Medhi Benatia et Roberto De Zerbi éteignent les braises d’une crise à l’OM
Battu à Lens après sa défaite européenne à Lisbonne, l’OM a connu une semaine difficile. Mais Roberto De Zerbi et Medhi Benatia ont rapidement calmé le jeu, prônant sérénité et cohésion pour éviter tout début de crise.
L’Olympique de Marseille a vu sa belle série en Ligue 1 s’interrompre brutalement ce samedi soir à Bollaert. Battus 2-1 par un RC Lens conquérant, les Phocéens ont manqué l’occasion de reprendre la tête du championnat. Pourtant, tout avait bien commencé pour les hommes de Roberto De Zerbi, avec une ouverture du score signée Mason Greenwood dès la 17e minute. Mais, rattrapés par leurs approximations défensives et plombés par les erreurs d’un Benjamin Pavard en grande difficulté, les Marseillais ont fini par s’incliner. Un penalty concédé par Pavard, puis un but contre son camp du même joueur, ont offert la victoire aux Lensois, beaucoup plus entreprenants et efficaces. Malgré quelques opportunités en fin de match, notamment une frappe d’Aubameyang, l’OM n’a pas su forcer le verrou artésien. Frustrant, tant les Olympiens semblaient en contrôle avant de sombrer.
Cette défaite vient conclure une semaine particulièrement compliquée pour le club phocéen. Mercredi, à Lisbonne, l’OM avait déjà chuté face au Sporting (2-1) en Ligue des Champions, dans un match marqué par des erreurs défensives similaires et un manque de tranchant dans la finition. Deux revers consécutifs qui font tache pour une équipe jusque-là leader de Ligue 1 et invaincue depuis cinq journées. En perdant à Lens, Marseille laisse le PSG lui repasser devant au classement et voit revenir plusieurs poursuivants directs. La dynamique s’est clairement enrayée, et certains craignaient déjà de voir ressurgir les vieux démons d’un OM fragile, capable de s’enliser après un simple accroc. Le timing n’aide pas non plus à la veille d’un enchaînement de matchs clés, le club olympien doit impérativement retrouver stabilité et sérénité.
Les hommes forts de l’OM montent au créneau
C’est justement le message qu’ont voulu faire passer Roberto De Zerbi et Medhi Benatia à l’issue de la rencontre. Le technicien italien, fidèle à son tempérament, s’est montré mesuré et confiant en conférence de presse : «On peut perdre les matches de deux manières, soit parce que l’adversaire est meilleur, soit sur des détails. Comme à Lisbonne, on repart avec 0 point mais en ayant été meilleur que l’adversaire au niveau du jeu et de la production. Les résultats conditionnent les analyses, mais je suis heureux de mon équipe. Quand on encaisse deux buts contre une équipe physique, le manque de fraîcheur peut se faire sentir. On a beaucoup de matches à jouer, on doit rester équilibré dans l’analyse. Si on continue le championnat comme en première période, on pourra faire une bonne saison, et même mieux que ce à quoi je m’attendais cet été. Je n’ai pas vu mon équipe en difficulté ce soir». Pas question de tout remettre en cause après deux défaites : le coach a rappelé la qualité de jeu affichée depuis le début de saison et la nécessité de continuer à faire bloc.
«Ce soir, on a toujours été dedans, même si on a été moins dangereux. On vient d’enchaîner beaucoup de matches. On ne doit pas se perdre en polémiques, il faut rester concentré. On peut améliorer plein de choses, je suis le premier à le dire, mais nos prestations sont bonnes et on a été meilleurs que l’adversaire, même si Lens est une bonne équipe avec un bon entraîneur», a conclu De Zerbi. Même son de cloche en zone mixte du côté de Medhi Benatia. Le directeur sportif marseillais a tenu un discours apaisé, refusant toute dramatisation et soulignant la solidarité du vestiaire. L’ancien défenseur de la Juventus a insisté sur le fait que le projet ne se juge pas sur une semaine difficile, mais sur la constance et la progression du groupe. Une position claire, destinée à calmer l’emballement médiatique et à recentrer le club sur ses objectifs sportifs : «Il y a un peu de déception, de frustration, pour les joueurs quand tu sors de ces derniers jours avec le contenu mis contre le Sporting et aujourd’hui contre un bel adversaire. On a fait des belles choses et tu sors avec deux défaites, c’est un peu dur. Je regarde le contenu. Si tu perds en jouant comme ça, cela laisse présager des jours meilleurs. L’année dernière, on a aussi fait de très belles choses, mais on a eu des trous, comme à Auxerre, à Reims, des défaites dont on a beaucoup parlé et qui nous ont fait du mal».
«Quand tu perds des matches comme cette semaine, le sentiment est différent. Les vingt premières minutes sont peut-être les plus belles avec le ballon depuis que je suis au club, et j’ai félicité le coach. Je suis très content du visage montré dans le jeu. Quand tu donnes beaucoup d’énergie, tu perds aussi de l’enthousiasme. C’était rageant pour moi d’en haut, donc j’imagine pour les joueurs sur le terrain. Il y a bien sûr des choses à améliorer encore. Ce n’est pas parfait. Il faut s’appuyer sur les très bonnes choses et continuer à travailler, mais il y avait la place pour obtenir autre chose. (…) Je ne suis pas inquiet du tout», a conclu le dirigeant marocain. Ce message de maîtrise et de cohésion est essentiel à Marseille, où la passion populaire peut vite se transformer en pression écrasante. L’OM version De Zerbi semble avoir tiré les leçons des saisons précédentes : ne pas céder à la panique, rester fidèle à son jeu et faire front ensemble. L’équipe, plus mûre et mieux structurée, veut désormais prouver qu’elle sait rebondir sans s’éparpiller. Pas question de laisser s’installer le doute dans un environnement où chaque faux pas est amplifié. La réaction est attendue dès mercredi au Vélodrome contre Angers, avant un déplacement délicat à Auxerre samedi. Puis viendra le grand rendez-vous européen face à l’Atalanta, match déjà crucial pour la suite de la campagne de Ligue des Champions. Trois rencontres pour tourner la page et confirmer que, cette fois, l’OM a vraiment grandi.
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