Les Marseillais l'ont fait ! Auteurs d'un match plutôt maîtrisé, les Phocéens ont réussi l'exploit de se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des Champions au terme d'une fin de match complètement folle qui les voit tout de même s'incliner (2-1).

Vainqueur au match aller, l’Olympique de Marseille se devait de ne pas jouer petit bras face à un Inter Milan obligé de marquer. Ce fut le cas lors des premières minutes. Après une première alerte timide signée Valbuena (3e), les Phocéens ont tenté de profiter de la vitesse de son quatuor offensif mené par Rémy pour faire douter les Nerazzurri. Mais très vite, les partenaires de Sneijder ont remis les pendules à l’heure lorsque Sneijder et Milito ont obligé Mandanda à réaliser deux arrêts monumentaux (8e, 10e). Deux frayeurs qui n’ont pas découragé les Olympiens pour autant, l’arrière-garde milanaise ayant d’énormes difficultés pour contenir leurs adversaires directs.
Dans ce match, les deux équipes sont souvent passées par le côté droit pour créer du danger, mais à chaque fois, les centres ont rarement débouché sur des occasions franches. En première période, Julio Cesar n’a été réellement inquiété que sur une tête passant juste à côté du cadre signée Rémy (19e), tandis que son homologue olympien –hormis ses deux incroyables arrêts- s’est contenté de capter un coup franc lointain de Sneijder (45e). A la pause, Marseille tenait donc logiquement le score face à des Intéristes dépassés, rugueux en défense, et peu inspirés devant exceptée leur double occasion durant les dix premières minutes.
Au retour des vestiaires, le scénario était donc idéal : l’Inter devait obligatoirement se découvrir et les champions de France 2010 n’avaient qu’à profiter des brèches pour planter leurs banderilles. Dominateur territorialement durant les dix premières périodes de la seconde période, l’OM s’est ensuite concentré dans ses tâches défensives. Et hormis une frayeur sur un coup franc de Stankovic (68e), les hommes de Didier Deschamps ont parfaitement maîtrisé leur sujet, notamment grâce à une redoutable paire M’Bia/Diarra. Seul point noir, le secteur offensif, Rémy surtout, qui a perdu de la fraicheur. Repliés en défense, les Phocéens n’ont alors pu inquiéter leurs adversaires que sur coups de pied arrêtés comme cette tête de Diarra obligeant Julio Cesar à se détendre (72e).
Mais même sans inspiration, l’Inter Milan reste une équipe dangereuse de par ses individualités. Et sur un corner mal renvoyé, Milito assène un coup de poignard dans le dos de l’OM en ouvrant le score avec un but digne d’un renard des surfaces (1-0, 76e). Emoussé physiquement devant et sonné derrière, l’OM semblait condamné. C’est alors qu’un nouveau miracle s’est produit. Entré en jeu en toute fin de match, Brandao sort victorieux d’un duel avec Lucio et réussi la prouesse de tromper Julio Cesar (1-1, 90e). Le banc olympien est en folie. Euphoriques, les Marseillais ont toutefois concédé un but sur penalty (2-1, 90e) et perdu Mandanda, expulsé et donc suspendu pour le tour suivant (tout comme Diawara). Les seules véritables fausses notes de la soirée. Mais les dieux étaient bel et bien avec Marseille qui perd toutefois son invincibilité à San Siro. Un sacré bol d’air frais quand même pour une équipe qui n’est pas sûre de pouvoir revivre de telles émotions en Ligue des Champions la saison prochaine. A noter cependant que l'OM enchaîne une cinquième défaite consécutive, toutes compétitions confondues.
L'Homme du match : Brandao. L'entrée de ce dernier s'est avérée décisive puisque l'attaquant brésilien a immédiatement affiché une immense motivation et une envie de bien faire récompensée dans les arrêts de jeu. Sur un ballon anodin, Brandao contrôle du dos et va inscrire le but de la qualification d'un plat du pied imparable pour le pauvre Julio Cesar. Un but qui risque de faire date dans la carrière du Brésilien.
Inter Milan :
Julio Cesar (6) : si sa défense a souvent été mise en difficulté, le Brésilien n’a été inquiété que par une tête de Rémy passant au ras du poteau droit (19e) en première période. Auteur d’une belle parade sur une tête de Diarra (72e), il doit en revanche s’incliner face à Brandao (90e).
Maicon (6) : obligé de rester concentré sur ses tâches défensives durant une bonne partie du match, il n’a pas résisté à effectuer quelques montées bien senties. Des montées qui se sont multipliées après l’ouverture du score des siens. En vain.
Lucio (4,5) : face à Rémy, l’ancien Munichois a souffert. Moins rapide, il a eu des problèmes pour se retourner. Sur le fil tout le long du match, il perd le duel décisif face à Brandao (90e).
Samuel (4,5) : dès les premières minutes il a multiplié les contacts rugueux sur Amalfitano et A. Ayew symbole de sa volonté d’imposer son physique pour contrer la vitesse des attaquants adverses.
Nagatomo (4) : en difficulté face à la vivacité d’Amalfitano, le Japonais a multiplié les fautes dangereuses pour son camp. Maillon faible de son équipe, il n’a également pas été en réussite dans ses passes.
Poli (6) : l’Italien est souvent venu porter main forte à un Nagatomo débordé. Une grosse activité saluée par San Siro sa sortie. Remplacé par un Cambiasso (74e) auteur du corner décisif dès son entrée en jeu.
Stankovic (5,5) : agacé pour des fautes sifflées à son encontre, le métronome serbe a tenté d’alerter son duo d’attaquants Milito/Forlan. Plutôt précis dans ses transmissions, il n’a toutefois jamais su créer le danger devant le but de Mandanda.
Zanetti (6) : dès le début du match il a failli être double passeur décisif (9e, 10e). Le capitaine intériste a profité des largesses défensives marseillaises sur le flanc droit pour s’y engouffrer.
Sneijder (4) : sommé de réagir après de longues semaines de doutes, le Hollandais a failli donner raison à son coach à la 8e sur un tir à bout portant magnifiquement repoussé par Mandanda. Mais après, c’est le désert. Il a éprouvé des grosses difficultés à se positionner derrière le duo Milito/Forlan et a disparu au fil des minutes. Remplacé par Obi (58e).
Forlan (5) : l’Uruguayen s’est démené, notamment dans ses appels en profondeur même si sa première grosse occasion face au but n’est intervenue qu’à la 45e minute. Remplacé par Pazzini (58e), il est sorti furieux.
Milito (5,5) : Il Principe a bien cru ouvrir le score sur son premier duel avec Mandanda, mais le portier marseillais a miraculeusement sauvé sur sa ligne sa déviation de la poitrine (11e). Bien contenu par les défenseurs marseillais, il est tout de même parvenu à justifier sa réputation de serial buteur en ouvrant le score comme un renard des surfaces à un quart d’heure du terme (76e). Malheureusement pour lui, ce sera insuffisant.
Olympique de Marseille :
Mandanda (6) : le capitaine marseillais est passé par tous les états ce soir. Etincelant en début de match, il va sortir deux parades énormes sur une frappe à bout portant de Sneijder (6e) puis sur une tête de Milito (11e). Mais dans les arrêts de jeu, alors que l'OM tient le 1-1, Mandanda va se faire expulser bêtement en concédant un penalty. Il ratera les quarts de finale.
Morel (5,5) : en début de match, c'est du côté gauche qu'est venu le danger. Incapable de tenir la comparaison auprès de Forlan ou de Milito, Morel n'a jamais été en mesure de prendre le dessus en première période. Sans doute remotivé par Didier Deschamps, l'ancien Lorientais va montrer un bien meilleur visage durant les 45 dernières minutes.
Diawara (7) : un match énorme du roc sénégalais. Présent dans les duels, précieux dans son placement et dans ses interceptions, Diawara a répondu présent. Son carton jaune reçu (66e) le privera des 1/4 aller.
N'Koulou (5) : un match sérieux et appliqué mais quelques approximations en fin de match qui ont coûté cher à l'OM.
Azpilicueta (7) : combatif, un superbe centre pour Rémy (18e). Très intéressant dans son jeu offensif et dans sa capacité à apporter le danger grâce à des centres bien pensés, le latéral droit espagnol impressionne toujours en Ligue des Champions.
A.Diarra (8) : un engagement physique de tous les instants et un gros abattage au milieu de terrain. Omniprésent, la sentinelle marseillaise a paru très affûtée et a réalisé un match plein, peut-être l'un de ses meilleurs avec l'OM cette saison. Une belle tête cadrée qui aurait mérité un meilleur sort sans une belle parade de Julio Cesar. Enorme.
M'Bia (6) : il a ratissé beaucoup de ballons au milieu. Un peu de déchet dans ses passes mais une belle complémentarité avec Alou Diarra qui a permis aux Phocéens de prendre le dessus sur le milieu de terrain de l'Inter.
A.Ayew (5,5) : il a privilégié le collectif et s'est sacrifié pour le bien de son équipe. Au final peu de danger offensivement mais un gros travail défensif. Remplacé par Bracigliano (94e).
Amalfitano (5) : beaucoup de déchets techniques et pas suffisamment affûté physiquement pour apporter le danger offensivement. Peut-être a-t-il repris un peu tôt.
Valbuena (5,5) : moins en réussite sur ses coups de pieds arrêtés, le milieu marseillais s'est révélé très précieux dans sa faculté à orienter le jeu marseillais. Remplacé par Benoît Cheyrou (76e).
Rémy (5) : aligné en pointe malgré une condition physique précaire, l'attaquant international tricolore a tenté de tenir son rang. Mais hormis une belle tête qui passa de peu à côté suite à un centre d'Azpilicueta (18e), il n'a pas vraiment eu l'occasion de se mettre en évidence. Remplacé par Brandao à la 87e minute. L'entrée de ce dernier va d'ailleurs s'avérer décisive puisque l'attaquant brésilien va afficher une immense motivation et une envie de bien faire récompensée dans les arrêts de jeu puisque sur un ballon anodin, il va inscrire le but de la qualification d'un plat du pied imparable pour le pauvre Julio Cesar. Un but qui risque de faire date dans la carrière du Brésilien.
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