Mercato ambitieux et chantier défensif : où en est Benfica avant d’affronter Nice ?
Adversaire de l’OGC Nice au troisième tour préliminaire de la Ligue des Champions, Benfica est sans doute l’un des pires tirages possibles pour les Aiglons. Après une saison 2024-2025 décevante, marquée par un effectif mal construit, le club portugais affiche de grandes ambitions pour ce mercato estival. Point sur la situation.
Lundi 21 juillet, le hasard du tirage au sort a décidé de mettre Benfica sur la route de l’OGC Nice, lors du troisième tour préliminaire de la Ligue des Champions. L’occasion d’analyser le club lisboète, en revenant notamment sur le mercato plein d’ambition que réalisent les Portugais, ainsi que sur les faiblesses d’effectif qui pourraient toujours persister au moment du choc face aux Aiglons, début août (aller le 5 ou 6 août ; retour le 12 août).
Le mercato du Benfica a commencé en douceur, au point d’énerver bon nombre de fans portugais, déçus de voir leur club de cœur ne recruter aucun joueur avant la Coupe du Monde des Clubs, et aborder la compétition avec le polyvalent norvégien Fredrik Aursnes, milieu de terrain de formation, comme option numéro 1 au poste de latéral droit. Finalement, et malgré la lourde défaite face à Chelsea en huitièmes de finale, les Aigles auront réalisé une aventure honorable aux États-Unis en terminant notamment premiers du groupe C devant le Bayern Munich. Niveau marché des transferts, les choses se sont d’abord agitées du côté des départs. À 37 ans, Ángel Di María a quitté sa «maison» en Europe pour revenir là où tout a commencé en Argentine, et porter à nouveau les couleurs de Rosario Central. En froid avec l’entraîneur Bruno Lage, le Turc Orkun Kökçü a également pris la direction du pays de ses racines, dans le cadre d’un prêt avec obligation d’achat à Besiktas.
Un milieu de terrain remodelé, João Félix s’éloigne
Étonnement ou pas, le départ de ces deux joueurs, éléments clés de l’exercice précédent, sera sûrement une bénédiction pour le club portugais. Obligé de restructurer son effectif cet été, le Benfica veut offrir à Lage une équipe bien plus compétitive pour la saison à venir, en s’inspirant notamment du 4-2-3-1 ultra-offensif que le technicien portugais avait mis en place lors de son premier mandat chez les Lisboètes. Arrivé en janvier 2019 depuis l’équipe B, il avait mené Benfica au titre de champion du Portugal en remportant 18 des 19 journées qu’il a disputées. Six mois incroyables pendant lesquels la pièce maîtresse de l’équipe n’était autre que le talentueux João Félix, alors âgé de 19 ans. L’international portugais avait fini par rejoindre l’Atlético de Madrid en fin de saison pour un montant record de 126 millions d’euros, devenant la plus grosse vente de l’histoire du club lisboète.
Six ans après, le Benfica tente par tous les moyens de faire revenir au bercail l’un des plus gros talents de l’histoire de son académie, qui n’a jamais réussi à s’imposer dans les grosses écuries européennes où il a évolué. Les Aigles ont déjà trouvé un accord avec le joueur et négocient depuis plusieurs jours avec Chelsea, le club actuel de Félix, pour assurer son transfert définitif. Néanmoins, ce dossier s’est bien compliqué puisqu’un accord a été trouvé entre Chelsea et Al-Nassr comme nous vous l’avons annoncé. Joao Félix s’éloigne de Benfica et se dirige donc en Arabie saoudite. Entre-temps, les Encarnados ont déjà validé deux grosses recrues au milieu : l’Argentin Enzo Barrenechea et le Colombien Richard Ríos. Le premier a impressionné sous les couleurs de Valence l’année dernière en Liga, et rejoint Benfica dans le cadre d’un prêt payant (3 M€) avec une option d’achat qui peut devenir obligatoire en fonction de certains objectifs (12 M€). Le second, international cafetero (21 sélections, 2 buts), a fait sensation en Coupe du Monde des Clubs avec Palmeiras et débarque au Estádio da Luz pour 27 millions d’euros. Pour le recruter, le Benfica a dû battre la concurrence de plusieurs clubs européens, dont l’AS Roma. Sauf grosse surprise, ces deux joueurs devraient former le double pivot titulaire du club portugais en 2025-2026, amenant beaucoup plus de combativité et de capacité de pressing que l’ancienne paire Florentino Luís - Orkun Kökçü.
Le milieu récupérateur lusitanien pourrait d’ailleurs quitter Lisbonne cet été, après 15 années passées au club entre formation et équipe première. Sous contrat jusqu’en juin 2027, il est l’un des joueurs susceptibles d’avoir le plus d’intéressés et capable de rapporter une somme non négligeable aux coffres benfiquistes. Arrivé libre l’été dernier, le Luxembourgeois Leandro Barreiro n’a pas convaincu cette saison et pourrait aussi plier bagage en cas de bonne offre. En attaque, la priorité est de trouver le remplaçant d’Ángel Di María dont le départ a dépeuplé l’aile droite. Comme nous le révélions mercredi, Benfica a déjà trouvé un accord avec l’attaquant algérien Anis Hadj Moussa, auteur d’une saison accomplie avec Feyenoord (44 matchs, 11 buts, 6 passes décisives) et pisté par plusieurs clubs européens, à l’image du LOSC et Liverpool. Il ne sera pas facile pour les Aigles de mener à bien cette opération mais c’est encore une preuve de l’ambition affichée lors de ce mercato des transferts.
Des incertitudes en défense
Là où les doutes sont les plus nombreux côté Benfica, c’est en défense. Après plus d’un an sans disposer d’une vraie alternative au latéral droit Alexander Bah, souvent blessé, le club portugais a recruté le Bosnien Amar Dedić au RB Salzbourg pour 12 millions d’euros. Prêté à l’OM en février dernier, celui-ci n’avait disputé que 10 matchs sous Roberto De Zerbi, affichant surtout des grosses faiblesses défensives. À l’opposé, la situation est difficile à prédire. Révélation et joueur de champ le plus utilisé des Aigles la saison dernière, Álvaro Carreras est retourné dans son club formateur du Real Madrid contre 50 millions d’euros. Le jeune et prometteur Rafa Obrador a fait le chemin inverse dans un transfert surprenamment cher - le joueur est évalué à 500 000 euros par Transfermarkt alors que Benfica a déboursé 5 millions d’euros.
Et surtout, ce dernier, qui a déjà évolué en deuxième et troisième divisions espagnoles, n’a jamais eu d’expérience à un niveau aussi élevé de compétition. Concernant les départs, la situation d’António Silva est à surveiller de près. Les Encarnados pourraient décider de vendre le défenseur international portugais (17 sélections), qui n’a plus que deux années de contrat. En ce qui concerne la double confrontation à venir entre Nice et Benfica, il convient de noter que les Lisboètes auront déjà officiellement débuté leur saison à ce moment-là, avec le match de Supercoupe du Portugal face au Sporting, programmé pour le jeudi 31 juillet. Les Niçois, de leur côté, vivront leurs deux premiers matchs de la saison contre les Portugais.
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