Argentine - Mexique : les notes du match

Si le premier tour a d’écu par la qualité des matches, les huitièmes de finale tiennent pour l'instant toutes leurs promesses. Après un superbe Allemagne-Angleterre, l'Argentine a parfaitement tenu son rôle en dominant le Mexique (3-1, voir les détails du match Argentine-Mexique). Si la victoire des hommes de Diego Maradona ne souffre d'aucune contestation, le premier but de Carlos Tevez est au coeur des polémiques puisque l'Apache était largement hors jeu.

Avant cette fameuse 25e minute, les Mexicains offraient un visage très séduisant, mettant même le doute dans les têtes argentines. Une frappe de mule de Salcido (le meilleur mexicain sur le terrain ce soir) puis un tir de Guardado qui va passer au ras du poteau droit de Romero vont faire passer quelques frissons à Diego Maradona dans les dix premières minutes. Mais le but de Tevez qui aurait dû être refusé, va débloquer la rencontre et va donner un sérieux coup de fouet à la sélection Albiceleste. Les Mexicains ne s'en relèveront pas et vont même encaisser un second but par l'intermédiaire d'Higuain qui va profiter d'une incroyable bévue d'Osario pour récupérer le ballon à l'entrée de la surface, dribbler Perez avant de marquer dans le but vide. 2-0 à la mi-temps, un score un peu lourd pour la jeune formation de Javier Aguirre qui a fait mieux que se défendre.

Mais ce diable de Carlos Tevez va encore frapper et va délivrer de façon définitive l'Argentine d'un véritable coup de canon du pied droit de 25 mètres qui va terminer dans la lucarne gauche de Perez. (52e). Les Mexicains ne lâcheront rien et se verront récompenser de leurs efforts en sauvant l'honneur sur un superbe contrôle orienté de la nouvelle recrue de Manchester United, Hernandez qui va expédier une frappe puissante du pied gauche dans la lucarne droite de Romero (71e). Les Argentins baisseront clairement de pied dans le dernier quart d'heure et se contenteront de gérer leur avance. Si Lionel Messi n'a pas marqué, il aura l'occasion en quart de finale face à l'Allemagne de lancer son Mondial après une nouvelle prestation en demi-teinte. De son côté, le Mexique a prouvé sa valeur et cette jeune génération devrait rapidement refaire parler d'elle.

L'homme du match : Tevez (7,5) : toujours présent dans les grands rendez-vous, l'Apache n'a pas failli à sa réputation et a été l'un des grands instigateurs de la claque infligée au Mexique en s'offrant un doublé. Si son premier but inscrit de la tête est entaché d'une position de hors-jeu, le second ne doit rien à personne, sauf à lui-même. À 20 mètres, il récupère le ballon et frappe un missile qui vient se longer dans la lucarne. Magnifique. Remplacé par Juan Sebastian Veron à la 68e minute.

Argentine

Romero (6) : malgré une grosse frayeur en début de match sur une frappe incroyable de Salcido sur la barre, le portier argentin a parfaitement tenu son rôle. Ne peut rien sur le superbe but d'Hernandez.

Burdisso (6) : un match discret et appliqué de Burdisso en défense central. Il aura parfaitement tenu son rôle malgré la fougue et la vivacité des attaquants mexicains.

Demichelis (6) : le défenseur du Bayern Munich a alterné le bon et le moins bon durant la rencontre. Mis en difficulté en début de match par la vitesse des attaquants mexicains, il a bien redressé la tête en seconde période, mais a été pris de vitesse sur le but d'Hernandez.

Heinze (6,5) : une prestation solide de la part du défenseur de l'OM dans son style caractéristique. Rarement pris en défaut sur son côté gauche, il s'est même permis le luxe de sauver les siens en sauvant sur sa ligne une volée de Barrera qui prenait le chemin des filets.

Otamendi (5,5) : rarement mis en danger, le latéral droit argentin a effectué une prestation en dedans et a perdu plusieurs duels face aux attaquants mexicains.

Di María (5,5) : on a connu la pépite de Benfica plus en verve. Quelques mouvements intéressants, mais trop peu d'activité pour marquer les esprits. Remplacé par Gutierrez à la 78e minute.

Mascherano (7) : infatigable travailleur de l'ombre au milieu de terrain, Mascherano a parfaitement su orienter le jeu de l'Argentine durant le match. Indispensable.

Maxi Rodríguez (5,5) : très discret durant toute la rencontre, le héros d'Argentine – Mexique de 2006 n'a pas beaucoup pesé sur le jeu argentin, se contentant de défendre face aux attaquants mexicains. Remplacé par Javier Pastore (86e).

Higuaín (7,5) : un match sérieux et appliqué de la part du l'attaquant de pointe de la sélection albiceleste. Auteur d'un but et d'un travail défensif impressionnant, Higuain est aujourd'hui l'un des meilleurs attaquants de la compétition et prend du coup seul la tête du classement des buteurs du Mondial.

Messi (6,5) : malgré une vraie envie de briller, la prestation de Lionel Messi laisse un goût d'inachevé. Si le meilleur joueur du monde a beaucoup tenté, notamment de par ses dribbles, il n'a que très rarement pu se mettre en bonne position de frappe. Il pourra tout de même se consoler grâce à quelques bons ballons transmis à ses attaquants.

Tévez (7,5) : voir ci-dessus

Mexique :

Perez (3,5) : du haut de ses 37 ans, le dernier rempart a semblé pour le moins emprunté. A été l'auteur d'une sortie mal négociée sur le premier but de la sélection albiceleste. Loin de rassurer son monde sur chacune de ses interventions, il n'a par ailleurs rien pu faire sur les deux autres buts argentins.

Juarez (3,5) : une soirée bien difficile pour le numéro 16 de la sélection tricolore. Le joueur s'est avant tout contenté de défendre, ne prenant que très peu d'initiatives pour apporter le surnombre offensivement, ce qui aurait pourtant été bienvenu. S'est purement et simplement contenté du strict minimum.

Osorio (2) : que dire de la prestation du défenseur mexicain. Constamment battu dans les duels, le joueur a été régulièrement pris de court, que ce soit dans le jeu au sol ou dans le domaine aérien. Auteur d'une bévue monumentale, offrant littéralement le ballon à Higuain sur le second but argentin, il a bu le calice jusqu'à la lie.

Rodriguez (3) : pas réputé pour avoir une vitesse de pointe folle, le défenseur mexicain a pour lui un sens du placement intéressant. Malgré tout, face à la vélocité des attaquants adverses, le numéro 2 a été mis en grande difficulté.

Salcido (7) : sans contestation possible le meilleur joueur de la sélection mexicaine. L'arrière gauche a comme à son habitude défendue avec hargne, n'hésitant pas non plus à proposer des solutions offensivement et à tenter sa chance de loin, causant bien des soucis au portier adverse. A d'ailleurs vu l'une de ses tentatives échouer sur la barre transversale (8e).

Marquez (5) : le capitaine d'El Tri a répondu présent. Tentant d'orienter le jeu des siens en jouant simple, l'homme de base du dispositif mis en place par Javier Aguirre a fait son match. Agacé par la tournure des événements et par le premier but argentin injustement validé, le joueur du Barça a récolté un carton jaune (29e).

Torrado (4) : une prestation quelconque de la part du joueur mexicain. Sans faire de bourdes grossières, le numéro 6 des Verts n'a en aucun cas su peser sur les débats. Trop discret, le milieu de terrain défensif s'est montré fantomatique.

Guardado (4) : la star du Deportivo La Corogne a globalement déçu. Loin d'être un titulaire indiscutable aux yeux de son sélectionneur depuis le début de la Coupe du monde, le plus chevelu des milieux de terrain mexicains n'a pas su profiter de cette occasion pour briller. Remplacé par Franco (61e) qui a apporté du poids à l'attaque mexicaine.

Giovani (6) : l'ancien grand espoir du FC Barcelone a été l'un des rares Mexicains à surnager dans le naufrage. Se montrant généreux dans l'effort et multipliant les appels, l'ailier droit n'en a pas oublié de se replier défensivement quand le besoin s'en faisait sentir. Virevoltant, le dribbleur fou a été important.

Bautista (2,5) : titulaire surprise au coup d'envoi de la rencontre, celui qui a fait office de coup de poker pour Javier Aguirre a été très décevant. Errant telle une âme en peine, le joueur n'a eu aucun impact sur la partie, se montrant pataud et perdant quelques ballons précieux. Remplacé par Barrera (45e) qui a su saisir cette opportunité. Bien plus vif et technique, celui qui avait déjà mis à mal la France en match de poules a une nouvelle fois fait étalage de sa qualité technique (5,5).

Hernandez (6) : seul en pointe, celui que l'on surnomme le petit pois a fait le métier. Faisant tout son possible pour mettre à mal les défenseurs argentins, la toute dernière recrue de Manchester United a fait preuve d'une grande maîtrise au niveau de ses déplacements. Récompensé de ce bon travail par un but, d'un contrôle orienté suivi d'une frappe puissante du gauche (71e).