Ligue des Champions

Le grand avertissement de Roberto De Zerbi pour la suite de la Ligue des Champions

L’OM a arraché une victoire précieuse sur la pelouse de l’Union Saint-Gilloise (2-3), mais une nouvelle fin de match chaotique a poussé Roberto De Zerbi à lancer un avertissement clair : son équipe doit apprendre à maîtriser ses dernières minutes si elle veut poursuivre sereinement son parcours en Ligue des Champions.

Par Valentin Feuillette
3 min.
Roberto De Zerbi @Maxppp

Roberto De Zerbi avait le visage de ceux qui savent ce que leur équipe vient d’endurer. À Bruxelles, sur la pelouse glaciale de l’Union Saint-Gilloise, l’OM a de nouveau flirté avec ses vieux démons, ceux de ces fins de match où tout se fissure et où la peur redevient maîtresse. Pourtant, les Marseillais tenaient enfin un scénario favorable : un break logiquement acquis après le second but de Greenwood à la 58e minute, une maîtrise globale et la sensation d’un match sous contrôle. Mais comme trop souvent ces dernières semaines, la tension est revenue, brutale, après la réduction du score de Khalaili à la 71e minute.

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Dans les tribunes comme sur le banc, les souvenirs d’Angers, Toulouse, Atalanta ou encore du Sporting se sont réveillés, ces instants où l’OM a laissé filer des points dans les derniers souffles du temps additionnel. Sur le terrain, seuls Höjbjerg et Aguerd semblaient encore garder la lucidité nécessaire pour contenir des Belges déchaînés, tandis que leurs coéquipiers multipliaient pertes de balle et décisions hésitantes. Deux buts annulés par la VAR pour des hors-jeu millimétrés et une ultime parade de Rulli ont finalement empêché un nouveau naufrage. La victoire (3-2) est précieuse, mais elle porte les marques d’une équipe à la fois courageuse et vulnérable.

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Un problème trop récurrent

En conférence de presse, De Zerbi n’a pas cherché à masquer son épuisement : «après le troisième but de Mason, ce n’était pas excellent mais assez bien. Et puis je crois qu’on a trop forcé à donner les ballons à l’avant. On n’a pas bien géré, on a fait des choses stupides, et on a pris des buts (dont deux refusés). On est l’équipe qui a fait nul contre Angers, qui a perdu contre l’Atalanta, comme vous le savez, les mauvaises fins de matches sont quelque chose de récurrent chez nous. Les trois joueurs offensifs ont perdu beaucoup de ballons. Mais c’est une victoire méritée. Il est très difficile de gagner contre quiconque actuellement en Ligue des champions. On a mal géré trop de passages. C’est en partie une question physique. Paixao et Aubameyang, par exemple, étaient fatigués tout au long de la deuxième période. Ils jouent tout le temps, c’est normal», a lâché l’Italien, conscient que son groupe vient de traverser un moment charnière. Pour lui, le match a basculé à partir du deuxième but de Greenwood, non pas par manque de maîtrise tactique mais parce que ses joueurs n’avaient plus l’énergie ni mentale, ni physique, pour maintenir leur intensité. L’entraîneur olympien a évoqué une peur presque inconsciente, nourrie par les points abandonnés ces dernières semaines et que le groupe doit impérativement apprendre à dompter.

Une peur qui fait reculer, qui crispe, qui tue les intentions offensives et laisse l’adversaire reprendre espoir : «après le deuxième but (de l’Union), on a eu un peu peur, je dois le dire. C’est humain, tu prends un but, tu commences à trembler. C’est en partie mental et aléatoire. Mais, au début de l’année, on disait que lorsque nous encaissions un but nous n’arrivions pas à répliquer. Aujourd’hui, au contraire, on réussit à le faire. Contre Newcastle, contre Toulouse, ce (mardi) soir… À tel point que, entre la première et la deuxième mi-temps, j’ai dit que nous devions continuer comme si le score était de 0-0 pour essayer de garder le ballon, de jouer, mais aussi d’aller chercher des buts. Mais cela nous arrive aussi d’être trop dans l’attente». La trêve qui s’annonce, après la réception de Monaco ce week-end, arrive donc comme une bénédiction pour un OM à bout de souffle mais toujours en vie dans cette Ligue des Champions. Car cette victoire en Belgique pourrait bien compter double. Elle maintient Marseille dans la course aux barrages, avec Liverpool puis Bruges au programme en janvier. Si l’OM veut aller plus loin, il devra apprendre à fermer les matches, à tuer la peur, à éviter que chaque fin de rencontre ne devienne une épreuve. Une mise en garde lucide, presque urgente, pour la suite de l’aventure européenne.

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