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Info FM, Abdallah Yaisien : « À Bologne, j’ai déjà plus discuté avec le coach qu’en une saison au PSG »

Par Khaled Karouri
7 min.
PSG Abdallah Yaisien @Maxppp

Formé au centre de formation du Paris Saint-Germain, Abdallah Yaisien a décidé de voler de ses propres ailes, lui qui a quitté le club de la capitale direction l'Italie et Bologne. Pour Foot Mercato, le milieu de terrain dresse le bilan de ses années franciliennes, et évoque sa nouvelle vie.

**Foot Mercato : Abdallah, vous quittez le Paris Saint-Germain pour Bologne. Pourquoi ce choix ?

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Abdallah Yaisien :** Oui, j'ai signé 4 ans avec Bologne fin mai. J'arrivais en fin de contrat avec le Paris Saint-Germain, il était temps pour moi de quitter mon club formateur. On avait plusieurs propositions de clubs étrangers, mais j'ai choisi Bologne car le projet sportif qu'ils m'ont proposé m'a tout de suite emballé.

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**FM : Comment se sont noués les contacts avec le club italien ?

AY :** Moi, mon boulot c'est de jouer au foot, je ne suis pas au courant de tous les détails concernant les négociations, c'est mon agent qui s'est occupé de ça. Je sais juste que le club avait un œil sur moi depuis quelques temps, et qu'ils sont régulièrement venus me superviser durant ma dernière année au PSG.

**FM : Qu'est-ce qui vous a plu dans le discours du coach, de l'encadrement, de la direction ?

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AY :** Bologne est un club très familial. J'ai été frappé par la simplicité et la gentillesse de tout l'encadrement, de la direction du club en passant par le staff technique, tout le monde est très accessible. En moins d'une semaine ici, j'ai déjà plus discuté avec le coach qu'en une saison au PSG. Tout le monde fait tout son possible pour que je me sente très bien dans le club, et je les en remercie.

**FM : Le choix de rallier l'Italie a-t-il été simple pour vous, ou partir à l'étranger a-t-il été un long sujet de réflexion ?

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AY :** À mon âge, ce n'est jamais facile de prendre ce genre de décision. J'en ai longuement discuté avec mes parents et mes proches. Je ne parle pas encore italien, je ne connais encore quasiment personne ici. C'est un peu un saut dans l'inconnu pour moi. Alors bien sûr, au début j'appréhendais un peu le départ. Mais je suis très bien entouré, et aujourd'hui je me sens déjà très bien à Bologne. Le club a fait le nécessaire dès mon arrivée pour que tout se passe au mieux pour moi. Je ne regrette vraiment pas ce choix.

**FM : Beaucoup de joueurs rêvent de Premier League. Pour vous, la Serie A était une priorité ?

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AY :** Beaucoup de gens rêvent aussi d'être avocat ou médecin étant jeune non (rires) ? C'est vrai que la Premier League reste pour beaucoup le championnat de référence. Dans mon cas, je ne suis pas sûr que rallier l'Angleterre à mon âge aurait été un choix de carrière judicieux. J'ai encore besoin de m'aguerrir, de prendre du volume de jeu, de travailler physiquement et d'avoir du temps de jeu. La Serie A est un très bon championnat qui fait de l'excellent travail avec les jeunes. L'avenir me dira si j'ai eu raison, mais pour ma part je suis sûr d'être au bon endroit aujourd'hui.

**FM : Comment décririez-vous vos premiers pas là-bas ? Comment vous sentez-vous ?

AY :** Depuis mon arrivée ici, tout s'est vraiment très bien passé. Le club a tout fait pour que je me sente bien dès le premier jour. Le coach parle un peu français, et comme moi je "bricole" encore un peu en italien, ça facilite vraiment mon intégration à l'entrainement.

**FM : Vous retrouverez entre autres Saphir Taider, est-ce un joueur sur lequel vous comptez vous appuyer pour vous adapter plus rapidement ?

AY :** Saphir est encore en vacances pour le moment, il ne rejoindra le groupe qu'en début de semaine prochaine. On a de nombreux amis en commun, je pense qu'il me sera très utile pour mon intégration. Je suis impatient qu'il arrive (rires).

**FM : Quels changements avez-vous déjà pu noter entre l'Italie et la France concernant l'approche du foot, la tactique, les entraînements ?

AY :** Les entrainements sont beaucoup plus durs ici d'un point de vue physique. Même dans l'engagement, on sent vraiment qu'à l'entrainement tout le monde est concerné. J'ai déjà pris beaucoup de coups (rires). Concernant l'approche du foot et la tactique, il me faudra un peu plus de temps pour me faire une idée. Je n'ai eu que 3 jours d'entrainement depuis que je suis là.

**FM : Quelles seront vos ambitions pour cette saison ?

AY :** Ma priorité aujourd'hui, c'est déjà de me mettre au niveau physique de la Serie A en faisant une bonne préparation. Je ne me mets aucune pression particulière, je sais que lorsque je serai prêt, le coach me donnera ma chance. Je ne veux pas griller les étapes. Je sais qu'on m'attend au tournant...

**FM : Avez-vous déjà eu des discussions concernant votre temps de jeu ?

AY :** Non pas encore, et je n'attends pas non plus qu'on me garantisse un temps de jeu. Je viens d'arriver à Bologne, je n'ai encore rien prouvé au niveau professionnel. Je sens que le coach compte sur moi et qu'il veut me préparer au mieux avant de m'intégrer dans l'équipe. À moi de travailler dur à l'entrainement et de patienter le temps d'avoir ma chance. Mais le jour où elle se présentera, je la prendrai !

**FM : Quitter Paris a-t-il été simple pour vous ?

AY :** Les places à Paris sont dures à gagner, encore plus aujourd'hui depuis que le PSG a changé de propriétaire. Inconsciemment, je pense qu'au centre de formation, on se prépare tous un jour à quitter le club. J'ai toujours vécu ici, j'y ai ma famille, mes amis et mes repères, donc c'est sûr que ce n'est pas simple de partir comme ça du jour au lendemain. Mais on fait partie de la génération web 2.0 (rires), on reste toujours connectés entre nous même à plusieurs centaines de kilomètres.

**FM : Quel bilan faîtes-vous au final de votre aventure dans la capitale ?

AY :** J'ai passé 6 ans au PSG, j'ai connu 5 coaches différents, et je m'y suis fait énormément d'amis. Pouvoir être formé à Paris et avoir pu porter le maillot du club en jeune est une très grande fierté pour moi. Je ne suis plus un joueur de Paris, mais je resterai un grand supporter du PSG. Je remercie particulièrement le staff, Sébastien Thierry, Cédric Cattenoy, Jean-Luc Vasseur, Pierre Reynaud, Franck Bentolila, Younouss & Tareck de la section pré-formation, Cédric et tout le corps médical... Oui, je sais, ça fait beaucoup (rires).

**FM : Ne pas avoir pu percer en équipe première, est-ce un regret ?

AY :** C'est sûr que j'aurais aimé jouer au Parc, mais je n'ai pas de regrets particuliers. Grâce à mon parcours au PSG, j'ai eu la chance d'avoir plusieurs opportunités en fin de saison et de signer un contrat de 4 ans pro avec Bologne. Il y a énormément de jeunes en fin de contrat qui n'ont pas cette chance là.

**FM : Avez-vous de l'amertume ou de la déception par rapport à Carlo Ancelotti et à la direction du club dans votre gestion ?

AY :** Non, pas le moins du monde. Le PSG m'a fait signer mon premier contrat pro à 16 ans, ça a été une très grande fierté pour moi et toute ma famille. Carlo Ancelotti est un très grand entraîneur, et je respecte entièrement ses choix et ceux du club.

**FM : On le sait, Paris a basculé dans une nouvelle dimension. Avec les jeunes, parliez-vous du fait qu'il serait de plus en plus dur pour vous de jouer ?

AY :** Ça va être très difficile pour les jeunes de percer au PSG, mais on voit bien que chacun peut avoir sa chance aujourd'hui, Adrien Rabiot est le parfait exemple. Cette année, il y a une dizaine de jeunes du centre en stage avec les pros. Les meilleurs auront leur chance.

**FM : On parle d'ailleurs au rayon des arrivées de Cavani, Hernanes ou bien encore Marquinhos. Pas de quoi rassurer des joueurs comme Ménez, Chantôme, Sakho ou Gameiro non ?

AY :** En France, à chaque mercato, c'est la même question qui se pose. Un nouveau joueur arrive, donc le joueur en place doit se faire du souci. Dans une saison, il y a énormément de matches, et beaucoup de paramètres. Ce n'est pas à moi de juger la situation de chaque joueur. Pour m'être entrainé avec eux, la seule chose que je peux vous dire, c'est qu'ils ont tous beaucoup de talent. Sakho et Ménez sont de très bons joueurs, je ne me fais pas de soucis pour eux.

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