L’heure est à la révolte pour le Montpellier HSC !

Par Anas Bakhkhar
6 min.
Le Montpellier souffre d'une réelle crise de résultats depuis plusieurs semaines @Maxppp

Après un début de saison intéressant sur le plan comptable, le MHSC patine depuis le match à domicile interrompu par un pétard contre Clermont. Et depuis, le club héraultais ne tient plus vraiment debout…

Décidément, la saison 2023-2024 ne semble pas se passer aussi bien que prévu pour le Montpellier HSC. Pourtant, les supporters pailladins étaient inquiets quant à l’état de l’effectif de Michel Der Zakarian : Wahi, Mavididi, Germain (attaquants) et Maouassa (défenseur) out, pour laisser entrer Al-Tamari, Adams, Yeboah (attaquants), Omeragic (défenseur) et Dizdarevic (gardien de but). Les finances montpelliéraines n’étant pas au point depuis quelques années, le club n’aura déboursé que moins de 6 millions d’euros (si on ajoute l’option d’achat levée de Falaye Sacko), contre près de 38 M€ encaissés durant le mercato estival. Mais le problème principal n’a pas été réglé : étoffer le milieu de terrain.

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Le MHSC débute donc cette saison avec un effectif jugé trop juste par la fanbase. Pourtant, les premiers résultats des ouailles de MDZ étaient plutôt intéressants, avec deux victoires (OL et Lorient), trois matches nuls (Le Havre, Strasbourg et Rennes) et deux défaites (Reims et Lille). Trois nouveaux points se dessinaient face à un Clermont toujours à la recherche de son premier succès. Et là, c’est le drame : un individu, isolé selon le club et la Butte Paillade, a jeté un pétard près du gardien auvergnat Mory Diaw, sorti sur civière à la suite de l’explosion. Résultat : match définitivement arrêté et reporté au 29 novembre, auquel s’ajoute deux points de retrait dont un en sursis. Et depuis, rien ne va pour les champions de France 2012…

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Des cadres décevants…

Depuis, Montpellier était allé s’incliner à Nantes (2-0) avant de s’adjuger le derby d’Occitanie contre Toulouse. Ce succès 3-0, datant du 29 octobre dernier, est jusqu’à aujourd’hui le dernier qu’il a connu en championnat : 3 revers et 2 nuls, dont le match nul à huis-clos contre le CF63 (1-1), pour deux nouveaux points perdus en raison d’une bêtise individuelle… mais qu’est-ce qui manque au MHSC pour se relancer ? Beaucoup de choses. On peut débuter cet état des lieux par les cadres du vestiaire, du capitaine Téji Savanier à son compère au milieu Jordan Ferri en passant par Wahbi Khazri, trois des plus gros salaires du club. Le niveau proposé sur le terrain par les piliers de l’équipe n’est clairement pas au niveau, ce qui peut expliquer cette mauvaise série.

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Ajoutons à cela le manque de profondeur au milieu de terrain, qui était déjà une réelle interrogation depuis le début de saison. Dans le 4-2-3-1, Savanier occupe le poste de meneur de jeu et le duo Chotard-Ferri se charge du double pivot. Oui mais voilà, les remplaçants n’arrivent pas à pallier les absences des trois cités précédemment (Leroy et Delaye, Fayad étant utilisé comme ailier droit). Et leur positionnement sur le rectangle vert est parfois problématique, laissant parfois trop d’espaces à leur adversaires directs en phase défensive. L’occasion parfaite pour Teddy Teuma (Reims), Kang-in Lee (PSG) ou Maxime Gonalons (Clermont) de trouver le chemin des filets à l’entrée de la surface de réparation. Un manque de "bonne agressivité" clairement pointé du doigt par les observateurs héraultais, voyant une équipe montpelliéraine trop laxiste dans les duels.

…et une attaque quasi-inoffensive

Déjà que la défense est une sujet de discorde du côté du Montpellier Hérault, la question de l’animation offensive ne devrait pas calmer les choses. Grâce à un début de saison surprenant des Akor Adams et Mousa Al-Tamari en grande forme, les Héraultais étaient dans le podium des meilleures attaques jusqu’en octobre. Mais depuis, le secteur offensif bat clairement de l’aile. Pour justifier ce constat, cette statistique est parlante : le MHSC n’a marqué qu’à deux reprises sur ses 5 dernières sorties, deux penalties de Savanier… pour retrouver le dernier but marqué dans le jeu, il faut remonter au 29 octobre dernier lors du net succès face au Téfécé. Avec un Adams volontaire mais peu trouvé dans son rôle de pivot, des ailiers manquant de tranchant et un Savanier peu inspiré, l’attaque pailladine est à la traîne…

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Pour résoudre ce manque de créativité et varier les profils offensifs, les Orange-et-Bleu ont annoncé en début de semaine l’arrivée de l’attaquant franco-ivoirien Tanguy Coulibaly, pour renforcer son attaque mais aussi remplacer temporairement Al-Tamari, qui devrait rejoindre la Jordanie à la prochaine Coupe d’Asie cet hiver au Qatar. «Ailier gauche puissant, capable de faire des différences sur son côté, par sa capacité à prendre la profondeur, il peut également évoluer dans l’axe. En position de 2e attaquant», comme l’explique le communiqué annonçant son arrivée. Si un seule arrivée ne devrait pas régler toutes les lacunes offensives, c’est déjà un atout supplémentaire pour Der Zakarian, qui ne comptera sur lui que lors des journées suivantes, et ce en raison de sa condition physique après cinq mois sans jouer.

Que faire pour se relever ?

Désormais, les acteurs du club doivent se poser cette question : quels ingrédients à ajouter dans cette équipe pour retrouver le chemin de la victoire ? Revoir l’équipe, l’entraîneur ? C’est en tout cas une possibilité de la direction Nicollin. En effet, selon nos informations, l’entraîneur emblématique du MHSC Michel Der Zakarian, qui entame sa cinquième saison au club, est sur la sellette en raison des dernières prestations inquiétantes, conjuguées à des résultats négatifs. Néanmoins, l’ex-international arménien reste conscient du manque de mordant de son effectif et espère voir du changement à Bollaert ce vendredi soir. «Il faut que les joueurs se lâchent, qu’on joue. Ce n’est pas en jouant avec le frein à main qu’on se lâche», a-t-il expliqué en conférence de presse ce mercredi avant de poursuivre.

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«Il faut être en capacité de les bousculer, d’être au niveau, à un meilleur niveau qu’eux. Il ne faut pas avoir peur. Il y a des moments où ils ne marquent pas beaucoup, d’autres où ils marquent.» Egalement face aux journalistes, le défenseur central Maxime Estève, qui a mal vécu un mercato estival agité avant de se réimposer dans la charnière, a appuyé les propos de son coach, espérant voir plus de réussite dans le jeu dans les prochaines semaines. «C’est une question de réussite parce que, quand on se souvient de la saison dernière, sur des demi-occasions ça faisait but, raconte le central de 21 ans. Aujourd’hui, on pèche un peu. C’est comme ça, c’est le foot. Mais totale confiance en tous nos attaquants, on les encourage. Un doute peut s’installer mais à nous de faire en sorte qu’ils retrouvent de la confiance.»

La jeunesse a son rôle à jouer

Des joueurs plus relâchés dans le jeu, plus confiants et plus efficaces dans le dernier : voilà donc ce qui est attendu sur le court terme pour rapidement inverser la tendance et créer une nouvelle dynamique. Si on y ajoute une jeunesse fougueuse qui viendrait apporter son insouciance, peu importe le secteur de jeu (Enzo Tchato et Lucas Mincarelli en défense, Khalil Fayad et Sacha Delaye au milieu, Othmane Maamma et Yanis Issoufou en attaque), le Montpellier Hérault Sport Club peut clairement profiter de son centre de formation réputé (24,8 % des minutes jouées en championnat par des joueurs formés au club, troisième meilleur pourcentage de la Ligue 1 derrière Lyon et Rennes). Il reste trois journées avant la fin de la phase aller et la trêve hivernale, aux Clapassiencs de se remettre au travail…

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