Les blessures, un casse-tête sans fin pour l’OL ?
Demain soir, l’Olympique Lyonnais défie le FC Valence en Ligue des Champions. Une équipe rhodanienne qui devra faire encore sans de nombreux joueurs blessés
C’est désormais un rituel incontournable à Lyon. Chaque conférence de presse d’Hubert Fournier commence par le traditionnel point sur les joueurs blessés ou en reprise. Il faut dire que l’infirmerie rhodanienne affiche complet. Rien de bien nouveau pour un club où les blessures sont récurrentes. C’était déjà le cas avant l’arrivée de Fournier. Jean-Michel Aulas avait souvent pointé du doigt l’ancien préparateur physique de l’OL, Robert Duverne, à ce sujet. Ce dernier avait d’ailleurs confié : «Les problèmes de Lyon la saison dernière (en 2013-2014, Ndlr) ne se résument pas aux blessés. Mais si on fait de la communication, qu’on souhaite faire en sorte qu’on ne résume la saison passée qu’aux blessés, on peut… Et comme le président Aulas est un très grand communicant, c’est ce qu’il a utilisé». Les blessures, une plaie ouverte et qui ne semble pas se refermer à l’OL. «Je ne trouve pas qu’il y ait plus de blessés qu’ailleurs. Pour Lyon, on a tendance à amplifier les choses, nous dit-on au club. Aujourd’hui, quand on regarde la plupart des clubs français, ils ont plus de blessés que nous. La plupart des clubs européens aussi. Le Barça, ils en sont à treize. Le Bayern en a quinze depuis le début de la saison. Ce sont de gros clubs. Finalement, ils sont largement au-dessus de nous en termes d’indisponibilité».
Ce week-end face à Bordeaux, neuf Gones étaient indisponibles. Un record pour la journée de Ligue 1 comme le rappellent nos confères du quotidien Le Progrès. Un point que l’on nuance au club : «Aujourd’hui, on a des blessés qui sont absents depuis deux ans. Grenier et Fofana, ce sont des joueurs qui sont difficilement comptabilisables. Ils ont des problématiques particulières et on les traîne depuis un moment. Fekir, lui, s’est blessé en sélection. On ne peut pas y faire grand chose. En plus, les croisés, c’est plus de la malchance qu’autre chose. Finalement, il nous reste que Rafael et Bedimo qui sont blessés aujourd’hui. On a que deux blessés actuellement. C’est pour cela que je trouve qu’on amplifie un peu les choses. Il n’y a pas non plus une grosse alarme». Si ces cinq éléments ont pris leurs quartiers à l’infirmerie, Hubert Fournier a aussi dû faire à Bordeaux sans Lucas Tousart, Mapou Yanga-Mbiwa et Bakary Koné qui étaient en reprise. À cela, il faut ajouter l’absence d’Alexandre Lacazette, laissé au repos, car il souffrait encore du dos. Il devrait bien être présent mardi face au club ché. Ce qui ne devrait pas être le cas de Jordan Ferri, touché samedi lors de la défaite face aux Girondins (3-1).
Une hygiène de vie qui questionne
Une situation et des absences à répétition qui ont fait réagir Jean-Michel Aulas. Après la blessure de Bedimo face à l’OM il y a une semaine, le patron des Gones avait déclaré : «On a beaucoup de blessés et ils mettent du temps à revenir. J’espère que les joueurs font tout de ce qu’il faut en dehors». En effet, au club, l’hygiène de vie de certains est pointée du doigt. Mais pas que. «Concernant les blessés, on est toujours en train de taper sur le staff médical, sur les kinés, sur la préparation physique, etc… Mais il ne faut pas oublier que ça représente, dans la performance, 10% de la performance. Les joueurs ont une vie extérieure et qu’on ne peut pas gérer. Ensuite, c’est le club qui décide. Si le médecin dit : "Le joueur ne joue pas", mais que le coach le fait jouer… La décision, c’est le coach qui la prend à l’arrivée. C’est toujours facile de trouver des pistons. En numéro un, c’est d’abord le joueur et son hygiène de vie. Ensuite, c’est la gestion du coach. La problématique est toujours la même. S’il y a du bon sens partout, il y a moins de blessés».
L’hygiène de vie et le professionnalisme de certains peuvent donc expliquer l’accumulation de pépins physiques. Mais tous les joueurs ne sont pas à blâmer. «Quand on a des joueurs qui sont très professionnels, on a aussi moins souvent de blessés. Ça dépend à 50% de lui. Si le joueur a une bonne hygiène de vie, il est moins blessé et fait une carrière plus longue. La deuxième partie dépend du coach. Il y a des joueurs qui font les efforts et d’autres qui ne les font pas. Ça c’est sûr. Certains sont concernés. Mais pas tous. Il ne faut pas en faire une généralité. Ça en concerne six ou sept, et pas vingt-cinq». Les blessures dictent donc le quotidien de l’OL. Un club qui avait anticipé un calendrier chargé mais aussi les blessures à répétition au moment du mercato. Cet été, l’OL avait assuré ses arrières en étoffant son effectif. Il faut dire que l’élimination précoce en Europa League l’an passé face aux Roumains de l’Astra était certainement restée dans un coin de la tête du staff lyonnais. En effet, neuf joueurs de l’OL étaient indisponibles pour ce match couperet. Mais ce week-end, le banc lyonnais n’a pas vraiment donné satisfaction à Bordeaux, en témoignent les prestations décevantes de Maxwell Cornet et Claudio Beauvue. Une défaite qui a d’ailleurs relancé l’arrivée possible d’un joker médical. Si le président JMA s’y oppose farouchement, Hubert Fournier, lui, ne serait pas contre l’arrivée d’un attaquant supplémentaire. Quoi qu’il en soit, le coach rhodanien devra faire sans. Si le onze aligné demain face à Valence aura malgré tout fière allure, le casse-tête des blessures continue pour Hubert Fournier et l’OL…
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