Mondial 2010 : Evra lâche enfin tout !
Et un de plus ! Après Gallas, Anelka ou encore Toulalan, c’est au tour de Patrice Evra de livrer ses confidences. Pas les tièdes qu’il avait lâchées à son retour en France, mais bien le fond de sa pensée sur les évènements de Knysna et sur les relations avec Raymond Domenech.

Le grand déballage maintes fois annoncé est cette fois-ci bien lancé. William Gallas et Nicolas Anelka ont chacun donné de la voix, place désormais au capitaine déchu Patrice Evra. Lui qui vient d’être déféré devant la commission de discipline de la FFF avec Abidal, Ribéry, Toulalan et Anelka s’est longuement confié au Figaro, revenant sur les épisodes tragi-comiques de Knysna et sur le rôle de Raymond Domenech. Et enfin, il en dit un peu plus que lors de ses premières sorties médiatiques si décevantes.
Il revient forcément sur la fameuse mi-temps de France-Mexique, livrant une version similaire à celle de Nicolas Anelka. « Pendant dix minutes, le coach n'a pas parlé puis, d'un coup, il a dit à Anelka : “Putain, je te dis de rester en pointe, mais tu décroches !” Nico lui a répondu. Il y a eu un échange de mots. Mais pas ceux retranscrits en une de L'Équipe. Je me suis alors levé pour calmer les esprits. (...) Boghossian a suggéré qu'avec d'autres cadres - Ribéry, Toulalan, Gallas, Henry, Abidal, Govou - on lui demande de présenter des excuses publiques. Nico a accepté de le faire devant le staff et les joueurs, mais pas dans les médias puisqu'il souhaitait porter plainte contre L'Équipe. » Si la version d’Evra est similaire sur ce sujet, elle diverge au moment de raconter l’épisode du bus.
« Tout était prévu la veille. Le coach sentait que quelque chose se tramait. Un joueur venait de lui dire qu'il était dégoûté du football. L'attaché de presse devait transmettre le communiqué aux journalistes. Le coach a tenté de nous en dissuader. J'ai demandé alors plusieurs fois à mes coéquipiers s'ils voulaient descendre du bus. Personne n'a répondu. Domenech voulait qu'on lise le communiqué. Je me suis levé pour le faire. Je serais allé au feu pour mes partenaires. Mais Domenech a alors décidé de le lire lui-même... » Evra affirme avoir voulu lire lui-même le communiqué expliquant la grève mais s’être fait déposséder de ce droit par Domenech, quand ce dernier dit que personne n’osait venir la lire et qu’il ne l’avait fait que pour mettre un terme à la mascarade. Choisissez votre camp…
Domenech, défendu il y a encore quelques mois par tous les joueurs ou presque, est désormais lâché de toutes parts et Evra ne se prive pas pour y aller de son petit couplet. « Il n'y avait plus de dialogue avec le coach. (...) Avant le match de préparation contre le Costa Rica, quelques joueurs lui ont demandé de s'impliquer plus, de nous donner plus de consignes. Il s'est senti agressé. Il a refusé l'échange. (...) Je recevais des plaintes après chaque entraînement. Les joueurs lui reprochaient son manque de travail tactique et le décalage avec les exercices auxquels ils sont habitués en club. J'ai essayé de faire passer le message à ses adjoints. Sans résultat. Le groupe l'a alors peu à peu lâché. Personne, ainsi, n'a compris qu'il décide de ne pas titulariser Florent Malouda contre l'Uruguay suite à un tacle appuyé à l'entraînement. Quant à Thierry Henry, il s'est aussi senti abandonné. (...) Domenech a également décidé tout seul de couper la tête de Gourcuff avant le match contre le Mexique. »
Voilà donc le grand déballage de Patrice Evra, qui s’épargne à travers ses déclarations. « Les joueurs et le staff connaissent la vérité. J'ai été honnête jusqu'au bout avec tout le monde. J'ai tout donné pour remplir mon rôle de capitaine. Certains m'ont chargé sans savoir ce qui s'était passé. J'ai mis tout mon coeur, voilà le résultat ! Domenech m'a même demandé pardon de m'avoir confié le brassard... » S’il dit comprendre la décision de Laurent Blanc de ne pas appeler les 23 joueurs présents à la Coupe du Monde pour le match amical face à la Norvège, Evra souhaite poursuivre sa carrière en Bleu, n’en déplaise à Lilian Thuram. Une chose semble toutefois certaine, il ne devrait plus avoir à porter le brassard de capitaine.
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