Serie A

Qui est Carlos Cuesta, l’entraineur de Parme âgé de seulement 29 ans ?

Bon joueur amateur mais pas assez talentueux pour devenir professionnel, Carlos Cuesta s’est rapidement tourné vers le coaching. Très rapidement même puisqu’il a dirigé ses premières séances à l’Atlético de Madrid à 19 ans avant de grimper les échelons, jusqu’à devenir l’adjoint d’Arteta à Arsenal. Il vient d’être nommé entraîneur principal de Parme en Serie A à seulement 29 ans.

Par Maxime Barbaud
4 min.
Carlos Cuesta à Arsenal @Maxppp

Parme aime décidément miser sur la jeunesse des entraîneurs. Avant sa venue, Cristian Chivu (44 ans) n’avait que pour seule expérience trois saisons à la tête des U19 de l’Inter avec qui il a remporté le championnat en 2022. L’ancien défenseur ne sera finalement resté que 4 mois au poste, le temps de sauver les Gialloblù de la relégation. Une série de 7 matchs sans défaite aura suffi pour valider cette 16e place de Serie A et être rappelé par sa maison mère : l’Inter. Les Parmesans ont fait encore plus fort cette fois pour leur banc de touche en nommant un certain Carlos Cuesta, un inconnu du grand public, jusque-là adjoint de Mikel Arteta à Arsenal.

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«Parme est heureux d’annoncer qu’à partir du 1er juillet la direction technique de l’équipe première a été confiée à Carlos Cuesta.» Signe particulier, il n’a que 29 ans ! C’est le second plus jeune entraîneur de l’histoire de la Serie A, derrière Elio Loschi qui dirigeait Triestina en 1939. C’était il y a 86 ans. L’Espagnol devient bien sûr le plus jeune coach de la saison à diriger une équipe d’un championnat top 5 européen. Cuesta s’est engagé pour deux saisons, plus une en option. Cette inexpérience représente pour un risque pour Parme mais de l’avis de tous, c’est le cheminement logique pour cet homme pressé.

Sur le banc avec Marco Asensio

Joueur de Santa Catalina chez lui à Palma de Majorque, il comprend à l’âge de 18 ans qu’il n’atteindra jamais son rêve : être un joueur de haut niveau, comme Marco Asensio, assis à côté de lui lors d’un match avec une sélection des Baléares. «Je n’aurais pas dépassé la troisième division» confiait-il à El Pais à 2019. Cuesta avait alors 23 ans et commençait discrètement à se faire un nom dans le milieu des techniciens. À 15 ans, il entraînait déjà une équipe de juniors de son club. Les organisations tactiques, les tableaux noirs et autres méthodes d’entraînement, c’est son truc. Mais pour passer le cap et quitter son île, il faut forcer le destin.

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Le jeune homme n’a alors que deux choses pour lui. Les réseaux sociaux et son culot. Il s’installe à Madrid pour étudier à la faculté des sciences de l’activité physique et du sport. En plus de sa soif de savoir, il écrit des articles de compréhension tactique et finit par convaincre Martí Perarnau, journaliste sportif catalan et ancien athlète, spécialiste de l’analyse tactique de publier dans son magazine, The Tactical Room. Ses publications lui ouvrent certaines portes mais il en veut toujours plus. «Je voulais entraîner à tout prix.» Commence alors un travail de gegenpressing sur Twitter (désormais X) de messages adressés à «tous ces entraîneurs dont les profils indiquaient qu’ils étaient à l’Atlético ou au Real Madrid.»

«Je dois beaucoup à Twitter, mais surtout à l’Atlético»

Personne ne répond ou presque sauf un chez les Colchoneros. «Si tu as besoin de quelqu’un pour installer les cônes, je suis là.» Banco, à 19 ans il est engagé pour donner les chasubles aux U12. «Je dois beaucoup à Twitter, mais surtout à l’Atlético», affirme-t-il. D’abord adjoint, il est nommé la saison d’après entraîneur principal, puis adjoint des U17. En 2018, il file à la Juventus pour le même poste avant de diriger lui-même l’équipe et enfin d’être nommé numéro 2 du banc des U23, l’antichambre des professionnels, le tout à seulement 24 ans. C’est dans le Piémont qu’il fait la connaissance de Federico Cherubini, actuel directeur général de Parme… Sur son temps libre, il dépense son argent personnel pour voyager à la rencontre les grands entraîneurs qui le fascinent. Le retour sur investissement sera fructueux.

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De là, il parvient à décrocher une séance à Manchester City où il discute avec Pep Guardiola et Mikel Arteta, alors adjoint du Catalan. C’est cette rencontre qui sera décisive. «Voyager dans différents pays, environnements, systèmes. Savoir s’adapter. J’essaie d’être un entraîneur complet. J’essaie d’apprendre de chacun : Guardiola, Mourinho, Emery, Klopp… Mais aussi des entraîneurs de deuxième division B ou de troisième division», précisait-il à El Pais. Quelques mois après qu’il a débarqué à Arsenal, Arteta offre à son jeune disciple une occasion unique : rejoindre son staff avec un rôle «de développement individuel» auprès des joueurs.

Loué par le vestiaire d’Arsenal

Le voilà propulsé chez les Gunners à tout juste 25 ans et il est adopté très rapidement par le vestiaire. «Il m’a beaucoup aidé, expliquait par exemple Granit Xhaka à The Athletic. Toutes nos séances, nos entretiens et nos conversations m’ont permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui.» «Je suis sûr qu’un jour Carlos Cuesta sera le manager d’un grand, grand club, prolongeait le milieu suisse. Je dis cela parce qu’il sait ce qu’il veut, il a les idées claires. Je suis certain qu’un jour, nous le reverrons sur le banc de touche en tant qu’entraîneur.» Il avait vu juste. Son départ d’Arsenal est une grosse perte mais il n’étonne personne. Il était destiné à prendre en main une équipe professionnelle, mais peut-être pas aussi précocement.

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