Everton : un derby contre Liverpool sous haute tension

Par Aurélien Macedo
5 min.
Rafa Benítez coach d'Everton @Maxppp

Belle surprise du début de saison, Everton a depuis déchanté. Le club de Liverpool est désormais 15e de Premier League après une longue série de mauvais résultats et le derby contre les Reds s'annonce dangereux. Son coach Rafa Benitez est en première ligne.

L'été a été agité pour Everton avec la perte de Carlo Ancelotti qui a fait son retour au Real Madrid. Avec l'arrivée tardive de Rafa Benitez quelques semaines avant la reprise, les Toffees ont dû accélérer le rythme sur le mercato. Ainsi, Demaray Gray est arrivé du Bayer Leverkusen tandis que Salomon Rondon (Dalian), Andros Townsend (Crystal Palace) et Asmir Begovic (Bournemouth) sont venus apporter plus de profondeur à une équipe qui a perdu Bernard (Sharjah FC) et James Rodriguez (Al-Rayyan) ainsi que Gylfi Sigurðsson qui est en proie à de graves accusations judiciaires et pourrait terminer en prison. Le retour de prêt du jeune Jonjoe Kenny qui avait brillé au Celtic Glasgow était intéressant, mais le climat n'était pas si simple au moment d'aborder la saison. Comme un paradoxe, Everton a réalisé un départ idéal puisqu'avec des victoires contre Southampton (3-1), Brighton (2-0), Burnley (3-1) et un nul contre Leeds United, les Toffees prenaient 10 points sur 12 possibles. Pourtant depuis le 18 septembre dernier et une défaite 3-0 contre Aston Villa tout s'est compliqué.

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Développant un jeu assez minimaliste qui se concentre exclusivement sur le contre, cette équipe d'Everton version Rafa Benitez a certes connu des pépins physiques importants il y a quelques semaines et doit composer sans Yerry Mina, André Gomes et surtout Dominic Calvert-Lewin (3 buts en 3 matches saisons) qui sont blessés. Certes, Abdoulaye Doucouré réalise un bon début de saison et s'illustre comme l'une des rares éclaircies, mais la dynamique autour de lui n'est pas bonne. Si défensivement cela tient la route, c'est plus dur sur le plan offensif. Cadre de cette équipe et leader, Richarlison connaît un vrai coup de mou avec seulement 2 buts et une offrande en 8 matches. Repositionné davantage dans l'axe que sur une aile, il avait su performer par moments dans ce rôle l'an dernier, mais c'était aux côtés de Dominic Calvert-Lewin.

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Une attaque dans le dur

Face aux pépins de ce dernier, Rafa Benitez a insisté avec son homme de confiance Salomon Rondon. Catastrophique et incapable de combiner correctement avec Richarlison, le Vénézuélien a cadré uniquement trois tirs en 10 rencontres et n'a toujours pas marqué ni délivré de passes décisives. Certes volontaire dans les efforts, il agit comme un corps étranger dans une équipe qui se retrouve assez stérile en attaque. Les arrivées de Demarai Gray et Andros Townsend (3 buts en Premier League chacun) ont certes fait du bien dans les couloirs tout comme le jeune Anthony Gordon qui grandit doucement. Cependant, le duo offensif dont l'absence de complicité est criante perturbe le bon équilibre de l'équipe. Avec seulement 16 buts inscrits en 13 matches, Everton dispose de la onzième attaque du Royaume et doit faire bien mieux.

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Outre ces problèmes offensifs, le plus grave est la dynamique actuelle pour Everton. Éliminé de la Carabao Cup, le club de Liverpool n'a plus gagné depuis le 25 septembre et une victoire 2-0 contre Norwich City. Depuis, les Toffees ont concédé deux nuls, mais surtout 5 défaites avec des corrections contre Watford (5-2) et Manchester City (3-0). Le dernier revers contre Brentford a poussé Everton à la 14e place de la Premier League à seulement six points de la zone rouge. Si la situation n'est pas encore catastrophique, le calendrier n'est pas des plus faciles pour Everton qui recevra Arsenal (6 décembre) et Leicester (19 décembre) et se déplacera à Crystal Palace (12 décembre) et Chelsea (16 décembre). Mais avant cela, les Toffees vont croiser le fer ce mercredi avec Liverpool dans un derby qui s'annonce explosif.

Rafa Benitez sous pression

Conscient des lacunes de son équipe à ce moment-là de la saison et avant d'affronter un calendrier costaud, Rafa Benitez a dressé le constat en conférence de presse : «l'analyse doit être faite avec soin. Le club dépense beaucoup d'argent, essaie de faire de son mieux dans chaque département. Nous avons très bien commencé la saison, car nous n'avons pas de bons résultats maintenant vous pouvez tout remettre en question. Gagner des matchs est ce à quoi tout le monde s'attend. Je l'ai dit tant de fois, Rome ne s'est pas construite en un jour. Je suis quand même déçu, car nous ne gagnons pas des matchs que nous pouvons gagner. Nous poussions, attaquions suffisamment pour marquer un ou deux (contre Brentford ndlr). Les gens autour de la surface doivent entrer dans la surface. Nous avons parfois cette détermination, mais nous devons avoir plus de joueurs dans la surface et essayer de marquer.» Mettant le doigt sur l'aspect offensif, Rafa Benitez est particulièrement exposé. Le technicien espagnol s'en sortait sur le début de saison grâce aux bons résultats, mais la dynamique négative permet de relever plus facilement les faiblesses collectives et offensives de son équipe.

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De plus, son passé d'ancien coach de Liverpool ne passe pas partout auprès des fans d'Everton. Rafa Benitez espère que le climat difficile ne va pas rejaillir sur l'équipe et a envoyé un message aux supporters : «je pense que c'est un peu tout. Maintenant, nous sommes frustrés. En tant que manager, vous voulez gagner et bien faire. C'est un défi pour moi, et je peux comprendre la frustration des fans. Cela a été certaines années, mais nous ne nous améliorons pas. Les fans comprennent que nous avons eu des problèmes. Nous avons une meilleure situation, mais il y a toujours des joueurs clés non disponibles. Ce que nous devons faire, c'est être sûr que nous pouvons tirer le meilleur des joueurs, et être sûr nous nous améliorons à l'avenir. J'espère que non (un rejet de la part des fans ndlr). Les fans sont intelligents, ils savent que nous avons besoin d'eux. Ils sont cruciaux et l'essentiel pour nous. Je pense qu'ils réaliseront à quel point ils sont importants pour les joueurs.» Plus que jamais en difficulté, Everton risque très gros contre Liverpool dans un derby de la Mersey qui pourraient compliquer les choses entre Rafa Benitez et les supporters des Toffees.

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