Info FM, Sofiane Feghouli : « Revenir aux fondamentaux et avoir de l’humilité, c’est comme ça que l’Algérie se relèvera »

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Algérie Sofiane Feghouli @Maxppp

Un avis qui compte. Cadre de l'équipe d'Algérie, Sofiane Feghouli fait partie des Fennecs dont l'opinion est toujours écoutée avec attention. Dans un entretien accordé à Foot Mercato, le joueur de Galatasaray passe en revue toute l'actualité des Verts. De l'absence décevante des Algériens au Mondial 2018 en passant par la mise en place de nouveaux critères de sélection par la FAF, le footballeur âgé de 27 ans répond en toute sincérité. Entretien.

**Foot Mercato : Dans quelques mois aura lieu la Coupe du Monde 2018 en Russie. L'Algérie n'y participera pas. J'imagine que c'est une immense déception pour vous, d'autant plus avec ce que les Fennecs avaient réalisé il y a quatre ans au Brésil.

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Sofiane Feghouli** : Absolument. Il y a quatre ans, c'étaient des moments extraordinaires, magiques. On l'a dit des millions de fois. Ce qu'on a fait, ça restera certainement unique dans le football algérien. Malheureusement, on ne va pas participer à cette Coupe du Monde 2018. C'est très frustrant. C'est dommage car pour ma part, je voulais vraiment rendre heureux le peuple. J'ai toujours eu cette motivation et cette perception des choses à savoir que quand je portais le maillot de l'Algérie c'était pour le peuple que je le faisais. Je suis très déçu de ne pas avoir pu donner autant de bonheur ou plus de bonheur qu'en 2014. Il y a des échecs, ça fait partie du sport. Il faut se relever et aller de l'avant maintenant qu'on n'est pas qualifiés.

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**FM : Pour justifier cet échec, on a notamment parlé du manque de stabilité chez les sélectionneurs ou des mauvais choix de la Fédération Algérienne de Football. Comment l'expliquez-vous ?

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SF** : Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui font que l'équipe d'Algérie ne s'est pas qualifiée pour le Mondial. Sportivement, il y a eu des joueurs qui n'étaient pas au niveau. Il y a aussi eu beaucoup de changements d'entraîneurs (trois entraîneurs ont été nommés en moins d'un an suite au départ de Christian Gourcuff, ndlr). Ce sont plein de petites choses qui ont fait qu'aujourd'hui on ne méritait pas. À un moment donné, on a manqué d'humilité et de caractère. Il faut savoir se remettre en question. Il y a eu des échecs par le passé. Il y en aura encore. Il faut se reconstruire là-dessus et aller de l'avant.

**FM : Est-ce que cette reconstruction passera par plus de stabilité à tous les niveaux mais aussi par un retour aux fondamentaux ?

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SF** : Je pense que dans l'histoire de l'équipe nationale d'Algérie lorsqu'elle a fait des grands matches, qu'elle a remporté de grandes victoires ou qu'elle a fait de bons tournois, c'est quand elle a joué avec le cœur et la rage. Comme vous l'avez dit, il faut revenir aux fondamentaux. Il faut revenir à un jeu simple, direct et se battre. C'est comme ça qu'on caractérise le joueur algérien. C'est un battant et c'est quelqu'un qui n'a pas peur. Il faut revenir aux fondamentaux et surtout avoir de l'humilité, c'est comme ça que l'Algérie se relèvera.

**FM : Pour mener ce chantier à bien, la FAF a misé il y a quelques semaines sur Rabah Madjer, qui ne vous a pas sélectionné lors du rassemblement de novembre. Vous a-t-il contacté depuis sa prise de fonction ? Avez-vous échangé ?

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SF** : Non, je n'ai pas eu de discussion avec lui. J'ai suivi que la Fédération avait nommé Madjer. Mais je n'ai pas échangé avec lui.

**FM : On connaît votre grand attachement à l'équipe nationale. Récemment, la FAF a parlé de mettre en place de nouveaux critères de sélection notamment pour les joueurs binationaux.

SF** : J'ai suivi comme tout le monde. J'étais surpris de voir ça. Sincèrement, au début j'ai cru que c'était une blague. Ensuite, je me suis dit qu'il fallait discuter avec les personnes et dialoguer parce que c'est important d'avoir une explication car il y a beaucoup de gens qui n'ont pas compris. Ça a choqué plein de personnes. Il faut discuter avec les gens qui sont en place, à eux de s'exprimer notamment dans les médias pour se faire entendre car ça peut créer un malaise avec les joueurs binationaux et diviser. Depuis que je suis en équipe nationale, je n'ai jamais eu aucun problème avec qui que ce soit. Vous pouvez demander à Rafik Halliche, Essaid Belkalem ou Islam Slimani. On n'a jamais fait de différences. Après, on peut avoir des affinités les uns avec les autres, on n'a jamais fait de différences entre le joueur local ou binational. Il faut faire attention car ça peut vite déraper ces décisions. Il faut bien expliquer pour apaiser la situation car il y a beaucoup de personnes déçues de cela.

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