Inter : la grande revanche de Simone Inzaghi

Par Maxime Barbaud
4 min.
Simone Inzaghi avec la Coupe d'Italie @Maxppp

Si Manchester City est le grandissime favori de cette finale de Ligue des Champions à Istanbul, Simone Inzaghi a un plan. Rester lui-même. L’entraîneur de l’Inter déteste changer son approche tactique ou ses préparations d’avant-match, là où Guardiola ne peut s’empêcher de surprendre. Ennuyeux ? Peut-être mais ses succès dans les différentes coupes valident une méthode efficace saison après saison.

Le Roi des coupes. C’est un surnom qui pourrait coller à merveille à Simone Inzaghi tant il aime ces matchs couperets, où dos au mur, seule la victoire et le nom du vainqueur restent dans les mémoires. Il en est un spécialiste. Après une défaite avec la Lazio en finale de la Coupe d’Italie en 2017, il a pris sa revanche sur le destin. Victorieux de cette même compétition en 2019 avec les Biancolesti, il a remis ça deux fois depuis qu’il dirige l’Inter (2022 et 2023), en plus de 4 Supercoupe d’Italie (2017, 2019 avec la Lazio, 2021 et 2022 chez les Nerazzurri).

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Cette fois, c’est une finale de Ligue des Champions qui l’attend demain à Istanbul face à Manchester City. L’adversaire a beau être un ogre, se placer dans la peau du petit Poucet convient très bien au coach italien. Il a abordé la plupart de ses finales disputées dans cette situation. Rien ne l’effraie, pas même la confrontation face à un Guardiola à la réputation d’être un Mozart du banc de touche. Outre ses qualités d’entraîneur reconnues au-delà des frontières italiennes, Simone Inzaghi a toujours su tirer le maximum de ses joueurs. Et toujours sans éclat.

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L’antithèse de Guardiola

Il est peu l’antithèse du Catalan ou de son prédécesseur sur le banc de l’Inter, Antonio Conte : dispendieux, médiatique, imprévisible et exubérant. On pourrait lui reprocher son approche pusillanime. Il n’en a cure. L’ancien attaquant charrie avec lui un groupe, une base tactique tournée autour d’un 3-5-2 à la ligne défensive fiable, à l’entrejeu tout terrain et rusé, et à l’attaque complémentaire. À l’été 2021, le club lombard a dépensé 42 M€ sur le mercato pour plus de 200 M€ de revenus. L’été dernier, la même somme a été misée sur le marché des transferts, dont 27 M€ pour la seule levée d’option d’achat de Joaquin Correa, attaquant fiable mais barré par la concurrence.

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«Changer beaucoup ne signifie pas que les choses vont s’arranger. Quand vous avez une idée claire et que vous étudiez les matchs et les adversaires, les choses sont beaucoup plus faciles, déclarait Lautaro Martinez cette semaine. Nous nous sentons très à l’aise avec le coach car il travaille bien et prépare bien les matchs.» Le meilleur buteur du club cette saison (28 réalisations TTC) sera encore l’atout maître face à City où une grande inconnue demeure. L’Argentin sera-t-il aligné avec Edin Dzeko ou avec Romelu Lukaku ? C’est à peu près la seule incertitude.

La Ligue des Champions comme remède cette saison

Inzaghi n’aime pas bousculer les choses de toute façon. Son approche est simple mais elle est rentable. C’est comme cela qu’il vient de finir pour la 2e année de suite sur le podium de la Serie A, objectif minimum fixé par la direction. Même quand le bateau tangue, il tient la barre. Ce fut le cas lors de cette seconde partie de saison. L’après Coupe du Monde a été compliqué à gérer avec des défaites en championnat contre Bologne, La Spezia, la Fiorentina ou encore Monza ou des nuls poussifs face à ce même Monza, la Sampdoria, Salernitana. Marotta a dû hausser le ton.

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Dans ce contexte lénifiant, la Ligue des Champions eut un effet placebo. Aidés par une adversité moins relevée que sur l’autre partie de tableau, les Nerazzurri ont su écarter un à un leurs adversaires, Porto, puis Benfica contre qui ils ne partaient favoris, et enfin le voisin milanais. C’est tout le paradoxe de cette saison. Si Inzaghi n’a jamais véritablement été mis en danger malgré des résultats irréguliers (12 défaites en Serie A tout de même), c’est aussi parce qu’il a battu 4 fois l’AC Milan sur un seul exercice (une première dans l’histoire du club), Naples ou encore la Juventus en coupe, en plus d’être sorti de sa poule de C1 malgré les présences du Bayern et du Barça.

Il y aurait pourtant eu de quoi prendre un mauvais virage. Entre les rumeurs de vente du club qui n’en finissent plus, les frictions entre certains joueurs (l’épisode Barella-Lukaku) et le départ annoncé de Milan Skriniar vers le PSG, l’ambiance n’a pas toujours été au beau fixe. Pragmatique, Inzaghi a tracé sa route, validée par ce doublé. Alors pourquoi pas une troisième coupe cette saison ? «J’ai toujours eu des équipes fortes à la Lazio et à l’Inter et dans les finales décisives, nous avons toujours bien attaqué et défendu. Nous ferons de même contre City.» A quoi bon changer les choses ?

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