FC Barcelone : un mercato hivernal réussi... mais qui pose aussi question

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Joan Laporta et Mateu Alemany lors des dernières élections du Barça @Maxppp

Le FC Barcelone a attiré quatre joueurs dans ses rangs cet hiver. Un bilan plutôt positif donc, mais avec quelques zones d'ombre.

Dani Alves, Ferran Torres, Adama Traoré et Pierre-Emerick Aubameyang. Il faudra attendre ces prochains mois pour voir si les quatre joueurs cités parviendront à être utiles pour Xavi Hernandez, mais sur le papier, le Barça a réalisé un mercato assez intéressant. Surtout dans les conditions que l'on connaît, à savoir un marché hivernal peu propice aux gros transferts, et une situation financière extrêmement compliquée, avec la Liga qui encadre le moindre euro dépensé par le Barça. Un plafond salarial relativement bas - le temps que le club se remette dans le droit chemin d'un point de vue financier - et qui n'augurait rien de vraiment bon dans les derniers jours de décembre.

La suite après cette publicité

Mais le travail acharné de Joan Laporta et de Mateu Alemany, le directeur de la section foot du club, a porté ses fruits. A coups d'ingénierie financière, bien aidés par les joueurs arrivés qui ont fait de gros sacrifices sur le plan salarial pour rejoindre le Barça, les deux têtes pensantes du FC Barcelone ont pu offrir quelques cadeaux à Xavi. Ce n'est pas un hasard si on a vu le patron barcelonais laisser échapper sa joie lundi soir, après avoir bouclé la signature de Pierre-Emerick Aubameyang, mettant fin à un mois de casse-têtes en tout genre et de sauts d'obstacles immenses. D'autant plus que l'été prochain, la règle du FPF de la Liga qui empêche le club de dépenser plus d'un quart des revenus qu'il dégage sur le mercato sautera, et le duo Laporta-Alemany aura donc plus de marge de manœuvre.

À lire Barça-PSG : la famille d’Asensio prise à partie dans les tribunes

Des profils cohérents ?

Cependant, on peut tout de même se poser quelques question sur les joueurs recrutés. Pas forcément au niveau de leur qualité, mais de leur profil. Si Ferran Torres semble parfaitement s'inscrire dans la philosophie de jeu barcelonaise, comme il le prouve pratiquement à chaque match avec la Roja de Luis Enrique, Adama Traoré soulève quelques doutes. Il est vrai que le Barça avait besoin d'un joueur déséquilibrant devant - Xavi avait insisté dessus - mais beaucoup d'observateurs ont du mal à le voir s'adapter à cette équipe. Et surtout, du côté des Wolves, il avait été relégué sur le banc par un certain... Francisco Trincão, que le Barça avait poussé dehors car considéré comme indésirable. Paradoxal un peu diront certains, même s'il s'agit de profils différents et que celui de l'Espagnol semble effectivement plus utile et nécessaire que celui du Portugais à l'heure actuelle.

La suite après cette publicité

Autre point qui peut étonner, l'arrivée d'Aubameyang. Là aussi, le profil peut interpeller, puisque que ce n'est pas ce que semblait chercher Xavi au départ. Selon les médias espagnols, l'entraîneur barcelonais souhaitait un attaquant capable de décrocher, de combiner et de participer au jeu. D'où l'intérêt prononcé pour Alvaro Morata, qui était présenté comme la priorité du tacticien. Plus qu'un buteur, l'ancien milieu de terrain voulait un point d'appui devant, ce que fait bien le joueur de la Juve en sélection, avec Ferran Torres et Fati justement. Force est de constater que le Gabonais a un style complètement différent, plutôt basé sur la profondeur ou la recherche du bon positionnement dans les derniers mètres. « Aubameyang te tue avec de l'espace devant lui, mais le Barça a besoin de joueurs qui soient à l'aise dans des petits espaces », avait-il ainsi expliqué en 2020, déconseillant son arrivée alors que le Barça était intéressé par l'ancien de l'ASSE.

Il y a toujours des manques

On peut aussi évoquer un certain embouteillage en attaque maintenant, alors qu'au contraire, certains postes ont l'air d'être assez peu fournis, que ce soit qualitativement ou quantitativement. En début de mercato, les deux postes de latéraux donnaient ainsi l'impression d'être la priorité. Au lendemain du mercato, force est de constater que Jordi Alba, déjà pas franchement brillant ces dernières semaines, n'a pas de remplaçant ni d'alternative crédible, Alejandro Baldé n'entrant pas dans les plans du coach. De même à droite, où il y a certes plus de joueurs, mais où Dani Alves est finalement le seul joueur qui convainc son ancien coéquipier, Mingueza et Dest n'ayant pas convaincu leur entraîneur.

La suite après cette publicité

De même, dans un registre moindre, certains postes comme celui de milieu devant la défense, ou même la charnière centrale, auraient peut-être pu nécessiter une ou deux arrivées. Comme dit plus haut, le contexte hivernal et la situation financière du club ne s'y prêtent pas forcément, mais le niveau des prestations de Sergio Busquets et les lacunes récurrentes en défense risque de toujours être handicapantes en deuxième partie de saison, peut-être bien plus que le secteur offensif qui n'était pas forcément le principal problème de l'équipe.

Des dossiers mal gérés

Si les arrivées ont été plutôt bien négociées, on ne peut pas dire la même chose des départs. Le FC Barcelone avait une liste d'indésirables longue comme le bras, et n'a pu s'en séparer que de deux, Philippe Coutinho, parti en prêt à Aston Villa, et Yusuf Demir, renvoyé à Vienne. Et le premier joueur dont comptait se séparer Joan Laporta, c'est Ousmane Dembélé. Aucun accord n'a pu être trouvé, ni pour une prolongation, ni pour un départ cet hiver. Pas forcément la faute de la direction barcelonaise diront certains, mais force est de constater que la communication du boss catalan - qui a publiquement affirmé qu'il pensait Dembélé meilleur que Mbappé - n'a pas aidé à gagner ce bras de fer.

La suite après cette publicité

Ce n'est pas tout, puisque de nombreux joueurs qui auraient pu être vendus pour faire un peu de place n'ont pas trouvé preneur. Neto, Clément Lenglet, Riqui Puig, Alejandro Baldé, Oscar Mingueza, la liste est plutôt longue. Le cas Samuel Umtiti, prolongé pour économiser quelques deniers, peut aussi être pointé du doigt, même si personne ne pouvait prévoir (quoique) la blessure de trois mois du défenseur français. Plusieurs chantiers qui sont donc simplement déplacés à dans six mois, où les Barcelonais devraient cependant avoir plus de pouvoir d'achat et essayer de s'emparer de joueurs du calibre d'Erling Haaland. Maintenant que Joan Laporta et Mateu Alemany ont rendu leur copie avec une mention assez bien, c'est à Xavi d'en faire autant sur le terrain.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité