Super League : Nasser al-Khelaïfi et Aleksander Čeferin veulent la peau de l’Arabie saoudite !

Par Valentin Feuillette
4 min.
Aleksander Ceferin lors d'une conférence de presse @Maxppp

Forte de son développement, l’Arabie saoudite espère profiter de la situation bordélique du football européen pour s’immiscer et proposer sa propre réforme mondiale pour les plus grands clubs du monde. Dans l’espoir, cela va de soi, de profiter de la part du futur gâteau alléchant que les Saoudiens espèrent installer sur le Vieux Continent.

Une première tentative de Super League pesant plus d’un milliard de dollars, financée par un investisseur américain et regroupant 20 des meilleurs clubs européens, a échoué en quelques jours en 2021, car l’UEFA a menacé les séparatistes de les exclure de ses compétitions et des hommes politiques, en particulier le Premier ministre britannique de l’époque, Boris Johnson, avait annoncé des sanctions sévères à venir. Il ne restait que le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin, qui espèrent bientôt faire passer la Super League devant la Cour de justice européenne (CJCE). L’inquiétude de l’UEFA et de l’ECA est que les Saoudiens pourraient inonder les grands clubs européens de «pétrodollars» au point qu’ils osent se lancer dans la création d’une ligue décrite comme «sauvage», par le quotidien allemand BILD, qui représentait une lourde concurrence à la Ligue des Champions, malgré les conséquences menaçantes mais surtout le projet révolutionnaire de l’UEFA et de l’ECA pour la période post-2027. Nasser Al Khelaïfi et l’Union européenne ont appelé les présidents des clubs européens pour les avertir d’une «potentielle menace».

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En effet, selon ce qui avait été révélé par le journal espagnol El Pais, l’UEFA elle-même - avec la collaboration de l’Association européenne des clubs (ECA) présidée par le président qatari du PSG Nasser Al-Khelaïfi - serait en train d’affiner l’idée de sa propre Super League, avec trois divisions de 18 équipes chacune et un adieu officiel aux coupes d’Europe telles que nous avons appris à les connaître nostalgiquement jusqu’à présent (y compris la Ligue des Champions) : Super League, Lega Europa et Lega Aspirante. Entre la deuxième et la troisième division, il y aurait quatre promotions et relégations. Entre le premier et le second, il n’y en aurait que deux, car les clubs les plus puissants - selon le journal espagnol - ne veulent pas prendre de risques. Mais ce projet reste très compliqué à monter en raison des problèmes liés aux droits TV, à l’organisation du calendrier avec les championnats nationaux et des règles de qualifications à valider. C’est ainsi que l’Arabie saoudite veut entrer dans la danse…

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Super League euro-saoudienne ?

Dans cette optique, l’Arabie saoudite, diffusée dans 159 pays sur six continents, est en passe de devenir l’une des dix ligues les plus fortes au monde au cours des dix prochaines années grâce à l’un des développements les plus rapides que le monde du football ait connu. Mais malgré avoir attiré de nombreuses stars du football (Cristiano Ronaldo, Neymar, Sadio Mané, Roberto Firmino, Karim Benzema, N’Golo Kanté…), le fonds souverain saoudien Public Invest Fund (PIF), qui a pris le contrôle de quatre des plus grands clubs de la Saudi Pro League - Al-Nassr, Al-Hilal, Al-Ittihad et Al-Ahli -, sont gourmands et en veulent encore plus au point de devenir un protagoniste central du football européen, ce qui alarment Nasser al-Khelaïfi (ECA) et Aleksander Čeferin (UEFA). Deux scénarios sont aujourd’hui mis sur la table par les Saoudiens, d’après les informations de BILD. Première possibilité, les Saoudiens demandent leur admission à l’UEFA afin de pouvoir envoyer des clubs en Ligue des Champions et, si nécessaire, leur propre sélection nationale à l’Euro. Il a été récemment rapporté que les Saoudiens visaient une place de titulaire dans la nouvelle Ligue des Champions, à partir de la saison 2024/25 avec 36 clubs au lieu de 32. Il n’existe actuellement aucune preuve d’une demande d’adhésion prévue de la part des Saoudiens, sur laquelle le Comité exécutif de l’UEFA, composé de 20 membres, se prononcerait.

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Cela semble étrange mais il existe des exemples de pays non européens membres de l’UEFA comme le rappelle le journal allemand : Israël est autorisé à jouer dans l’association européenne parce que le monde arabe a banni les Israéliens de la confédération asiatique (AFC) pour des raisons politiques. Le Kazakhstan, voisin de la Chine en Asie centrale et géographiquement plus éloigné de l’Europe que l’Arabie saoudite, fait également partie de l’UEFA, suite à l’effondrement de l’ex-Union soviétique. Deuxième possibilité, les Saoudiens pourraient bientôt mettre en place une Super League euro-saoudienne avec les plus grands clubs d’Europe et du Royaume. Un projet qui pèserait plusieurs milliards d’euros et qui pourrait contenter de nombreux clubs. Le patron de la Pro League, Carlo Nohra, le nie totalement : selon lui, le Royaume reste engagé à 100 % dans la Ligue des Champions de l’association asiatique. Mais pour développer son sport washing, tous les moyens sont acceptables, y compris ou surtout l’organisation de la Coupe du Monde – peut-être dès 2030.

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