Roberto Mancini tente un incroyable coup de poker pour faire son retour à la tête de l’Italie
Après avoir posé sa démission avec pertes et fracas il y a deux ans pour rejoindre l’Arabie saoudite, Roberto Mancini tente de revenir à la tête de l’Italie. Sa candidature très osée fait déjà beaucoup parler en Italie.

L’Italie n’est toujours pas sortie de sa torpeur. La victoire à l’Euro 2020 (en 2021 en raison du Covid) a tout de même envoyé une belle lueur d’espoir mais voilà plus d’une décennie que la sélection n’est plus au top niveau international. Après un Mondial au Brésil (2014) raté, elle a carrément manqué les rendez-vous en Russie (2018) et au Qatar (2022). La large défaite en Norvège (3-0) la semaine dernière pour entamer ses qualifications pour la Coupe du monde nord-américaine n’augure rien de bon. Malgré la victoire contre la Moldavie, cela a coûté son poste à Luciano Spalletti. Lui trouver un remplaçant n’est pas chose simple.
Claudio Ranieri après avoir été tenté a fait volte-face. La fédération s’est alors tournée vers les anciennes gloires, les champions du monde 2006 comme Andrea Pirlo, Daniele De Rossi, Fabio Cannavaro et Gennaro Gattuso. Grâce à leur vécu, ils ont certes une certaine légitimité mais leurs résultats en tant qu’entraîneur ne plaident pas pour eux. L’ancien coach de l’OM est probablement celui qui a le mieux réussi et c’est d’ailleurs à lui que pourrait revenir le poste. Ces dernières heures, il était en tout cas le principal favori mais voilà que Roberto Mancini refait surface en Italie et avec un certain écho médiatique.
Mancini veut revenir
Champion d’Europe avec la Squadra Azzurra il y a 4 ans, l’ancien boss transalpin avait échoué à qualifier son pays pour le Qatar quelques mois plus tard. Il est surtout parti avec pertes et fracas en août 2023, préférant jeter l’éponge pour se tourner vers l’offre mirobolante du poste de sélectionneur de l’Arabie saoudite. Un choix vivement contesté en Italie pour ne pas employer le terme de trahison. Il faut croire que suffisamment d’eau a coulé sous les ponts pour que Mancini, viré en octobre dernier de l’équipe nationale saoudienne, annonce sa candidature à la succession de Spalletti. Gabriele Gravina, président de la Fédération italienne, avec qui il est en conflit depuis son départ, est pourtant toujours là.
«Si Gravina et moi avions davantage discuté les dernières semaines, nous aurions pu éviter certaines situations. Malheureusement, il arrive que des erreurs surviennent, concède Roberto Mancini dans un long entretien à la Gazzetta dello Sport. Mon erreur ? Ne pas avoir parlé au président. Peut-être que je me serais battu après la Coupe du Monde et que j’aurais déjà tenté le doublé à l’Euro. Pourquoi voudrais-je revenir ? Parce qu’être sélectionneur de l’équipe nationale est la plus belle chose qui soit. Gagner avec l’Italie, c’est différent», insiste-t-il pour mieux gonfler une candidature qui est déjà largement commentée de l’autre côté des Alpes.
Mancini-Gravina, un duo explosif
«Ce serait un grand défi. Même un risque, mais il faut parfois le prendre. Si je revenais, je ne quitterais pas mon poste, j’ai fait le mauvais choix, reconnaît le technicien de 60 ans. Est-ce que je me sens redevable ? La seule chose, c’est ce que j’ai toujours dit, c’est que j’aimerais gagner une Coupe du Monde. En 2018, ils m’ont traité de fou quand j’ai dit que je voulais gagner l’Euro. Nous avons battu des records. Je suis convaincu que nous pouvons aller à la Coupe du Monde, nous avons tous les moyens d’y parvenir. On a l’impression que nous sommes déjà éliminés, mais j’en suis presque sûr», poursuit-il avant d’envoyer un message au président de la fédération.
«Je ne pense pas que ce serait un problème de renouer nos relations avec Gravina, nous nous comprenons et c’est le plus important. Je n’ai pas eu de ses nouvelles depuis longtemps. Je parle encore aux joueurs de temps en temps.» S’expliquer avec le boss de la FIGC ne sera pas simple tant les deux hommes se sont mutuellement attaqués par médias interposés. En partant il y a bientôt deux ans, Mancini avait lâché. «Gravina a des opinions opposées aux miennes. La vérité est qu’il ne voulait pas que je reste et cela fait des mois que c’était insoutenable comme situation. Cependant, on se souviendra toujours de lui comme du président qui a remporté l’Euro, pas pour ses erreurs récurrentes.» Un retour semble assez osé.
En savoir plus sur