Leicester : Jamie Vardy, l'improbable meilleur buteur de Premier League

Sergio Agüero, Wayne Rooney, Diego Costa, Romelu Lukaku, Daniel Sturridge, Radamel Falcao... Les buteurs de renom ne manquent pas au sein d'une Premier League considérée par beaucoup comme le meilleur championnat au monde. Et pourtant, face à ces stars, un homme vient déjouer tous les pronostics pour s'imposer comme l'artilleur le plus prolifique outre-Manche. Qui aurait pu parier qu'après neuf journées de championnat, Jamie Vardy soit le meilleur buteur de Premier League, avec neuf réalisations à son actif ? « Jamie qui ? », voilà ce que tout profane pas franchement habitué aux joutes anglaises aurait déclaré en début de saison.

Alors, dans cette semaine placée sous le signe de « Retour vers le futur », il convient déjà de faire un petit retour en arrière. Nous sommes à l'été 2012 lorsque le canonnier en herbe s'engageait en faveur de Leicester City, moyennant la somme d'1,2 M€. À 25 ans, l'avant-centre avait enfin l'opportunité de découvrir les hautes ambitions d'une écurie professionnelle digne de ce nom, rapportant au passage de sacrés sous au club de Fleetwood Town, puisque son transfert constituait un record absolu pour un élément évoluant dans un niveau inférieur à la Division 4. Autant le dire, au vu de l'investissement consenti, les Foxes croyaient en lui.

Jamie Vardy, de la D6 anglaise à l'équipe nationale

Et pourtant, rares auraient été les dirigeants à se risquer à miser un kopeck sur un élément qui, s'il avait déjà à plusieurs reprises inscrit près de 30 buts par saison en carrière, n'avait à 25 ans pas eu l'opportunité de se frotter au haut niveau, se contentant d'expériences à Stocksbridge Park Steels ou au FC Halifax Town. Un monde amateur plein d'anecdotes savoureuses, comme l'une en 2012 : « On menait 1-0 à la mi-temps (contre Luton) et j'ai lobé le gardien adverse, puis j'ai célébré de manière un peu folle. Les supporters m'ont couru après, jusque dans le tunnel. La police a dû venir dans le vestiaire et nous a dit que si on voulait commencer une rixe, ils nous enfermeraient. On a fini par sortir et gagner 2-1, mais c'était le chaos », s'amuse-t-il, lui qui est aujourd'hui loin de pareilles échauffourées.

Car, des chaudes ambiances du monde amateur à celles plus feutrées de la Premier League, Vardy a su faire le grand saut. Avec son équipe de Leicester, l'attaquant a dû lutter deux saisons durant pour accéder enfin à la D1 anglaise, championnat qui lui sourit. Déjà auteur d'une saison dernière intéressante avec 5 réalisations dont 4 entre le 21 mars et le 24 mai, le natif de Sheffield franchit encore un cap dans cet exercice, lui qui pourrait devenir ce samedi le cinquième joueur anglais à marquer au cours de sept matches de championnat d'affilée. Une prouesse pour celui qui a même convaincu le sélectionneur Roy Hodgson de le convoquer en équipe nationale, lui qui compte désormais 4 capes.

Autant de barrières franchies qui lui valent de susciter la curiosité d'autres équipes, poussant même son entraîneur Claudio Ranieri à montrer les crocs : « Nous n’allons pas le vendre, il est très heureux ici. Personne ne partira en janvier. Le club, les fans, et moi avons besoin de nos meilleurs joueurs. C’est la première année où Vardy montre ses capacités en Premier League. S’il pouvait continuer ainsi ce serait fantastique », indiquait l'entraîneur à la BBC, sans doute convaincu du fait que son protégé sous contrat jusqu'en 2018 pouvait aller encore plus loin. Car finalement, l'histoire de Vardy, c'est celle que vous pouvez créer sur FIFA, en passant des plus bas échelons anglais pour atteindre les sommets. Sauf que là, ce n'est pas seulement in the game, mais bien dans la vraie vie.