Dans le cadre de la 8e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille, en supériorité numérique pendant près d’une heure, est venu à bout du HAC (6-2). Avec cette victoire, le club phocéen, porté par un quadruplé de Mason Greenwood, un but du jeune Robinio Vaz et une réalisation d’Amir Murillo, prend la tête du championnat de France. Voici les notes de cette rencontre.
Ce samedi soir, l’OM avait l’occasion d’envoyer un message à la Ligue 1. En profitant du faux pas de l’OL à Nice et du match nul entre Strasbourg et le PSG, le club de la Canebière avait l’opportunité de s’emparer, seul, de la tête du championnat. Une perspective alléchante pour les hommes de Roberto De Zerbi qui devaient s’imposer face au Havre à la maison. Une mission qui, sur le papier, semblait à la portée de Marseillais qui restaient sur quatre victoires de rang en championnat. Pour autant, sûrement quelque peu bouffés par la pression, les joueurs de l’OM n’ont pas réalisé un bon début de match. Face à des Havrais présents dans les duels et qui n’hésitaient pas à se ruer vers l’attaque, Marseille paraissait quelque peu déstabilisé.
Assez amorphes, les Marseillais reculaient et ont logiquement été punis sur une énième offensive havraise. Trouvé sur un long centre vers la gauche, Yassine Kechta a éliminé plusieurs joueurs avant de tromper De Lange d’une frappe vicieuse qui s’est logée dans le petit filet (0-1, 24e). Sonnés, les Marseillais ont pourtant été remis dans le match par une erreur havraise. A la limite de sa surface, Gautier Lloris a écopé d’un carton jaune pour une main nette devant Aubameyang. Après visionnage de la VAR, le jaune est devenu rouge et un penalty a été donné en faveur des coéquipiers de l’attaquant gabonais. Un penalty dont s’est chargé avec brio Mason Greenwood (1-1, 35e). Par la suite, la rencontre n’a plus été la même. Toujours au petit trot, les Phocéens bénéficiaient de plus d’espaces mais se heurtaient toujours à un Mory Diaw vigilant (41e, 45+6e).
Au retour des vestiaires, Marseille était dans une situation idéale : face à des Hacmen bien moins ambitieux à 10, les locaux avaient tout le loisir d’attaquer à leur guise pour aller chercher la victoire. Et après une pléiade d’opportunités et un Aubameyang toujours maladroit face au but ce samedi (47e), Marseille a finalement trouvé la faille après trois entrées fructueuses (Vaz, Nadir, Murillo) à la 65e minute et grâce à un Greenwood touché par la grâce. Dans tous les bons coups offensifs de son équipe, l’Anglais a inscrit le deuxième but qui a délivré le Vélodrome et son équipe. Trouvé par Paixao au terme d’une attaque rapide, l’ancien de Manchester United a dribblé Zouaoui avant d’ajuster Diaw du gauche (2-1, 67e). Capable de punir des deux pieds et très inspiré ce soir, Greenwood ne s’est pas arrêté là. Trouvé sur une jolie remise de Vaz, l’attaquant de 24 ans a trompé Diaw du gauche pour s’offrir le coup du chapeau (3-1, 72e).
Dès lors, la tempête s’est abattue sur les ouailles de Didier Digard. Moroses en seconde période et minés par cette exclusion évitable en première période, les Havrais ont pris l’eau. Après un travail efficace d’Aubameyang et un centre vicieux de Pavard, Greenwood a inscrit son quatrième but de la soirée (4-1, 76e) avant que l’entrant Robinio Vaz ne vienne confirmer son entrée fracassante d’un but à bout portant après une remise astucieuse d’Aubameyang (5-1, 88e). La réduction de l’écart havraise signée Abdoulaye Touré - auteur d’une reprise de volée absolument sublime - dans le temps additionnel (5-2, 90+2e) n’est pas venue gâcher la belle soirée marseillaise, rendue encore plus enivrante par le but d’Amir Murillo en toute fin de match (6-2, 90+5e). Profitant du rouge de Lloris à la 31e minute, Marseille s’est mis dans la rencontre et a pulvérisé Le Havre pour s’octroyer seul le trône de leader. Les Havrais peuvent avoir des regrets et flirtent avec la zone rouge avec une 15e place inquiétante.
- L’homme du match : Mason Greenwood (9,5) : leader d’attaque de la formation olympienne, celui qui n’a toujours pas tranché pour son avenir en sélection a régulièrement été cherché par ses partenaires au cours du premier acte. Après une première mèche hors cadre (11e), de nombreux centres (trop imprécis) et une certaine nonchalance sur la séquence menant à l’ouverture du score normande , il réveillait finalement les siens en transformant le penalty obtenu par Aubameyang (35e). Impactant, il offrait un caviar à Aubameyang mais ce dernier tombait sur un Diaw redoutable (48e). Dans un match piège, l’étincelle venait finalement encore de lui… Profitant de l’appel de Paixao, il repiquait dans l’axe avant de tromper le portier havrais d’une lourde frappe du gauche (67e). Loin d’être rassasié, il s’offrait un triplé après un décalage parfait de Vaz (72e) avant de signer un quadruplé sur un centre en retrait de Pavard. L’homme du match. Remplacé par Bakola (80e), sérieux dans les derniers instants.
Olympique de Marseille
- De Lange (4,5) : préféré à Geronimo Rulli pour débuter cette 8e journée de L1, le Néerlandais n’a pas tardé à s’illustrer en repoussant la tentative de Doucouré (8e). Rassurant dans ses premières interventions, il ne pouvait cependant que constater les dégâts sur l’inspiration géniale de Kechta (24e). Encore impérial sur la frappe de Doucouré, il a évité le pire à ses coéquipiers, bousculés par des Havrais sans complexe. Après la pause, il a regardé ses coéquipiers dérouler avant de commettre une erreur de relance et d’admirer la reprise surpuissante de Touré (90+2e).
- Pavard (7,5) : recrue phare du dernier mercato estival, l’international français, positionné dans le couloir droit de la défense marseillaise, a rendu une copie très sérieuse. Solide défensivement, il n’a jamais flanché face à l’envie havraise en début de rencontre. Profitant ensuite de la supériorité numérique phocéenne et malgré un bandage sur la tête après un choc avec Ndiaye, il a maintenu l’exigence. De plus en plus porté vers l’avant, il délivrait même un caviar à Greenwood, auteur d’un retentissant quadruplé.
- Balerdi (7) : capitaine du soir, l’international argentin a fait preuve d’une solidité de tous les instants. Complice avec Aguerd, dur sur l’homme et juste dans ses rares interventions, il n’a jamais failli. De moins en moins inquiété après la sortie de Gautier Lloris, expulsé pour une main dans sa propre surface, l’ancien joueur de Dortmund a parfaitement tenu son rang.
- Aguerd (7) : de retour de sélection après une trêve internationale agitée - marquée par une agression à l’aéroport de Marignane - le défenseur central marocain a lui aussi affiché un visage conquérant. Parfait dans les airs et toujours aussi rassurant au sol, il n’a quasiment rien laissé à Samatta. A l’origine du troisième but marseillais en s’imposant dans les airs, il a livré un nouveau match plein.
- Emerson (6) : une nouvelle fois reconduit dans un rôle de latéral gauche, l’ancien Lyonnais - à la manière d’un Hakimi - a beaucoup travaillé dans l’entrejeu marseillais. Dans une position hybride, il a cherché à créer le décalage, tout en affichant une rigueur défensive certaine. Juste avant la pause, il s’essayait de loin sur un coup franc puissant mais Diaw s’interposait (45+5e). Moins impactant au fil des minutes, il cédait finalement sa place. Remplacé par Murillo (65e), qui a participé à la solidité défensive marseillaise dans la dernière demi-heure avant de participer au festival offensif de l’OM (90+4).
- Højbjerg (7) : pilier de l’entrejeu phocéen, le Danois a, comme à son habitude, dicté le tempo. Leader vocal, c’est aussi lui qui allumait les deux premières mèches cadrées de cette partie (16e, 19e). Face à l’impact des Ciel et Marine en début de match, il n’a pas plié et a constamment pris le dessus dans le duel. Facilité par le scénario de cette rencontre, il a ensuite contrôlé le rythme de ce match. Patron.
- O’Riley (4) : positionné dans un rôle de numéro 6 aux côtés de son compatriote, le transfuge de Brighton n’a pas vraiment brillé au cours de cette rencontre. Trop discret et bousculé par les hommes de Didier Digard, il se faisait enrhumer par Kechta sur l’ouverture du score havraise (24e). Profitant de la supériorité numérique de l’OM, il retrouvait finalement une certaine autorité sans pour autant tirer son épingle du jeu. Remplacé par Nadir (65e), qui a fait preuve d’une belle justesse technique, à l’image de ce centre déposé sur le but de Vaz et de ce nouveau caviar pour Murillo, dernier buteur du soir.
- Gomes (4) : resté sur le banc lors du Classique, l’Anglais enchaînait une troisième titularisation, ce samedi soir, face au HAC. Aligné en soutien d’Aubameyang, il a d’abord brillé par sa discrétion. Gêné par l’intensité havraise, il était cependant tout proche de donner l’avantage aux siens juste avant la pause mais sa tête à bout portant trouvait les gants de Diaw (45+6e). Encore trop discret après la pause, il était rappelé par RDZ. Remplacé par le jeune Vaz (65e), passeur décisif quelques secondes seulement après son apparition sur la pelouse et buteur dans les derniers instants. Une nouvelle entrée XXL.
- Greenwood (9,5) : voir ci-dessus
- Paixão (6) : brillant avant la trêve internationale, le Brésilien avait à coeur de confirmer sa belle montée en puissance face au club doyen. Dans un rôle d’ailier gauche, il a d’abord cherché à provoquer Nego mais a trop souvent buté sur le Hongrois. Mobile, il s’est toutefois montré actif sur le front de l’attaque marseillaise malgré un déchet technique certain. Auteur d’un appel décisif sur le deuxième but marseillais, son match reste cohérent. Remplacé par Weah (71e), globalement trop discret.
- Aubameyang (6,5) : en l’absence de Gouiri, blessé, le Gabonais évoluait à la pointe de l’attaque phocéenne. Au milieu du duo Sangante-Lloris, l’ancien buteur d’Arsenal a vécu un début de rencontre compliqué. Malgré plusieurs appels et quelques prises de profondeur, il peinait à peser. Sur une nouvelle prise de balle, il allait pourtant totalement changer le cours de cette rencontre en poussant Lloris à la faute, coupable d’une main dans sa propre surface et exclu dans la foulée. De plus en plus dangereux, il délivrait un caviar sur la tête de Gomes (45+6e) avant de buter sur Diaw (48e). Plus discret en fin de match, il aura eu le mérite de pousser la défense normande à la faute et d’offrir, de la tête, le dernier but de ce match à la jeune pépite, Robinio Vaz.
Le Havre
- Diaw (2,5) : formé au PSG et arrivé au Havre cet été, le gardien sénégalais Diaw a cédé à la 36e minute sur un penalty parfaitement transformé par Greenwood, qui l’a pris à contrepied d’une frappe bien placée. Peu sollicité dans l’ensemble, Diaw n’a eu que deux interventions à effectuer en première période. En seconde période, l’OM a intensifié son jeu et le portier havrais a dû s’employer immédiatement. Sur une action collective, Greenwood a adressé un ballon millimétré à Aubameyang, laissé seul côté gauche : l’attaquant a contrôlé puis frappé du droit, mais Diaw est bien intervenu, repoussant le tir de la jambe pour maintenir son équipe dans le match. À la 70e minute, Greenwood a repris le dessus avec une superbe action sur laquelle Diaw n’a rien pu faire (2-1). Quelques instants plus tard, l’attaquant anglais a récidivé : d’une frappe limpide du pied gauche, il a inscrit le 3e but marseillais avant de s’offrir un quadruplé. Diaw a finalement encaissé un 5e but de Vaz à la 87e minute, concluant un match particulièrement difficile pour le gardien havrais.
- Zouaoui (3) : né à Marseille, le jeune latéral gauche retrouvait sa ville natale ce soir, avec la difficile mission de contenir Mason Greenwood sur son couloir gauche. Sérieux dans son placement, il a tenté d’apporter un peu de soutien offensif, comme sur ce centre à la 17e minute, facilement capté par De Lange. Globalement appliqué, Zouaoui s’est montré concentré défensivement et a contribué à la bonne organisation havraise en 4-4-2, même s’il a parfois eu du mal à suivre le rythme imposé par l’ailier anglais. Il s’est totalement éteint face à un Greenwood irrésistible tout au long de la deuxième mi-temps.
- Lloris (non noté) : frère cadet d’Hugo Lloris, le défenseur central de 30 ans était titularisé sur le côté gauche de la charnière havraise aux côtés de Sanganté. Solide dans ses interventions en tout début de match, il a toutefois connu un moment de panique à la 28e minute face à la pression d’Aubameyang après une passe en retrait dangereuse, parvenant tout de même à s’en sortir. Son match a malheureusement tourné court : à la 34e minute, Lloris a été expulsé pour une faute de main sanctionnée d’un penalty, alors que le contact semblait avoir eu lieu hors de la surface. Une décision très sévère qui a condamné le HAC à évoluer à 10 pendant plus d’une heure.
- Sanganté (3) : le capitaine havrais a une nouvelle fois montré sa solidité dans les duels et son sens du placement. Présent dans les airs à la 26e minute pour repousser un centre dangereux devant Aubameyang, il a tenu son rôle de patron défensif malgré un contexte difficile après l’expulsion de Lloris. Son calme et sa rigueur ont permis au HAC de rester organisé face aux assauts marseillais lors du premier acte. Trop gentil et pas assez agressif sur Greenwood en 2e mi-temps, Sanganté a coulé, comme l’ensemble de la défense du HAC. Un revers frustrant.
- Nego (3,5) : aligné au poste de latéral droit, il a plutôt bien contenu l’ailier marseillais Paixão, malgré les nombreuses tentatives du Brésilien. Solide dans les duels et bien placé défensivement, très bas sur le terrain, il a su limiter l’impact offensif de son vis-à-vis, souvent obligé de repiquer dans l’axe faute d’espace. A l’image du Havre, il a perdu pied en seconde période, le Brésilien a mélangé Nego à plusieurs reprises et a offert une très belle passe décisive pour Greenwood à la 67e.
- Doucouré (4) : positionné sur le couloir droit de l’attaque havraise, il n’a pas hésité à se projeter vers l’avant pour apporter le surnombre. Malgré sa volonté et quelques bons débordements, il est généralement tombé sur un Benjamin Pavard très solide défensivement, qui l’a assez bien contenu. En seconde période, Doucouré a récupéré un super ballon dans les pieds de Paixão à la 55e. Il a été remplacé par Touré à la 65e. Touré a inscrit un coup de canon à la 92e, malheureusement un but énigmatique (6-2).
- N’Diaye (3,5) : très discret en début de rencontre, il a eu du mal à exister face à la domination marseillaise. Peu trouvé par ses partenaires, il a touché très peu de ballons et n’a pas réellement pesé sur le jeu offensif du Havre durant la première période. Dans un duel avec Pavard, le Havrais est resté au sol après un choc tête contre tête à l’entrée de la surface, les équipes médicales des deux équipes sont entrées sur le terrain. Il a été remplacé par Ebonog à la 65e. Ebonog n’a quasiment pas touché le ballon après son entrée.
- Seko (2,5) : arrivé cet été dans la cité portuaire, le Japonais de 25 ans a évolué au cœur du jeu dans un duo avec N’Diaye. Dans un duel constant avec O’Riley, il a souffert tant l’OM a maitrisé la possession du ballon. Environ 77% en première période. Une première période compliquée pour Seko. En seconde période, le Japonais a totalement disparu, perdu dans le pressing de Pierre-Emile Højbjerg. Un match à oublier pour lui. Il a finalement été remplacé par Namli à la 84e.
- Kechta (5) : sur son couloir gauche, il a été l’un des principaux dangers du HAC en première période. Très actif offensivement, il a ouvert le score à la 24e minute d’une superbe frappe croisée après un beau travail de Doucouré à la récupération. Lucide et précis, le Marocain a refroidi le Vélodrome. La menace est ensuite venue du côté droit où O’Riley, lancé dans le dos de la défense, a trouvé Greenwood, mais son centre en retrait a été repoussé en corner par Kechta. Il a probablement été le meilleur de son équipe ce soir. Il a ensuite été remplacé par Kyeremeh à la 84e.
- Soumaré (4) : déjà auteur de 3 buts cette saison en Ligue 1, le joueur de 25 ans était associé à Samatta en attaque. Très actif, il a tenté de créer des décalages et de combiner avec ses coéquipiers, mais s’est retrouvé souvent esseulé après la sortie de son compère. Bien pris par la défense havraise, notamment Balerdi et Aguerd, il n’a pas réussi à se montrer dangereux en première période. À la 62e minute, le Havre s’est créé une belle opportunité grâce à Soumaré, côté gauche, qui a profité d’un peu d’espace pour percuter et déclencher une frappe puissante, finalement non cadrée.
- Samatta (non noté) : muet depuis le début de saison, l’ancien attaquant du PAOK peine à trouver son rythme et à se montrer décisif. Malheureusement pour lui, à cause du carton rouge reçu par son coéquipier, il a été remplacé dès la 38e minute par Étienne Kinkoué (3), un choix fort, mais compréhensible de Didier Digard pour renforcer la solidité défensive de son équipe. L’entrant a rapidement montré sa capacité à sécuriser l’arrière-garde et à compenser la supériorité numérique marseillaise, apportant stabilité et sérénité dans une période assez délicate du HAC. Lors du second acte, Kinkoué s’est laissé dépasser par la supériorité marseillaise.