Grégoire Defrel : « ça me plairait bien de revenir en France pour terminer ma carrière »

Par Sebastien Denis
7 min.
Grégoire Defrel sous les couleurs de Sassuolo en Serie A @Maxppp

Cet attaquant français de 29 ans est incontournable en Italie depuis plusieurs saisons, il a joué à Parme, à la Sampdoria, à Sassuolo et même à l’AS Roma et totalise 44 buts en Serie A. Pourtant, il n’a jamais évolué en Ligue 1 et n’a jamais fréquenté un centre de formation française et n’aspirait pas forcément à devenir footballeur professionnel. Entretien avec Grégoire Defrel, un attaquant méconnu en France qui ne dirait pas non à une expérience en Ligue 1.

FM : Grégoire, vous êtes français, mais vous avez un parcours atypique, est-ce que vous pouvez nous l’expliquer ?

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GD : de mes 10 ans jusqu'à mes 18 ans, j'ai joué chez moi du côté de Châtillon. La plus haute division que j'ai faite, c'était l'Excellence, ce qui n'était pas très haut. J'étais avec ma famille, mes amis, mais je n’aurais jamais pensé que je deviendrais footballeur professionnel, arriver à ce niveau-là. Après, c'est grâce à un ami, qui avait des connexions en Italie et qui organisait des petits tournois de recrutement à Paris. Il prenait deux-trois joueurs pour leur faire des détections en Italie. À ce moment-là, j'avais un bon pote à moi qui était parti là-bas, Souleymane Doukara qui a joué en Serie A et à Leeds en Angleterre. Il est du même quartier que moi et il a parlé de moi au pote recruteur. Donc il m'a proposé de faire un petit test en Italie. Je n’étais pas trop chaud au début, mais il est parti parler avec mon père et je suis parti à Parme faire un essai. Je devais partir pour une semaine et finalement je ne suis jamais rentré.

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FM : ensuite, vous découvrez le foot italien dans les divisions inférieures ?

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GD : c’est ça. Une saison de Serie C avec Foggia, deux saisons de Serie B avec Cesena après j’ai la chance de gagner la Serie B et on monte en Serie A. Là, je fais une grosse première saison de Serie A où je marque 9 buts et derrière Sassuolo me recrute et m’offre un bon contrat. On termine 7e de Serie A et on se qualifie pour la Ligue Europa. Je joue la Coupe d’Europe et je fais une grosse saison avec 16 buts toutes compétitions confondues. C’est à ce moment-là que l’AS Roma vient me chercher.

« entrer en jeu au Camp Nou face à Lionel Messi c’était quelque chose de magnifique »

FM : et à la Roma ça ne se passe pas vraiment comme prévu…

GD : la Roma ça a été une très très belle expérience pour moi. Au niveau personnel, ça a été assez difficile avec ma blessure. Quand j’ai joué, je n’ai pas fait de grandes prestations. Personnellement, ça n’a pas été top. Mais ça a été une très belle expérience, on a été en ½ finale de la Ligue des Champions. On a éliminé le Barça en ¼ de finale. Je me souviendrais toujours quand je suis entré en jeu au Camp Nou face à Lionel Messi etc… C’était quelque chose de magnifique. Après, je suis parti en prêt à Gênes. J’ai refait une bonne saison à la Sampdoria avec 11 buts il y a 2 ans, mais ils n’ont pas réussi à me garder en fin d’année et finalement Sassuolo m’a rappelé, je suis revenu et j’ai signé 5 ans. Je fais ma deuxième année là. C’est un club que j’aime bien, je suis bien ici. En ce moment, je n’ai pas mal de blessures, mais je suis sur le retour et je suis confiant pour janvier.

FM : pour ceux qui n’ont pas beIN Sports et qui ne suivent pas forcément la Serie A, pouvez-vous nous donner un peu vos qualités ?

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GD : je pense que c’est la vitesse. Je suis quelqu’un d’assez rapide et j’ai un assez bon pied gauche. J’ai joué à différents postes tout au long de ma carrière. C’est ma septième année en Serie A, j’ai joué attaquant de pointe, un peu sur les côtés ou même à deux attaquants. Pour moi, c’est là où je suis dans ma meilleure position.

FM : aujourd’hui vous sentez vous plus français ou italien ?

GD : je pense que je suis toujours un peu plus français (rires). La France, ça me manque beaucoup, j’ai grandi là-bas, j’ai mes parents là-bas. C’est ma 11e année en Italie et c’est sûr que pour la culture foot, je me sens plus italien vu que je n’ai jamais fait de formation en France. Mais dans le cœur je suis toujours français.

« il y a eu une vraie possibilité avec Saint-Etienne »

FM : est-ce que jouer en Ligue 1 est quelque chose qui pourrait vous intéresser ? Est-ce que vous y pensez ?

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GD : bien sûr, c’est le championnat que je regarde le plus depuis que je suis tout petit. Tous les matches de Ligue 1, c’est un régal à regarder. J’ai eu la possibilité de revenir en L1 tout au long de ma carrière. Plusieurs clubs m’ont appelé, mais j’ai préféré jusqu’à présent rester en Italie. Mais en tout cas, pour terminer, ça me plairait bien de revenir en France.

FM : votre nom est souvent revenu du côté de Saint-Etienne et j’ai entendu dire que ça pourrait de nouveau être le cas ?

GD : récemment en tout cas, je n’ai rien entendu. Plusieurs fois, ils m’ont appelé durant ma carrière. J’ai eu l’occasion de discuter avec l’entraîneur, le directeur sportif, et il y avait alors une vraie possibilité de rejoindre Saint-Etienne. Mais comme je disais avant, j’ai préféré rester en Italie.

FM : est-ce que vous avez un club de coeur en France d’ailleurs ?

GD : je suis Parisien et j’aime bien le PSG. Je ne suis pas un grand supporter, mais c’est l’équipe que je préfère en France en tout cas.

FM : pour en revenir à Sassuolo, on a eu l’occasion de discuter à plusieurs reprises avec Jérémie Boga de votre coach Roberto De Zerbi, qu’a-t-il de si particulier et comment expliquer votre qualité de jeu ?

GD : il a la grinta, il ne lâche jamais rien c’est un passionné. Tous les jours, il fait des entraînements intenses, il gère tous les détails. Lui il cherche un peu plus le beau jeu. Sassuolo s'est fait remarquer la saison dernière en produisant l'un des plus beaux jeux de Serie A. Je pense qu'il va faire une grande carrière d'entraîneur, qu'il va finir dans un top club dans les années qui arrivent.

« Jérémie Boga, c’est un grand talent »

FM : à ce propos, pouvez-vous nous en dire plus sur Jérémie Boga, votre partenaire ? Est-il si fort que ça en dribble ?

GD : il n'y a rien à dire franchement là-dessus. Franchement c’est un grand talent. Moi quand je suis revenu à Sassuolo, je ne vous cache pas que je ne le connaissais pas beaucoup. Il m’a bluffé, il a montré à toute la Serie A ses qualités. Comme vous avez dit, au niveau dribble il est presque imprenable, des fois ils sont obligés de se mettre à 2 ou 3 pour lui prendre la balle et ils n’arrivent pas à lui prendre le ballon. Tout le monde en parle en Italie. Il est vraiment très fort.

FM : et que pensez-vous de l’arrivée de Maxime Lopez à Sassuolo, on dirait qu’il est là depuis très longtemps ?

GD : Maxime s'est très bien intégré. Ça nous a fait du bien, c'est un joueur qui sait jouer au foot et on avait besoin de renfort au milieu. Il n’est pas très grand, mais il fait beaucoup de bien à notre milieu. Pour l'adaptation, c'est vrai qu'il est beaucoup avec Jérémie, vu que ce sont deux gars de Marseille, ils s'entendent très bien. On est souvent ensemble tous les trois, on est pas mal entre Français avec le Marocain Medhi Bourabia aussi.

FM : conseilleriez-vous aux joueurs de Ligue 1 de venir tenter leur chance en Italie ?

GD : le championnat italien reste un grand championnat. Je dirais même qu'il s'est bien renforcé ces dernières années avec l'arrivée de grandes stars. Après c'est vrai que ce n’est pas la même chose que le football espagnol ou anglais qui sont peut-être plus joli à regarder. Mais ça reste plus tactique. Il y a beaucoup de Français qui ont signé en Serie A. La plupart ont kiffé. Ca reste un pays très football. Le foot c'est dans la culture ici en Italie. On le sent dans les stades ou avec les supporters, après forcément c'est compliqué en ce moment avec la COVID...

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