ont certes marqué leur tout premier but de la saison, mais ils ont été éliminés aux tirs au but (1-1, 4-2 t.a.b.). Les supporters ont même célébré cette première réalisation : «We scored a goal». Un chant chambreur rapidement devenu aigre-doux. «On a marqué un but, c’est positif. Mais on a fait match nul et perdu aux tirs au but, donc nous sommes déçus», résumait Emery après cette nouvelle désillusion. Une de plus après la blessure de Youri Tielemans lors de la dernière journée de championnat face à Everton. Le Belge rejoint Bouba Kamara et André Onana, tous deux absents depuis août.

Les déboires s’accumulent pour ce club, programmé pour obtenir une belle place dans la première partie de tableau en Premier League. C’est aussi le résultat d’un mercato marqué par la récession. Sans qualification en C1, Villa vit au-dessus de ses moyens. Il est d’ailleurs dans le viseur des instances anglaises et européennes. L’UEFA lui a par exemple infligé une amende d’environ 12 M€ pour avoir enfreint certaines règles du fair-play financier. Cette fois, il faut jouer avec les règles du Profit and Sustainability Rules (PSR) qui interdit d’enregistrer des pertes supérieures à 105 M€ de livres sterling (120 M€) sur trois ans.

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L’énorme problème de la masse salariale

C’est surtout son imposante masse salariale qui inquiète. 96 % des revenus générés vont directement dans le financement des salaires, un quota invraisemblable à côté des 46 % de Tottenham ou des 51 % d’Arsenal et Manchester United. Résultat après des années à enchaîner des mercatos onéreux, il a fallu réduire la voilure cet été. Evann Guessand fut la seule acquisition majeure (30 M€). Les autres sont soit des prêts (Harvey Elliott, Jadon Shancho), soit des arrivées libres (Victor Lindelöf) ou peu coûteuses (Marc Bizot à 500 000 euros). À l’inverse, Jacob Ramsey a été vendu pour 45 M€ et Kaine Kesler-Hayden à 4 M€. Leo Bailey et Enzo Barrenechea ont été prêtés de manière payante (3 M€ chacun). Les départs en fin de contrat de Philippe Coutinho, Alex Moreno, Robin Olsen ou encore Leander Dendoncker ont permis d’alléger les dépenses mais Emiliano Martinez est lui resté.

L’heure n’est pas encore à la sonnette d’alarme mais le niveau de l’équipe est franchement préoccupant. Les prestations ne sont pas bonnes et ne permettent pas d’envisager un rebond rapide. Unai Emery non plus ne risque pas grand-chose à l’heure actuelle. Il dispose toujours d’une très bonne cote auprès de sa direction et de ses supporters, et est protégé par un très gros contrat allant jusqu’à 2029, sans compter la quinzaine de personnes qui l’a amené avec lui dans son staff technique. En d’autres termes, son licenciement, plus celui de ses accompagnants, coûterait une véritable fortune. «Il reste encore beaucoup de travail, beaucoup d’entraînements et de matchs. Nous constatons des améliorations. Pas assez, mais beaucoup de choses seront positives» se persuadait l’Espagnol à Brentford. Le plus tôt sera le mieux, à commencer à Sunderland ce dimanche.

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