Mercato : le Barça, une machine à clash

Par Matthieu Margueritte
6 min.
Barcelone @Maxppp

Géant du football mondial, le club catalan possède un pouvoir d'attraction immense et une réputation XXL. Cependant, les Blaugranas ont une fâcheuse manie ces dernières années. Presque à chaque fois qu'ils courtisent un joueur, ce dernier part au clash avec son club comme le prouvent les dossiers Neymar et Griezmann.

Lorsque le FC Barcelone veut vous recruter, il est souvent très difficile de lui dire non. Un joueur comme Antoine Griezmann s'est bien distingué ces dernières années en réussissant à repousser les avances catalanes, mais au final, le Français désire aujourd'hui rallier le nord-est de l'Espagne et revêtir la prestigieuse tunique azulgrana. Sur le papier, rien de scandaleux. L'histoire et le palmarès du Barça parlent pour lui, sans compter la présence de Lionel Messi. Considéré comme le meilleur joueur du monde, l'Argentin est un aimant à recrues rêvant de côtoyer le crack de près et d'en profiter pour gonfler leur palmarès.

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Cependant, ces derniers mois ont marqué une fâcheuse tendance chez les Blaugranas. En clair, dès qu'ils courtisent un joueur, ce dernier part presque systématiquement au clash avec son club. Les deux derniers exemples sont d'ailleurs très frappants. Un an après sa fameuse Decision, Antoine Griezmann s'est cette fois-ci mis d'accord pour rejoindre le Barça. Les Culés n'ont pas traîné pour sauter sur l'occasion et s'offrir l'attaquant de l'Atlético de Madrid pour 120 M€. De quoi mettre les Colchoneros hors d'eux. Lassés et bien décidés à ne pas être mijotés par le natif de Mâcon et son courtisan pendant de longues semaines, ce sont eux qui ont poussé l'international français à publier une vidéo assez rapidement pour qu'il annonce son choix de plier bagage.

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Griezmann et Neymar se rebellent

Résultat : le club madrilène a depuis chargé son futur ex-joueur et le Barça, Griezmann a réagi en séchant la reprise de l'entraînement et son numéro 7 lui a déjà été retiré (redonné à João Felix) alors qu'il n'a toujours pas officiellement quitté son club. Autre objectif annoncé : Neymar. Deux ans après son départ au Paris Saint-Germain, le Brésilien a fait part de son envie de départ et veut rentrer en Catalogne. Lâché par l'international auriverde en 2017 alors qu'il pensait l'opération PSG irréalisable, le Barça est malgré tout prêt à l'accueillir à nouveau. Reste que les Culés jouent au chat et à la souris dans cette affaire. Ils font mine de ne pas pouvoir se payer le come-back du numéro 10 parisien, mais s'activent bien en coulisse. Et là encore, ça se finit par un clash. Muet depuis de longues semaines, Neymar ne s'est pas présenté à la reprise de l'entraînement avec son club. Une situation très agaçante pour le PSG qui a fini par avouer publiquement par l'intermédiaire de Leonardo que sa star voulait mettre les voiles.

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Une envie irrépressible de fouler la pelouse du Camp Nou aux côtés de Messi qui a également joué des tours au Borussia Dortmund et à Liverpool. Neymar parti au PSG à la surprise générale au début du mois d'août 2017, le Barça panique et doit absolument réagir pour remplacer le Brésilien. Les Blaugranas jettent alors leur dévolu sur le jeune Ousmane Dembélé. Sauf que le BVB ne l'entend pas de cette manière. Dembélé prend alors la mouche, refuse de s'entraîner et ne communique plus avec ses dirigeants. Fin août, le directeur général des Marsupiaux, Hans-Joachim Watzke, prend alors la parole pour réclamer des excuses. «Si jamais il devait effectivement rester au Borussia, il devra immédiatement faire son mea culpa en s'excusant auprès de chacun de ses coéquipiers. Il a dépassé les limites. Ses partenaires lui en veulent. C'est quelqu'un de plutôt gentil, mais ce qu'il fait depuis deux semaines est tout simplement inacceptable». Quatre jours plus tard, Dembélé signera finalement bien au Barça.

Un enchaînement de clashes depuis 2017

Dans le même temps, les Catalans visent Philippe Coutinho. Devenu un pilier de Liverpool, le Brésilien ne met pas beaucoup de temps pour se laisser convaincre. A la mi-août, l'ancien Nerazzurro part au clash avec les Reds et fait savoir qu'il ne veut plus rejouer pour eux quelques jours après la publication d'un communiqué des Reds. «Nous souhaitons clarifier notre position au sujet d’un possible transfert de Philippe Coutinho. La décision définitive du club est qu’aucune offre pour Philippe ne sera considérée et il restera un membre du Liverpool FC quand le mercato d’été aura fermé ses portes». Club légendaire, Liverpool plie, mais ne rompt pas. Coutinho sera conservé, mais pas longtemps. Quelques mois plus tard, en décembre 2017, l'équipementier du joueur, Nike, commet une grosse bourde et publie un message publicitaire annonçant par erreur le transfert du joueur au Barça. Liverpool l'a mauvaise, d'autant que le joueur fera à nouveau savoir qu'il ne veut toujours pas rester. Le 6 janvier 2018, Coutinho signe au Barça.

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D'autres dossiers moins ronflants ont également été le théâtre de manoeuvres catalanes très critiquées. Qui ne se souvient pas en effet du cas Malcom ? Les Girondins de Bordeaux et l'AS Roma s'entendent sur les bases d'un transfert et le club de la Louve va même jusqu'à publier un communiqué officiel. Quelques heures plus tard, le Barça fait irruption, transmet une offre plus importante aux Marine-et-Blanc et alors qu'il doit monter dans un avion pour se rendre en Italie, Malcom file en Catalogne. Les Giallorossi sont stupéfaits. «Stéphane Martin (qui était alors le président des Girondins) m’a appelé pour me dire qu’il y avait beaucoup de rumeurs concernant le transfert et que selon eux, il serait bien avisé de faire un communiqué officiel. Je lui ai dit que pour nous, cela n’était pas idéal car le club était coté en bourse et que nous devions respecter certaines règles. Mais il a insisté. Tout était bouclé. J’ai appelé Stéphane Martin et il m’a dit que le FC Barcelone avait transmis une offre supérieure à la nôtre et que si nous n’augmentions pas la nôtre, il se pourrait qu’on ne récupère pas le joueur. Je lui ai rappelé que nous avions un accord, que le transfert était bouclé. Mais il a rétorqué que rien n’était signé», déclare celui qui était alors directeur sportif de la Roma, Monchi.

Enfin, même le cas d'un jeune talent encore méconnu du grand public, Jean-Clerc Todibo, a suscité de la polémique. Libre de tout contrat à la fin de la saison 2018/2019, le prometteur défenseur du Toulouse FC refuse de prolonger son bail. Les Pitchounes admettent qu'ils ont peut-être trop traîné dans cette affaire, mais ne s'attendaient pas à voir le Barça leur souffler leur pépite. De quoi rendre à l'époque le président Olivier Sadran fou furieux. «De mon point de vue, le joueur a été assez mal conseillé dans la mesure où il ne compte que dix matches de L1. Le Barça n’a pas non plus été à la hauteur de ce qu’il devrait être. Ils ne se sont pas comportés comme un grand club. Et puis, c’est quand même extraordinaire : ils annoncent que le joueur sera chez eux en juillet mais moi, je ne connais personne qui peut dire ce qui va se passer dans six mois. La vie peut réserver des surprises, même les plus indélicates. (...) De la part d’un grand club, ce n’est pas très glorieux même si, juridiquement, ils avaient le droit de le faire». Au final, le Barça fera quand même un geste et paiera 1 M€ + 2 M€ de bonus.

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