Mercato : Newcastle doit-il la jouer comme le PSG et Manchester City ?

Par Lucas Billard
8 min.
Pastore et Robinho, les deux recrues phares du PSG et de Man City après leur rachat @Maxppp

Alors que Newcastle est passé sous pavillon saoudien et possède des ressources désormais quasi-illimitées, Foot Mercato se remémore le premier mercato réalisé par le nouveau Manchester City (2008) et le PSG version QSI (2011). Tout en s'appuyant dessus pour imaginer à quoi pourraient ressembler les prochains mois des Magpies.

Une autre dimension. Désormais, Newcastle United, racheté par le consortium mené par le PIF (Fonds souverain d'Arabie saoudite) le 7 octobre dernier, possède l'étiquette de club le plus riche de la planète football, et ce devant les superpuissances que sont Manchester City (racheté en 2008 par le Cheikh Mansour, des Émirats arabes unis) et le Paris Saint-Germain (racheté par Qatar Sports Investments, le 30 juin 2011). À la traîne en Premier League avec une inquiétante 19ème place, les Magpies, coincés entre une réalité sportive catastrophique et des ambitions débordantes (remporter le championnat dans les 5 ou 10 prochaines années), vont devoir se creuser les méninges en janvier prochain pour ne pas voir leurs rêves s'effondrer aussi vite qu'ils sont apparus.

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Lors de ce mercato hivernal 2022, il sera en effet question pour les dirigeants de mêler jeunesse et promesses avec des joueurs d'expérience et confirmés sachant parfaitement comment s'y prendre pour éviter à Newcastle de retomber en Championship à l'issue de cette saison 2021-2022. Le tout avec les possibilités actuelles du marché. Pour ce faire, Amanda Staveley et toute sa bande pourraient bien s'inspirer des recrutements effectués par le PSG ou encore Man City lors de leur métamorphose sur le plan sportif il y a déjà plusieurs années. L'occasion pour Foot Mercato de se remémorer aux bons souvenirs de l'époque, tout en faisant le point sur les pistes que pourraient emprunter le club du Tyneside cet hiver.

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157 M€ et une star d'entrée pour Man City en 2008

Après 32 ans sans trophées et avoir terminé dans le ventre mou en 07-08, Manchester City change d'ère à l'été 2008. Sous l'impulsion du Cheikh Mansour et de Khaldoon Al Mubarak, les Cityzens se font plaisir et se donnent les moyens de leurs ambitions. Mark Hughes, nommé en juin 2008 sur le banc des Skyblues, se voit ainsi offrir pas moins de 10 joueurs sur le marché des transferts. Tous les profils y passent, de la star brésilienne Robinho (acheté 43 M€ au Real Madrid), au prometteur déjà performant Vincent Kompany (Hambourg, 8,5 M€), en passant par les expérimentés Shay Given (Newcastle, 9 M€) et Craig Bellamy (West Ham, 15,5 M€). Sans oublier les arrivés du flop Jô (CSKA Moscou, 24 M€), du fougueux Nigel de Jong (Hambourg, 18 M€), mais aussi de Pablo Zabaleta (Espanyol) ou encore de Wayne Bridge, Shaun Wright-Phillips et Tal Ben Haim en provenance de Chelsea.

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Une diversité de nouveaux noms qui devraient correspondre à ce que Newcastle ira chercher dans les prochaines semaines. Au vu de l'inflation des prix du marché, encore plus lorsqu'il s'agit de clubs anglais mais aussi d'écuries aux ressources illimitées, il ne paraît pas inimaginable de voir les pensionnaires de St James' Park rapidement se rapprocher des 157, 35M€ dépensés par Manchester City en 2008, pour le premier mercato des nouveaux propriétaires. Surtout que la presse anglaise évoquait récemment une enveloppe de 220 M€ allouée par les nouveaux patrons de NUFC pour le prochain mercato hivernal.

Le PSG plus timide en 2011

À la recherche d'un titre de champion de France depuis 1994, le Paris SG passe officiellement sous pavillon qatari le 30 juin 2011. Nasser al-Khelaïfi et son équipe, conscients qu'ils ne sont pas encore en mesure d'attirer des superstars du ballon rond à l'époque, décident de miser sur des éléments confirmés avec l'objectif de consolider les bases parisiennes. C'est dans cette optique que Nicolas Douchez, Diego Lugano, Maxwell, Milan Bisevac, Alex, Blaise Matuidi ou encore Thiago Motta débarquent du côté du Parc des Princes, le tout sans jamais dépenser plus de 11 M€ par tête pour cette catégorie de joueurs. Une démarche intéressante à suivre pour Newcastle, qui ne dispose pas d'un effectif véritablement vieillissant (27,76 ans de moyenne d'âge), mais qui manque malgré tout d'expérience et de référence au niveau international.

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Désireux de renforcer l'effectif d'Antoine Kombouaré à tous les postes, en 2011, les nouveaux décideurs franciliens offrent bien évidemment au Kanak des atouts offensifs comme Kévin Gameiro, à la réputation solide avec Lorient, et Jérémy Ménez, capable du meilleur comme du pire en Italie, avec en tête de gondole la promesse que représente l'inconnu Javier Pastore (acheté 42 M€ à Palerme). Sans oublier que le peu connu en France Salvatore Sirigu débarque lui aussi à Paris depuis la Sicile dans la peau du nouveau gardien titulaire. Au total, le PSG dépense 107,1 M€ cet été là, avec notamment 8 M€ dépensés sur le flop qu'aura été Mohamed Sissoko. À Newcastle d'avoir le flair d'éviter les ratés sur le marché des transferts. Et de trouver le bon équilibre entre les pépites, les hommes à relancer et les éléments ayant de la bouteille.

Dembélé, Cavani, Icardi, Lacazette... et si la folie s'emparait déjà de Newcastle ?

Justement, parmi les nombreux noms annoncés dans le nord-est du Royaume de Sa Majesté, certains ne sont pas sans rappeler quelques coups réalisés par Manchester City et le PSG lors de leurs premiers pas en tant que nouveaux riches. Un peu à l'image d'un Robinho, passé du Real à City en 2008, Newcastle souhaite frapper fort et cible, comme nous vous le révélions il y a peu, un certain Ousmane Dembélé, le champion du monde tricolore qui peine à s'imposer réellement au FC Barcelone. Le Français possède la particularité d'arriver en fin de contrat en juin prochain. Tout comme trois autres potentielles pistes aux avant-postes que sont Alexandre Lacazette (qui a perdu sa place à Arsenal), Edinson Cavani (remplaçant à Manchester United) et Gareth Bale (qui n'entre plus dans les plans de Carlo Ancelotti au Real Madrid).

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Pour épauler, en attaque, un Callum Wilson un peu trop esseulé à Tyneside et un Allan Saint-Maximin encore trop irrégulier pour porter à lui seul les Magpies, NUFC pourrait aussi aller piocher à Watford, où Ismaïla Sarr semble prêt à franchir un cap dans sa carrière, chez les Glasgow Rangers (où la cote d'Alfredo Morelos ne cesse de grimper, même s'il doit encore faire ses preuves au plus haut niveau), ou encore au PSG, avec un Mauro Icardi, loin d'être n°1 dans l'esprit de Mauricio Pochettino.

Poser les fondations et solidifier les bases

Au milieu de terrain, où seuls Sean Longstaff et Joe Willock semblent réellement convaincre, Newcastle pourrait prendre le pari de relancer Philippe Coutinho, qui est devenu l'ombre de lui-même depuis son départ de l'Angleterre et de Liverpool pour le Barça, avec l'idée de faire de lui son nouveau métronome. Marcelo Brozovic, pilier de l'Inter Milan, est lui aussi annoncé dans les petits papiers des Magpies. Le Croate apporterait de la stabilité dans l'entrejeu, alors qu'un Coutinho retrouvé amènerait de la créativité à une équipe en manquant cruellement, tout comme d'un véritable finisseur (11 buts marqués en 9 matchs de championnat). Aaron Ramsey, devenu indésirable à la Juventus et qui dispose d'une expérience non-négligeable en Premier League avec Arsenal, discute lui aussi avec Newcastle. Le Gallois a tout du profil idoine pour s'intégrer dans le Tyneside. Sans oublier que Mattéo Guendouzi (prêté avec OA par Arsenal à l'OM et qui connaît déjà la PL) apparaît lui aussi sur les radars du club anglais.

D'un point de vue défensif, la presse anglaise a laissé entendre que la nouvelle direction était prête à casser sa tirelire pour Kalidou Koulibaly (Naples), dont la solidité n'est plus à présenter, ou encore pour Wesley Fofana (Leicester), qui affole l'Angleterre depuis son arrivée en provenance de l'ASSE. Des pistes moins clinquantes telles que celle menant à Conor Coady (Wolverhampton) et James Tarkowski (Burnley) semblent plus terre à terre et auraient le mérite d'apporter plus de sérénité à une arrière-garde en détresse (20 buts encaissés, 19ème défense de PL) et où Emil Krafth ou encore Ciaran Clark sont pointés du doigt. Enfin, histoire de rassurer tout le monde derrière, les Toons auraient l'ambition folle d'attirer Keylor Navas, en concurrence avec Gianluigi Donnarumma au PSG, car en attendant le retour de Martin Dubravka, Karl Darlow est loin de faire l'unanimité.

Il faudra aussi penser à dégraisser, pour libérer de la place dans l'effectif (Jamaal Lascelles, Jonjo Shelvey, Joelinton, Matt Ritchie sont les principaux visés), sans oublier que Newcastle devra par-dessus tout trancher au sujet de son futur entraîneur principal (Lucien Favre, Steven Gerrard ou encore Unai Emery ont été annoncés sur le banc de St James' Park mais l'heureux élu est Eddie Howe, sans club depuis son départ de Bournemouth en août 2020, et qui a assisté au nul de NUFC à Brighton ce samedi (1-1). Mais vous l'aurez compris, l'objectif principal pour Newcastle demeurera de se renforcer, d'autant plus que sans Coupe d'Europe, il n'est pas spécialement nécessaire d'avoir une profondeur de banc monstrueuse comme Man City, du moins pour le moment. En revanche, il est impératif de poser les fondations et de solidifier les bases afin d'espérer hisser le club aux 4 titres de champion d'Angleterre au même rang que les deux autres mastodontes du football mondial.

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