Rencontre avec ces Français du bout du monde : Grégoire Akcelrod

Par Khaled Karouri
6 min.
Grégoire Akcelrod vous raconte son parcours @Maxppp

À l’heure où bien des joueurs décident de plier bagage direction la Grèce ou la Turquie, d’autres footballeurs n’hésitent pas à filer encore plus loin dans le but d’exercer leur métier et de découvrir de nouvelles cultures. Rencontre avec ces Français partis aux quatre coins du globe.

Vous en avez désormais l'habitude, Foot Mercato vous propose régulièrement de partir à la découverte de footballeurs français partis aux quatre coins de la planète bleue. Et pour cette nouvelle édition de notre rubrique, nous vous proposons de faire escale au Canada pour y rencontrer Grégoire Akcelrod. Contacté par nos soins, le joueur vous raconte son parcours : « J'ai un parcours plutôt atypique, j'ai débuté le football à 5 ans au FC Sens jusqu'à mes 11 ans. J'ai pu reprendre le foot à 17 ans à Becon-les-Granits, puis je suis parti au Racing Club de France. Après, j'ai tenté ma première expérience à l’étranger en Belgique à l'US Givry, un club familial où j'y ai appris la diététique, c'est à dire, bières et frites à volonté après les matches (rires). Puis j'ai signé dans un club de Premier League de Pays de Galles qui s'appelle Cwmbran Town où j'ai passé une année fantastique. Un an plus tard, je signe à la section amateur du PSG en attendant de me remettre d'une blessure mais finalement j'y suis resté plusieurs années avant de partir jouer en mars 2011 au Canada dans le club professionnel de Mississauga Eagles ». Et si vous êtes au fait de l'actualité footballistique, ce joueur ne vous est forcément pas inconnu. En effet, en 2010, Akcelrod a fait la une de l'actualité bien malgré lui, certains lui reprochant de s'être fait passer pour un joueur pro du PSG pour signer au CSKA Sofia.

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Le joueur revient sur ce triste épisode : « J'avais demandé la permission à la section amateur du PSG en mars 2009 de partir m'entrainer avec le club argentin du CA Tigre. J'y suis resté 3 mois où j'ai passé les meilleurs moments de ma vie, l'Argentine est un pays extraordinaire et ce sont des vrais passionnés de football. Une fois là-bas, un recruteur du CSKA Sofia me demande si je veux venir faire la pré-saison du club avec le CSKA et j'ai accepté. Je rejoins le club en stage en Autriche en juin, les entrainements se passent très bien et 3 jours plus tard, ils annoncent sur leur site internet qu'ils vont me signer. Le lendemain matin, je fais la une des tabloïds bulgares qui se demandent comment le CSKA, qui avait promis aux supporteurs des grand noms, peut signer un joueur qui n'a jamais joué en pro au PSG et qui est sous contrat amateur. Mon essai se termine pour des raisons extra sportives et je ne signe pas pour le club, c'est dur ! Je suis tombé de très haut parce que le dimanche soir on se met d accord avec le CSKA sur un contrat de 3 ans, ils annoncent sur le site que je vas signer et le lendemain je dois quitter le stage tout ça parce que je jouais en amateur au PSG ! Rien ne me laissait envisager ça ».

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Et une telle affaire a fait couler beaucoup d'encre, le joueur se retrouvant sollicité de tous les côtés : « Après, quand les médias français me tombent dessus en mars 2010, je reçois des demandes d'interview de TV, radios et journaux. Tout à coup, on me propose de faire une real TV, d’écrire un livre, d'être acteur au cinéma, c'était juste incroyable. Et ça arrive du jour au lendemain, quand tu n'es pas préparé, t'as du mal à garder les pieds sur terre ! Après, il y a eu 2 sortes de journalistes, ceux qui se sont rendus compte que mon histoire n'avait rien à voir avec celle racontée par certains médias et certains journalistes qui ont continué d'écrire n'importe quoi sur moi pour vendre leurs papiers ou leurs sites. À court terme, c'est difficile à gérer mais à long terme, ça m'a rendu plus fort parce que ça m'a fait beaucoup réfléchir sur qui j'étais et sur ce que je voulais faire de ma vie. Je me suis rendu compte que jouer au football était ce que j'aimais le plus et qu il fallait que je me donne à fond pour ne pas avoir de regrets. Pour réussir, c'est simple : le travail paye ! Il faut s'entrainer plus dur que les autres, avoir une hygiène de vie parfaite et croire en son étoile ! Sinon J'ai aussi pu faire des choses intéressantes comme partir à Jakarta pour faire la promotion de Livestrong en m'entrainant avec des jeunes indonésiens de l'académie d'Arsenal. Tout n'a pas été négatif ! »

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Et d'ailleurs, le joueur s'est engagé en faveur des Mississauga Eagles : « Au départ, je ne suis pas allé au Canada pour jouer au football. Je devais y rester 2 semaines, le temps de me préparer physiquement et surtout m'adapter au décalage horaire pour faire un essai dans un club de MLS. Mais une fois sur place, j'ai pu m'entrainer avec le club de York Region Shooters. Ils ont voulu me signer tout de suite alors j'ai préféré assurer et jouer que de faire des essais qui sont finalement aléatoires. La semaine avant le début du championnat, j'ai rencontré les dirigeants du club de Mississauga Eagles qui m'ont fait une offre et m'ont présenté leur projet qui m'a plu et c'est avec eux que je me suis engagé en signant un contrat de 2 ans et demi. Je ne connaissais pas du tout le championnat canadien et je ne m'étais même pas renseigné sur le niveau ou le fonctionnement de la ligue ! Pour parler de le médiatisation du championnat, je pensais vraiment en arrivant ici que le championnat canadien était peu suivi à l’étranger mais finalement j'ai été contacté par des agents ou certains clubs du monde entier ! Je suis très heureux ici mais jouer en Ligue 1 ou dans un des autres grands championnats européens est un objectif pour tout footballeur. Si je devais être transféré dans un autre club, ça se jouerait entre l'Asie et l'Europe je pense ». Parviendra-t-il à rejoindre l'un de ces deux continents ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

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