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El Bilal Touré : « avec le recul, j’ai compris mon erreur »

Par Sebastien Denis
5 min.
El Bilal Touré à la lutte avec Marquinhos en Ligue 1 @Maxppp

El Bilal Touré, qui avait notamment fait grève pour quitter Reims l’été dernier, s’est confié à Foot Mercato. L’attaquant international malien se livre pour la première fois sur son été agité. Il fait amende honorable et demande pardon aux supporters du Stade de Reims.

Amené à prendre la succession de Boulaye Dia (parti à Villarreal) à la tête de l’attaque du Stade de Reims, El Bilal Touré (20 ans), qui a réalisé des débuts tonitruants en L1 (ndlr : 3 buts en 7 apparitions avec le SDR lors de la saison 2019-2020), a connu un été pour le moins agité. Pour la première fois, il revient sur cet épisode douloureux, fait son mea culpa et s’excuse même auprès des supporters. Dans cette interview sans filtre, il revient aussi sur l’équipe nationale du Mali, ses débuts en professionnel et son changement de numéro au Stade de Reims, délaissant le numéro 27 pour le 7 d’un certain Cristiano Ronaldo.

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El Bilal Touré : ça va très bien merci.

FM : avant de parler de votre situation actuelle, revenons tout d’abord à vos débuts en France. Vous souvenez vous de votre signature au Stade de Reims ?

EBT : je me rappellerai toute ma vie de ce moment. Quand j’arrive dans le bureau du président pour signer mon contrat, je me dis : ça y est, ENFIN ! Je sais que je ne suis qu’au début mais je me remémore le chemin parcouru depuis mon académie au Mali. Je suis comme dans un rêve. Après la signature, j’appelle ma mère pour lui annoncer la nouvelle. Elle est très émue. Je remercie Dieu pour ce jour-là.

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FM : et vos premiers pas en Champagne se déroulent comment ?

EBT : je commence à m’entraîner avec la Pro 2, je suis tout de suite à l’aise. Dans le vestiaire, je côtoie des joueurs qui ont le même parcours que moi, venant du Mali ou du Sénégal (Fodé Doucoure, Dion Lopy, Moustapha Mbow…) ce qui a facilité mon intégration. Il faut dire que je suis arrivé en fin d’année… Je me suis vite familiarisé avec l’hiver rémois (rires).

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FM : et le moins que l’on puisse dire c’est que vos débuts sont fracassants avec ce premier match et ce premier but face à Angers (le 1er février 2020).

EBT : ce premier match et ce but traduisent parfaitement ma facilité d’adaptation. Quelques mois seulement après mon arrivée au club, je me retrouve sur une pelouse de Ligue 1. Sur le coup, honnêtement je ne sais pas trop ce qui me passe par la tête (rires). Je prends le ballon naturellement. J’agis par instinct. Pendant la consultation de la VAR, je fais des jongles dans la surface de réparation adverse. Beaucoup de gens me parlent encore de cette scène. Mais sur le moment, je ne pense à rien, je vis juste l’instant présent. Je dois retrouver cette confiance, cette fraicheur. Ne pas trop réfléchir.

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FM : la suite a été pourtant moins simple…

EBT : oui, la saison dernière a été compliquée à vivre (ndlr : 4 buts, 1 passe décisive en 33 matches). Cela m’a marqué. Mon début de saison aussi n’a pas été simple, je me suis remis en question et je travaille quotidiennement pour aider l’équipe du mieux possible.

FM : il faut dire que votre début de saison a été sacrément compliqué entre vos envies de départ, le changement de numéro… (il coupe)

EBT : pour ce qui est du choix du numéro, j’ai pris le 7 en grande partie à cause de Cristiano Ronaldo. Il est pour moi un modèle de travail, d’abnégation. Il démontre au quotidien que rien n’est jamais acquis et qu’il faut travailler sans relâche. Je partage cette philosophie. Ce changement de numéro représente beaucoup pour moi. C’est symbolique, ça démontre la confiance que m’accorde les dirigeants. C’est comme un nouveau départ après une saison compliquée et une reprise marquée par mon absence à l’entraînement (silence), cet épisode n’aurait jamais dû arriver.

FM : regrettez vous ce qu’il s’est passé et l’attitude que vous avez eue ?

EBT : avec le recul, j’ai compris mon erreur. J’ai agi à chaud. Je m’en suis voulu et je me suis tout de suite excusé auprès des dirigeants, du staff et de mes coéquipiers. J’en profite pour m’excuser auprès des supporters. À moi de répondre sur le terrain à présent afin d’être digne de la confiance que le club m’accorde.

FM : en quoi l’arrivée d’Oscar Garcia sur le banc représente un vrai bond en avant pour vous et le club ?

EBT : Oscar est un grand coach qui échange énormément avec ses joueurs, ce qui est très important au quotidien. Il parle à tout le monde et nous met tous sur un même pied d’égalité. Il ne fait pas de distinction d’âge, de statut … Ce sont les meilleurs la semaine qui joueront le week-end. Ce qui pousse à nous surpasser chaque jour à l’entraînement. Les séances ne sont pas répétitives, il y a beaucoup de jeux avec le ballon, beaucoup de mises en place tactique. Ça change. On prend du plaisir. C’est un coach qui peut nous faire passer un cap à tous.

FM : enfin, parlons un peu du Mali. C’est bientôt la CAN…

EBT : déjà un mot me vient à l’esprit en pensant à la sélection nationale : fierté. Une fierté de porter ces couleurs, un immense honneur de jouer pour ce pays. Chaque rassemblement est une fête, il y a une ferveur incroyable, on reçoit beaucoup d’amour de la part des supporters. J’ai commencé à être sélectionné en U17, puis j’ai fait la CAN U20 et maintenant, je joue avec les A (5 sélections, 2 buts). J’espère réaliser de grandes choses avec la sélection nationale.

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