PSG - OM : Aubameyang, Rongier, Clauss, Lopez… des cadres à l’agonie !

Par Valentin Feuillette - Josué Cassé
7 min.
Valentin Rongier en action avec l'OM @Maxppp

Balayé (0-4) par le Paris Saint-Germain, au Parc des Princes, en clôture de la 6e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille a totalement perdu pied à l’occasion du 106e Classique entre les deux formations. Symbole d’une équipe dépassée, la prestation plus que problématique des cadres marseillais…

Un cauchemar dans les grandes largeurs. Voilà comment résumer, simplement, la soirée vécue par l’Olympique de Marseille, dimanche soir, au Parc des Princes à l’occasion de la 6e journée de Ligue 1. Incapable de répondre à l’intensité parisienne et constamment pris par le 4-4-2 modulable de Luis Enrique, le club olympien n’a finalement jamais existé contre le PSG (0-4). Si la tête de Vitinha trouvant la barre transversale de Gianluigi Donnarumma restera l’unique éclair phocéen dans la capitale française, le reste a en effet frôlé le ridicule. Une claque logique intervenant au terme d’une semaine plus qu’agitée en terres marseillaises où Marcelino a finalement décidé de rendre son tablier, où le duo Longoria-Ribalta a songé à en faire de même et où l’OM semble déjà avoir oublié le nul (3-3) décroché, avec panache, à Amsterdam en Ligue Europa.

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Un collectif submergé, des individualités défaillantes !

Impuissant et très loin des promesses affichées contre l’Ajax en milieu de semaine, l’actuel septième de Ligue 1 a ainsi totalement sombré. Une défaite pouvant s’expliquer par différents facteurs, à commencer par la qualité technique des champions de France en titre. Mais pas seulement… Si Jacques Abardonado, propulsé sur le banc de l’OM, pointait du doigt les calendriers inégaux des deux formations, ce revers cinglant symbolise surtout un manque de caractère certain et des ambitions bien trop faibles pour espérer ramener un point de la Ville Lumière. Sans grinta ni agressivité, inoffensif et friable défensivement malgré le 5-3-2 dessiné par le coach intérimaire des Ciel et Blanc, la formation olympienne ne pouvait alors que constater les dégâts. Un visage amorphe illustré par quelques chiffres (0 frappe cadrée, 241 petites passes sur l’ensemble de la rencontre, 8 centres) mais surtout par la proposition indigeste de certaines individualités.

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Dans cette optique, comment ne pas évoquer les cadres de cette équipe programmée pour accrocher une qualification à la prochaine Ligue des Champions ? Dernier rempart de l’OM, Pau Lopez (28 ans) a ainsi fait l’étalage de toutes ses limites. Peu rassurant balle au pied, imprécis dans ses relances, l’Espagnol n’était pas non plus exempt de tout reproche sur l’ouverture du score d’Achraf Hakimi, auteur d’un coup franc somptueux mais profitant d’un mur raccourci et d’un placement approximatif du portier marseillais. «J’ai mis trois joueurs car si je mettais quatre joueurs dans le mur, je devais encore plus m’approcher à droite sinon je ne voyais pas le ballon», tentait pourtant de justifier l’intéressé au micro de Prime Video avant de revenir sur la prestation cataclysmique des siens. «Ce n’est pas une bonne journée pour l’OM. Aujourd’hui (dimanche, ndlr) on doit être clair. On a perdu dans toutes les phases du jeu. J’étais fier contre l’Ajax mais là, je ne peux pas dire pareil. On a rien fait et on a encaissé quatre buts». Relancé en zone mixte, celui qui assurait malgré tout que l’OM ferait «une bonne saison» et devait «repartir de zéro» ne semblait pourtant pas digérer.

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Pierre-Emerick Aubameyang fantomatique !

«C’est difficile d’expliquer, c’est la vérité, aujourd’hui on a vu deux équipes totalement différentes. On a vu Paris qui voulait jouer le match, gagner le match et l’OM qui n’a rien fait. On a manqué d’attitude, on a manqué de courses, on a manqué de caractère, on a manqué de jeu, on a manqué de tout. Aujourd’hui, on doit des excuses à nos supporters, à tous les gens de l’OM parce que ce qu’on a vu aujourd’hui, ce n’est pas possible, de regarder une équipe de l’OM comme celle-là. C’était pas un classico ce soir, c’était un match amical pour nous. Je crois que plus bas, on ne peut pas tomber», regrettait l’Espagnol. Au fond du trou, Lopez n’est, malgré tout, pas le seul Marseillais critiquable. Loin s’en faut. Loué, à juste titre, pour son excellent début de saison, Jonathan Clauss a lui aussi affiché ses limites face à Bradley Barcola et consorts… Et que dire de Valentin Rongier. Pilier de l’entrejeu marseillais ces derniers mois, le capitaine olympien a vécu un véritable calvaire dans son match à distance avec Manuel Ugarte et Warren Zaïre-Emery. Un constat également applicable à Jordan Veretout puisque les deux milieux phocéens n’ont jamais su se sortir du pressing francilien…

«Je suis très déçu parce qu’on a manqué de caractère, je ne nous ai pas reconnu ce soir et c’est pour ça que je ne suis pas content, ni heureux. Le scénario fait qu’on prend un coup franc excentré très tôt, derrière on peut revenir avec l’action de Vitinha, est-ce que ça aurait changé la physionomie du match ? C’est possible, et ensuite on est tombé sur une équipe de Paris très forte. C’est l’une des meilleures d’Europe, mais nous, nous sommes venus avec un plan qui est rapidement tombé à l’eau. Ça donne un match comme cela (…) Bien sûr que je suis déçu du résultat et de l’engagement qu’on a pu mettre. J’attendais plus d’agressivité, dans le bon sens du terme. Je suis très déçu et un peu marqué ce soir», regrettait, à ce titre, Jacques Abardonado en conférence de presse. Pris dans le jeu, l’OM aurait alors pu tenter de sauver l’honneur via les attitudes. Oui mais voilà, la défaillance était totale, dimanche soir. Recruté pour son expérience et son aura, Pierre-Emerick Aubameyang a ainsi semblé subir sa soirée. Errant comme une âme en peine sur le front de l’attaque marseillaise, le Gabonais n’a jamais sonné la révolte, que ce soit balle au pied ou par la voix. Crédité d’un 4 par la rédaction FM, l’ancien buteur du Barça est apparu fantomatique.

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Un manque de caractère coupable et des lendemains difficiles…

Abandonné par ses cadres, l’OM ne pouvait pas non plus s’en remettre aux autres. Illustration parfaite de cette prestation collective catastrophique, l’entrée de la recrue Joaquin Correa à la 75ème minute, peu enchantée à l’idée de se précipiter pour aller chercher les ballons sortis et jouer vite pour tenter de sauver l’honneur. «On a manqué de caractère, on va continuer à travailler. On n’a pas respecté le club, on assume. On dit à tous les supporters qu’on en est conscient et qu’on va continuer à défendre le club. On a préparé notre match mais ce qui est dommage, c’est que tout ce qu’on avait préparé n’a pas marché mais on ne va pas en rester là, on va continuer à travailler et regarder le prochain match. C’est dommage, on ne va pas bien dormir, c’est le derby… On a fait notre boulot sur le terrain, il faut rester unis maintenant. On a besoin de tout le monde, la famille doit rester unie, c’est la force des Marseillais. Aujourd’hui (dimanche), ça n’a pas marché, on a six jours pour travailler et aller chercher les trois points à Monaco», concédait de son côté Chancel Mbemba en zone mixte. Une rage également présente dans les propos tenus par Samuel Gigot au coup de sifflet final.

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«C’est vrai qu’on avait un plan pour ce match-là mais il est vite tombé à l’eau. Quand vous jouez le Classique avec si peu d’envie, c’est pas possible. Je pense qu’il faut leur rentrer un peu plus dedans. On les a un peu trop respectés. Bien sûr ce sont de très bons joueurs mais si vous les laissez jouer ils deviennent magnifiques. On a manqué de couilles ce soir mais tous ensemble». Marqué par un contexte sulfureux, pas forcément aidé par le calendrier et certaines décisions arbitrales au Parc des Princes, l’OM ne voulait, pourtant, pas se chercher d’excuses. Une lucidité appréciable et qui peut donner certains motifs d’espoirs pour les semaines à venir. Avant cela, les Olympiens devront panser certaines plaies ouvertes et se «laver les têtes» pour repartir du bon pied. Une période plus que délicate où les cadres de cette formation marseillaise devront, cette fois-ci, faire preuve d’un caractère bien plus trempé. Avec un déplacement du côté de l’AS Monaco le 30 septembre prochain puis la réception périlleuse de Brighton, cinq jours plus tard, le temps presse…

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