Le sprint final passionnant de la Ligue 2

Par Maxime Barbaud
10 min.
La fin de saison va être animée en Ligue 2 @Maxppp

A 4 journées de la fin du championnat, la Ligue 2 offre du suspense dans le haut et le bas du classement. Entre la lutte pour le titre, les places en play-offs et le maintien, il y a de l'enjeux partout.

La Ligue 2 entre dans sa dernière ligne droite. Après les rencontres jouées en milieu de semaine, il ne reste plus que 4 matches à disputer cette saison. L'occasion de faire un point avant d'aborder la 35e journée ce week-end et de constater qu'il peut encore se passer beaucoup de choses à tous les étages. En haut, un groupe de quatre équipes bataillent pour les deux premières places, alors que le Paris FC et Auxerre vont sans doute se départager le dernier siège disponible pour les play-offs. En bas de tableau, outre Châteauroux qui est d'ores et déjà condamné, Chambly est bien mal parti pour espérer se sauver. Restent donc 7 équipes, qui se tiennent en seulement 4 points, en lutte pour éviter la place de barragiste, actuellement occupée par Dunkerque.

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La montée

Troyes, 1er, 68 points :

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Le petit coup de mou du mois de mars est passé. Le jeu du leader est peut-être un peu moins flamboyant, mais pas moins pragmatique, et le rythme de croisière est retrouvé. Fort de ses 3 succès sur les 4 derniers matches, l'ESTAC est sur la bonne voie et a même porté son avance en tête à 5 points depuis sa victoire à Niort (3-0) mardi soir. Le calendrier lui est également favorable avec certes, la réception qui ne s'annonce pas évidente de Grenoble, mais les trois derniers matches contre Châteauroux, Dunkerque et Le Havre, des équipes du bas de tableau, devraient lui permettre d'engranger les derniers points qui lui manquent pour valider la montée, et pourquoi pas même remporter le titre comme en 2015.

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Clermont, 2e, 63 points :

Les Auvergnats aussi ont laissé passer l'orage de la fin mars-début avril. Ils ont surtout réalisé une excellente opération en allant gagner 1-0 sur la pelouse du Paris FC cette semaine, qui restait sur une série de 9 matches sans défaite. De quoi repousser presque de manière définitive le club de la capitale dans la lutte aux deux premières places. Il leur faut maintenant concrétiser en cette fin de saison et si la réception de Châteauroux, déjà condamné à la relégation, devrait être une formalité, un duel terrible l'attend à Grenoble (4e) dans dix jours. Pascal Gatien, qui se méfie beaucoup des Isérois, devra en plus composer sans Alidu Seidu, suspendu pour les deux prochains matches, et Yohann Magnin, victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. Viennent ensuite Sochaux, qui n'aura plus rien à jouer et un déplacement à Caen, dont le maintien est très loin d'être assuré.

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Toulouse, 3e, 62 points, un match en moins

Relégué la saison dernière, le Tef' semblait être sur une autoroute pour remonter directement en Ligue 1. Et puis la machine s'est un peu grippée à la fin de l'hiver. Toujours sur le podium, les Pitchounes ont une fin de saison plutôt abordable, avec un match en retard à rattraper, mais méfiance. Il y a un premier déplacement au Paris FC le 1er mai prochain, qui donnera le ton de ce sprint final. La suite sera délicate car il faudra faire face à des équipes qui jouent toujours leur survie dans cette Ligue 2. Il faudra aller au Havre, puis surtout recevoir Caen et Pau, avant de terminer la saison à Dunkerque, qui avait surpris les joueurs de Patrice Garande lors de la 1ère journée. Et puis l'élimination surprise en Coupe de France par Rumilly Vallières, club de National 2, pourrait peser dans les têtes.

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Grenoble, 4e, 61 points :

Malgré lui, le GF38 risque de jouer les arbitres de cette fin de saison. Son calendrier est terrible avec un déplacement à Troyes, la réception de Clermont, la visite d'Auxerre avant de terminer à domicile sur une note moins périlleuse, Rodez. Les Isérois vont tout simplement affronter trois des meilleures équipes du championnat. Ils peuvent autant réaliser un coup formidable et chiper l'une des deux premières places sur le fil, comme laisser passer leur chemin et rester bien sagement en barrages. Depuis les résultats du milieu de semaine, une place dans le top 5 est presque assurée mais les protégés de Philippe Hinschberger voient encore plus grand, comme l'indiquait Jérôme Mombris à MaLigue2. «On ne va pas se mentir : on sait que si on gagne les quatre derniers matches, on pense qu’il y aura une belle surprise au bout.»

Paris FC, 5e, 56 points :

C'est un peu les montagnes russes pour les Parisiens cette saison. Leaders durant le premier tiers de la saison, ils sont retombés bas avant de revenir au meilleur des moments. Leur série de 9 matches consécutifs sans défaite s'étant stoppée nette contre Clermont, aller chercher l'une des deux premières places semble désormais présomptueux, surtout que le calendrier n'est pas simple. On commence ce week-end par un déplacement chez des Guingampais en lutte pour leur maintien. Il faudra recevoir Toulouse, le meilleur effectif de Ligue 2, se rendre à Ajaccio où il n'est jamais évident de s'imposer, mais qui n'aura plus grand-chose à jouer, avant de terminer à domicile face à Chambly, mal embarqué en cette fin d'exercice. L'objectif pour le PFC est avant tout de valider sa place dans le top 5 et les play-offs.

Auxerre, 6e, 54 points

Longtemps dans le bon wagon, l'AJA a connu une seconde partie de saison bien trop irrégulière pour conserver sa place. Désormais 6es, les Bourguignons sont pour le moment en dehors des places de barragistes et Sochaux est loin dans le rétroviseur. De quoi se concentrer sur les équipes de devant, alors que Dunkerque va se présenter à l'Abbé-Deschamps ce week-end, avant d'aller à Caen, deux équipes du bas de tableau. La réception de Grenoble sera importante alors que le déplacement à Sochaux pour la dernière journée pourrait être décisif. Sauf que la lourde défaite inattendue à Pau 3-0 en milieu de semaine vient semer un peu le doute sur le niveau physique et moral des joueurs de Jean-Marc Furlan. Ils semblent parfois tirer la langue.

La descente

Chambly, 19e, 31 points :

La défaite dans les dernières secondes à Guingamp (1-0) a fait très mal aux têtes camblysiennes. Le club est désormais en très mauvaise posture avec 5 points de retard sur le barragiste, Dunkerque. «On a un pied et demi en National. Il faudra un concours de circonstances», reconnaissait même Fulvio Luzi, le président. Le calendrier ne va pas le rassurer. Outre la réception de Nancy, qui finit en boulet de canon cette saison, mais qui ne joue plus rien, il faudra aller au Havre et recevoir Pau, deux formations pas encore sauvées, avant un dernier déplacement au Paris FC, dont on ne présente plus l'ambition. Presque condamné et avec un des effectifs les plus faibles du championnat, Chambly aura joué avec des circonstances atténuantes entre le vrai-faux départ de Bruno Luzi en début de saison, les nombreux cas de Covid ou encore les problèmes de gardien.

Dunkerque, 18e, 36 points :

On ne donnait pas beaucoup de chance au promu de rester en Ligue 2 cette saison mais force est de constater que les hommes de Fabien Mercadal défendent chèrement leur peau, et jusqu'au bout. Mal en point au début du mois de mars, les Corsaires viennent d'engranger 8 points sur 15 possible. Malheureusement pour eux, leur calendrier a de quoi faire peur. Après un déplacement à Auxerre, ils devront recevoir Amiens et Sochaux, deux adversaires supérieurs mais sans but, avant d'aller défier Troyes, puis d'accueillir Toulouse. «Le calendrier ne m’inquiète pas. Pour moi, ce n’était pas plus facile d’aller jouer à Pau que d’aller jouer à Troyes», tempère Mercadal. Il ne sera tout de même pas simple de laisser cette place de barragiste à quelqu'un d'autre.

Caen, 17e, 37 points :

Avec Dunkerque, le club normand possède le calendrier le plus compliqué dans cette lutte au maintien, mais a un match en moins. Lui aussi affronte Sochaux (à domicile) mais les trois derniers matches avec un déplacement à Auxerre, la réception de Toulouse et un dernier match à D'Ornano face à Clermont s'annoncent terribles. Historiquement, le maintien se valide à 40 points. Une seule victoire suffirait donc aux Caennais seulement le problème, c'est qu'ils ne gagnent plus. Malgré le départ de Pascal Dupraz et la prise en main de Fabrice Vandeputte, la série actuelle est de 9 matches sans victoire, et derrière, ça revient. «Si on a peur, il faut arrêter. On sait que ça remonte mais on n’a pas peur. Maintenant, il faut compter sur nous, peu importent les autres. Nous sommes dans la difficulté, nous en sommes conscients. Mais on fait front», rapportait le nouvel entraîneur.

Guingamp, 16e, 37 points :

Autre monument de Ligue 2 en danger, l'EAG. Descendu à l'étage inférieur avec Caen il y a bientôt deux ans, Guingamp joue à se faire peur en ce moment. Il faut dire que l'instabilité règne au club entre les trois entraîneurs, deux présidents, le départ de Xavier Gravelaine, six mois après son arrivée. Ce contexte n'aide pas d'autant qu'une partie des supporters s'en est pris à Alexys Romao, arrivé l'été dernier et promu capitaine. Néanmoins, à l'inverse de Caen, les Bretons se remettent en ordre de match en cette fin de saison avec trois victoires sur les six derniers matches, dont un dernier succès arraché dans les dernières secondes sur Chambly. Le calendrier est plus favorable car après la réception du Paris FC, il faudra se déplacer à Amiens, recevoir Châteauroux et aller à Niort.

Niort, 15e, 38 points :

Qu'il semble loin le bon début de saison des Chamois. Dans le haut du tableau un temps, ils vivent depuis le milieu de l'automne un championnat compliqué. Avec 14 points pris seulement en 2021, le club des Deux-Sèvres a vu son avance fondre, surtout que les derniers résultats ont de quoi inquiéter avec trois lourdes défaites de suite contre Auxerre (4-0), Ajaccio (3-0) et Troyes (3-0). Après avoir poussé son coup de gueule suite au match face aux Corses, Sébastien Desabre voit en cette fin de saison, une mission claire, remporter au moins une rencontre sur ces 4 dernières journées. Cela est largement possible avec un voyage à Valenciennes, qui est en roue libre, la réception de Rodez, un affrontement contre Amiens, avant de se rendre à Guingamp, un concurrent direct.

Pau, 14e, 39 points :

Promu cette saison, il n'est pas anormal de retrouver Pau dans cette position au soir de la 34e journée. Le club emmené par Didier Tholot doit tout de même se méfier car trois points seulement le séparent de Dunkerque, barragiste, mais il a le vent avec lui. Il est sur une très belle série de 8 matches sans défaite, dont 5 victoires avec Clermont et Auxerre accrochés au tableau de chasse, et pourrait encore l'allonger un peu vu le calendrier. Ajaccio se présente le 1er mai prochain puis il va falloir se déplacer à Chambly et Toulouse avant de recevoir Valenciennes. Les Palois sont plutôt bien partis et regardent plutôt vers le haut, alors qu'ils ne leur manquent pas grand-chose pour valider leur maintien.

Le Havre et Rodez, 13 et 14e avec 40 points :

Avec 5 clubs encore à distance derrière (Chambly est a priori trop loin, à neuf points et ne devrait pas revenir) pour deux places à ne surtout pas prendre, Le Havre et Rodez ne devraient pas avoir trop de problème pour se sauver mais ils ne possèdent que 4 longueurs d'avance sur le barragiste dunkerquois. Une mauvaise surprise n'est pas à écarter, d'autant qu'ils se rencontrent dès ce week-end sur la pelouse de Rodez. Le potentiel vaincu devrait sentir le vent du boulet dans son dos. Avec un match de moins au compteur, le HAC a en plus un calendrier pas évident à disputer. Après son rival de demain, il faudra recevoir Chambly puis Toulouse avant d'aller à Valenciennes, pour enfin accueillir l'ESTAC. Rodez est lui plus tranquille avec un déplacement à Niort, la réception de Nancy et un voyage du côté de Grenoble.

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